C’était une sortie que j’attendais impatiemment, voici mon avis sur Four Knights of the Apocalypse; le nouveau manga de Suzuki Nakaba!
Avant de commencer, je pense qu’il est important de préciser que j’ai beaucoup apprécié le manga Seven Deadly Sins (sauf la fin évidemment). J’adore l’univers et le trait de Nakaba; et je dois bien avouer qu’il parvient à me réconcilier avec le nekketsu. Cette review risque donc d’être encore plus subjective que les précédentes.
Une nouvelle légende Arthurienne est sur le point de s’écrire…!
Pour le retour de Suzuki Nakaba, auteur de The Seven Deadly Sins, les éditions Pika proposent une sortie simultanée des deux premiers tomes de sa nouvelle série. Je vous en parlais en juillet 2021, Four Knights of the Apocalypse est une série dérivée de Nanatsu no Taizai.
À noter cependant qu’à ce jour, les Sept Péchés Capitaux se sont faits discrets dans cette nouvelle oeuvre. Voilà pourquoi je ne parle pas de suite…!
La menace des Four Knights of the Apocalypse plane sur le règne du roi Arthur.
Percival vit seul avec son grand-père Bargis, au sommet d’une haute montagne nommée le “Doigt de Dieu”. Il y mène une vie heureuse, préservé du monde extérieur. Mais le jour de ses 16 ans, son destin bascule : un mystérieux guerrier à l’armure rouge s’en prend violemment à lui et à son grand-père. En effet, ce chevalier sacré de Camelot est chargé d’éliminer quiconque s’apparenterait aux “Four Knights of the Apocalypse”, un groupe de cavaliers qui, d’après la prophétie, apparaîtra pour renverser le roi Arthur… Laissé pour mort, Percival survit à ses blessures et décide de partir en quête de vengeance, et d’aventures !
Seize ans après les évènements de Seven Deadly Sins, une nouvelle légende est sur le point de s’écrire!
Pour ce qui est de l’édition, on découvre les couvertures anglaises. Celles-ci reprennent les illustrations de l’édition japonaise, avec un logo traduit. Pour ma part, j’aime assez ces couvertures. Elles sont pleines de dynamismes et sont un appel à l’aventure.
Sous les jaquettes, on découvre deux petits strips. Assez enfantins, ils apportent tout de même une petite originalité à l’ouvrage. Je regrette cependant l’absence de pages couleurs et un papier un peu fin et jaunit. Au delà de ça, ce sont deux beaux volumes de presque 200 pages. D’ailleurs, vous pourrez noter que le premier tome comporte des histoires courtes.
Four Knights of the Apocalypse, de l’heroic fantasy comme on l’aime ?
Four Knights of the Apocalypse peut-être résumé comme le voyage initiatique d’un jeune garçon (16 ans quand même). On nous présente donc un héros innocent qui part à la découverte du monde qui l’entoure. Évidemment, sa naïveté est source de tout un tas de situations cocasses. On retrouve ainsi beaucoup d’humour, léger, dans ces deux premiers tomes. Cela rend la lecture plutôt agréable je trouve; avec un brin de nostalgie que j’évoquerai dans le point suivant.
Les bases de l’histoire sont posées, notre protagoniste à une motivation, maintenant… y’a plus qu’à !
Et pour moi, on touche là le plus gros défaut de cette série… Le rythme. Il est très lent, et globalement, le récit manque d’enjeux; le résultat… On a tendance à s’ennuyer un peu. Heureusement que Pika nous propose les deux premiers tomes en simultané..! Sans cela, on n’aurait pas assez de matière pour nous pousser à continuer notre lecture; et je pense que beaucoup décrocheraient.
Scénario: 3,5/5
L’histoire de Four Knights of the Apocalypse s’inscrit parfaitement dans les codes du nekketsu. Un jeune garçon orphelin, vit reclus dans un endroit éloigné de tout avec son grand-père. Et ce dernier l’entraîne afin qu’il soit capable de se défendre… Nous ne parlons pas de Dragon Ball et de Goku, mais bien de Percival !
Et la ressemblance ne s’arrête pas là, puisqu’après le décès de son grand-père, notre jeune héros part à l’aventure ! (On pourra également noter l’écusson Ouroboros de la cape de Percival qui présente une sorte de sphère ornée de 5 étoiles… tiens tiens tiens…)
En revanche, à la différence de Goku à ses débuts, Percival à une réelle motivation, un but: retrouver l’assassin de son grand père.
Par la suite, il se fera des amis et affrontera avec eux les obstacles qui se dresseront sur sa route. Un nekketsu classique donc, avec tout ce que cela implique. Y compris les power-ups sortis de derrière les fagots. Le déroulement est convenu, mais bien exécuté. La recette reste efficace et plaira, je pense, aux amateurs du genre.
