Après vous avoir présenté Les Enfants de Gorre, premier titre de Maho Edition, je vous parle de Blackfury!
Blackfury est le premier titre de la nouvelle collection Mahô: EXP. Il s’agit d’une collection particulière, mettant en avant des projets expérimentaux et expérientiels! Le but? Proposer une nouvelle approche du manga! Je vous en parlais au moment de l’annonce de la sortie!
Blackfury, quel est cet ovni?
Il s’agit d’une oeuvre écrite et dessinée par Stéphane Goddard, en collaboration avec Henscher. Le premier tome, La Griffe du Styx, est sorti en 2016 chez Ankama dans un premier temps. Mais ici, nous allons parler de la nouvelle édition par Mahô Editions.
Pour l’occasion donc, une nouvelle couverture a été créée. Elle opte pour des tons rouges (là où la première édition penchait plutôt vers du doré) et une illustration un peu modifiée.
L’U.P.O, l’Ultimate Peace Organization, est une société secrète qui veille à la protection de l’univers. Parmi ses membres, l’agent Blackfury, un colosse en armure noire doté d’une force prodigieuse, combat sur tous les fronts aux côtés de sa partenaire l’agent Sky. Mais l’Alliance du Styx étend son emprise et leurs machinations sont de plus en plus grandes… Surtout, que faire quand même l’U.P.O. semble cacher des secrets ?
Concernant l’édition, elle est vraiment très belle et de super qualité. Un format un peu plus grand qu’un manga classique (21×16) déjà. Mais surtout, toutes les pages sont en couleur, sur un papier offset (aucun reflet donc).
Passons à la lecture de La Griffe du Styx!
Dès les premières pages, Blackfury, La Griffe du Styx est hyper immersif. On est plongé dans un univers de science-fiction, proche du space-opéra. Pour situer un peu, on est proche de Star Wars et le 5ème élément.
Mais il faut ajouter à ça une dimension super-héroïque, comics à l’américaine qui apporte une bonne grosse dose d’action. Le découpage est dynamique, presque cinématographique parfois:
Et Blackfury, ce n’est pas que ça! En effet, au fil de la lecture, on découvre une dimension « japonisante » avec le passé de Shide. Cela permet des passages plus contemplatifs, presque spirituels.
Des interludes reposantes pour mieux apprécier les moments bourrins de l’oeuvre! Ça bastonne sévère, contre des chasseurs de prime, contre des monstres, contre des animaux… Blackfury n’a peur de rien!
Mais parlons plus précisément de l’histoire. Elle nous présente un univers vaste, plusieurs villes, plusieurs planètes. On voyage en voitures volantes mais aussi en vaisseaux spatiaux!
Tout ce joli monde est gouverné par l’impératrice Meisha III, véritable déesse vivante. Son trône est évidemment convoité par d’autres puissants. Notamment par sa fille aînée, Datura.
Cette dernière n’hésite pas à faire des alliances avec les plus grands pontes du crime interstellaire pour mettre à mal la sécurité de l’Empire.
Pour s’y opposer, Meisha III a engagé une structure particulière: l’U.P.O. Blackfury et Sky Chen font partie de cette organisation, sous les ordres des triplés. Leurs missions consistent à protéger les gens, à en sauver d’autres. Mais des incohérences se font sentir dans tous ces camps… Qui est vraiment l’ennemi?
En conclusion, qu’ai-je pensé de Black Fury?
C’est une lecture que j’ai vraiment apprécié. L’aspect hybride manga/comics n’est pas dérangeant. Bien au contraire. À la manière de la colorimétrie choisie, l’aspect hybride apporte une vraie identité à l’oeuvre. Et l’édition vient sublimer le tout.
Graphiquement, c’est très stylisé. J’ai eu un peu de mal au début avec les « inexpressions », mais par la suite, on s’y habitue. Et je dois avouer que les doubles-pages de « paysages » m’ont charmé, une vraie ambiance s’en dégageait.
Et du côté de l’histoire, je pense que le meilleur est à venir. Ce n’est pas tant l’histoire de Shide que l’on suit, plutôt celle des conflits politiques de Katarsis et j’ai trouvé ça plutôt intéressant. On ne tombe pas dans le manichéisme pour l’instant, et j’espère que cela se maintiendra. Les alliances sont mouvantes, au gré des intérêts évidemment ce qui donne une vraie dynamique. Si bien que certains personnages se retrouvent un peu « perdus » dans tout ceci.
Si j’avais quelque chose à redire, ce serait peut-être sur la définition des personnages. Parfois, j’ai eu le sentiment qu’il me manquait des informations pour comprendre tous les tenants et aboutissants, et c’est quelque chose d’assez frustrant… Néanmoins, la palette de personnages présentés est captivante, certains sont facilement détestables, quand d’autres sont très attachants.