Des yakuzas, un trésor perdu et des meurtres qui se multiplient… ! Voici mon avis sur le tome 1 de Golden Guy, aux éditions Mangetsu !
La chasse au trésor peut commencer !
Pour ce premier tome, Mangetsu nous offre une belle édition. Je dois avouer que le logo titre en jette un max, bravo Luchisco, et la dorure attire le regard ! Merci à toute l’équipe également pour ce kit presse original et de toute beauté ! (La photo est disponible sur mon compte Instagram: @le_nain_balin)
Encore une fois, le papier et l’impression sont de bonne qualité !
Gai Sakurai est le chef du clan Osaragi, groupe rattaché au puissant gang de Yokohama connu sous le nom de « famille Kikaku ». À la tête de sa petite bande haute en couleur, il coule des jours heureux jusqu’au meurtre d’un de ses protégés. Tout laisse croire à un coup du clan Akane, faisant partie de la même famille, qui semble surtout intéressé par le légendaire trésor caché des Tokugawa, supposément dissimulé chez les Osaragi. Ici débute une aventure riche en énigmes où se mêlent jalousie, violence et fatalité !
Natchuu vous en parlait il y a peu sur Instagram !
Golden Guy : Une chasse au trésor explosive !
Golden Guy nous entraîne dans le milieu des yakuzas, la mafia japonaise. Le récit évoque la famille Kikaku, le gang le plus puissant de Yokohama. Et se concentre en particulier sur le clan Osaragi. Une organisation bien précise, décrite à merveille par Jun Watanabe. En effet, tout est limpide, clair. L’auteur n’hésite pas à passer par des petits organigrammes pour que l’on situe les membres les uns par rapport aux autres. On n’est jamais perdu dans ce nouveau monde qui s’offre à nous.
Décédé soudainement, Isao Osaragi a laissé vacante sa place à la tête du clan. Et conformément à son testament, ce n’est pas son lieutenant Kyosuke Akane qui lui succédera. En effet, il lui a préféré Gai Sakurai, le lieutenant adjoint qu’il considérait comme son fils. Une solution un peu facile pour créer une opposition entre Sakurai et Akane, mais qui finalement est très efficace. Il faut dire que la rancoeur est un moteur puissant, et qu’elle est très souvent à l’origine des querelles mafieuses.
Mais plus que ces luttes intestines, il y a une chose qui cristallise l’attention et la convoitise des acteurs de la pègre… Le trésor des Tokugawa, la famille qui a dirigé le Japon pendant plus de 250 ans, sous l’ère Edo ! Entre mythe et réalité (puisque ce trésor existe bel et bien, dans l’oeuvre comme dans notre monde), cette perspective d’une richesse incommensurable et cachée, suscite l’intérêt des personnages et le nôtre. Ainsi, l’oeuvre se déroule sur un fond de chasse au trésor historique, pleine d’énigmes et de mystères ! L’idée de ce One Piece des yakuzas est géniale !
Univers : 4/5
Golden Guy commence fort, avec une prolepse (ou flashforward) montrant Sakurai, sanguinolent, l’arme au point et arborant un rictus haineux. Sans nous laisser souffler, l’histoire nous embarque dans une rixe de rue opposant Shōta Ooyama du clan Osaragi à trois individus armés. Je le reconnais, ces premières pages m’ont fait forte impression ! Un début sur les chapeaux de roues, comme on les aime.
Par la suite, on découvre Gai Sakurai, le récent chef du clan Osaragi, et le reste de sa « famille ». Et malgré le ton parfois léger et comique de certains dialogues, c’est un scénario on ne peut plus sérieux que nous offre Jun Watanabe. En effet, pour atteindre leurs objectifs, certains n’hésitent pas à faire couler le sang… Et dans le milieu de la pègre, si le sang de la famille coule, le sang de l’ennemi doit couler lui aussi.
Ainsi, l’oeuvre prend l’allure d’une enquête. On suit Gai Sakurai dans sa quête de vérité, pour élucider le meurtre d’un de ses protégés. Cependant, tout le monde n’est pas aussi diplomate que lui et le plus souvent, ce sont les armes qui finissent par parler.
À l’instar de Sakurai, on est pris dans l’engrenage de la violence, dans les méthodes des yakuzas. En même temps que lui, on découvre les ficelles tirés par les esprits les plus retors du crime organisé. Finalement, peut-être que tout cela n’est qu’une machination… Et si la mort du chef de famille n’était pas accidentelle ? Jun Watanabe joue avec nous, il nous trompe et donne ainsi l’envie viscérale d’en savoir plus ! Sans trop en dire, j’avoue que la fin de ce tome m’a complètement déstabilisé !