Nekketsu: 3,5/5
Visuellement, je trouve Four Knights of the Apocalypse très bon. Évidemment, quand on a déjà lu The Seven Deadly Sins, certains faciès ou designs ont des airs de déjà-vu. Il faut dire que le style de Nakaba lui est si propre, et il est si atypique qu’on trouvera toujours des ressemblances entre ses oeuvres à mon sens.
Au cours de ces deux tomes, l’auteur ne lésine pas sur les efforts et nous propose de belles scènes d’action. Mais aussi et surtout, de jolis arrières-plans qui renforcent l’immersion dans l’univers de l’oeuvre.
En revanche, là où je suis moins convaincu, c’est dans le découpage. Peut-être que c’est parce que le rythme de l’histoire lui-même est lent; mais j’ai trouvé que les planches manquaient parfois de dynamisme. La narration est assez dense, avec parfois beaucoup de choses à lire, et cela freine logiquement la lecture. Autre point également, Nakaba a tendance à se perdre en détails, et parfois, les planches en deviennent difficilement lisibles. Même si ces deux tomes étaient agréables à lire, ils restent consistants à digérer.
Dessin: 4/5
Mais la grande force de Four Knights of the Apocalypse, à l’instar de The Seven Deadly Sins, c’est son univers. Comme son aînée, l’oeuvre puise dans les légendes arthuriennes pour bâtir son monde. Il y a évidemment Percival, qui est librement inspiré de Perceval, chevalier de la Table Ronde ou encore Nasiens, et Sir Ironside.
Mais aussi d’autres éléments introduits. À partir de la page ci-dessous, on peut ainsi deviner la Grotte du Diable en forêt d’Huelgoat, la Fée Viviane ou encore la forêt de Brocéliande et le Val de non retour.
Plus pointues cette fois, on peut imaginer des références à Barinthus et sa barque (ou pas, d’après ce que dévoile le tome). Et pour la tour tordue, peut-être est-il question de Morgan le Fay ; ou alors de Elaine d’Astolat. À moins que ce ne soit une référence méta au château d’Arthur vu dans Nanatsu no Taizai, avec Merlin en tant que magicienne ayant renoncé à l’amour… J’avoue que dans ce cas, cela reste des suppositions.
Mais Suzuki Nakaba, comme dans Seven Deadly Sins, convoque aussi des références bibliques! Après les Dix Commandements, et comme l’indique le titre de la série, on suit donc la prophétie des Quatre Cavaliers de l’Apocalypse du Nouveau Testament. Plutôt connus dans la Pop Culture, Guerre, Mort, Famine et Epidémie sont un des piliers de l’univers.
Personnellement, c’est quelque chose que j’adore et qui m’intrigue. J’aime chercher toutes les références utilisées, me renseigner sur les figures réutilisées. Alors si vous aussi vous aimez les mythes et légendes… Je vous conseille cette lecture!
Univers: 5/5
Four Knights of the Apocalypse, l’aventure continue!
Four Knights of the Apocalypse est-il à la hauteur de son aîné The Seven Deadly Sins ? Oui et non.
Non, parce que les débuts restent bien moins prenants. Les deux premiers tomes proposent un démarrage assez lent; les bases sont certes bien mises en place mais il faut s’accrocher pour se projeter, pour entrevoir l’intrigue et les évènements à venir. Et le découpage assez rigide ainsi que la narration parfois très dense n’aident pas.
Mais surtout oui parce que l’oeuvre nous embarque dans un univers vraiment génial, le même que Nanatsu no Taizai s’il faut le préciser. Le dessin très particulier de Nakaba ainsi que ses arrières-plans magnifiques permettent une excellente immersion.
On retrouve les références au cycle Arthurien, Percival, Ironside, Nasiens et d’autres encore! On découvre de nouvelles inspirations bibliques avec les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse. Mais surtout, Four Knights of the Apocalypse se présente comme un nekketsu dans la plus pure tradition de Dragon Ball. Le héros orphelin, le grand-père qui l’éduque, l’innocence, le goût de l’aventure, l’importance des amis, de la famille et même l’humour un peu potache de Toriyama…!
Si vous êtes amateurs du genre, je pense que ce récit vous plaira; vous retrouverez le sang bouillant, la détermination à surmonter des obstacles pour atteindre son but et des valeurs morales importantes. En revanche, si vous n’êtes pas fans du genre… Cela va sans dire, cette oeuvre n’est pas faite pour vous.
Et si vous hésitez encore, peut-être que cet extrait pourra vous convaincre dans votre choix: Chapitre 1 – Four Knights of the Apocalypse. Pour ma part… J’attends la suite!