Scénario : 5/5
Golden Guy est donc une histoire de gang. De fait, elle implique un nombre considérable de personnages. Il est parfois difficile de donner une consistance, une identité propre à chacun des acteurs de l’histoire. Et je dois dire que Jun Watanabe s’en sort plutôt bien avec ce premier tome, il pose des bases solides.
On découvre Gai Sakurai, une vraie « gueule ». De manière quasiment instantanée, on comprend que sa famille est sa force, sa fierté, mais qu’elle est aussi sa faiblesse. J’ai beaucoup aimé le portrait de ce personnage, bien loin d’être sans peur et pourtant si courageux (et convainquant) quand il s’agit de protéger les siens.
Aux antipodes, on trouve Kyōsuke Akane. L’ancien frère d’armes du protagoniste se présente comme l’antagoniste de l’histoire dans ce premier tome. Fourbe, vicieux, manipulateur… La liste des qualificatifs pourrait être longue. Pour autant, il n’est pas méchant pour être méchant. Ses motivations le rendent très crédible. Avec ces deux piliers, ce sont deux visions des clans qui s’affrontent. La famille contre l’argent. Les liens du « sang » contre les intérêts communs. J’aime beaucoup cette dynamique !
Pour ce qui est des personnages secondaires, je suis plus mitigé. Shōta Ooyama a su me toucher, Minori Takakura aussi, dans une certaine mesure. Mais je ne peux pas en dire autant des autres membres du clans Osaragi. Et le rôle donné à Marina Osaragi me déçoit un peu pour l’instant.
Personnages : 4,5/5
Visuellement, Jun Watanabe nous propose quelque chose de très abouti avec Golden Guy. D’abord, les designs, que je trouve très réussis. Tous les personnages ont de vraies tronches de yakuzas. Les cicatrices, les tatouages, l’air patibulaire. Tout y est.
En plus de ça, l’auteur parvient à donner à chacun un style et une identité propre faisant qu’ils sont reconnaissables, même bien amochés ! Et quand on voit la quantité de personnages de ce tome 1, je ne peux que saluer l’exploit ! Mon seul petit reproche, ce serait le visage de Gai Sakurai… Sérieusement, ce type à 39 ans ?!
Au delà de ça, c’est un dessin maîtrisé que l’on découvre. Les proportions et l’anatomie sont parfaitement respectées, et super bien rendues. Les arrières plans sont précis et détaillés quand il le faut. Le découpage est nerveux, dynamique. Pour chaque scène de bagarre, on ressent l’énergie et la violence des coups. Lorsqu’il y a des coups de feus, on s’imagine parfaitement la vitesse des balles.
Mais l’énorme point fort de l’oeuvre selon moi, c’est la mise en scène ! C’est tout bonnement incroyable. J’ai perdu le compte des points de vue qui m’ont impressionné par leur intensité, par leur capacité à donner un charisme monstrueux aux personnages.
Visuels : 4,5/5
Golden Guy, en résumé !
Avec ce premier tome, Golden Guy frappe très, très fort ! L’histoire prend place dans le milieu de la pègre japonaise, avec des yakuzas, des familles, des clans, bref des gangs.
On y suit Gai Sakurai, récemment devenu chef du clan Osaragi, qui, à la suite d’une simple bousculade, se retrouve pris dans un engrenage de violence et de vengeance. Assassinats et règlements de compte sont de la partie. C’est rien, c’est la rue, et les méthodes des yakuzas.
De vieilles rancoeurs refont surface, les compagnons d’armes d’hier deviennent les ennemis d’aujourd’hui, et une vaste machination semble se dessiner petit à petit. Quel est le but de ce complot ? Le One Piece évidemment !
Enfin plutôt le trésor perdu des Tokugawa. Composé d’une grande quantité de pièces de monnaies de l’ère Edo, il correspond aujourd’hui à une somme astronomique ! Un pactole qui assurerait, à celui qui le trouve, la main mise sur le quartier. De quoi susciter la convoitise donc…!
Ainsi, c’est sur fond de chasse au trésor, avec des poings qui fracassent, des couteaux qui tranchent, et des balles qui perforent, que Gai Sakurai va tenter d’éclaircir cette affaire et de rétablir la vérité…! Une intrigue trépidante, qui parvient à nous surprendre, et qu’on prend ainsi plaisir à découvrir !
Visuellement, c’est une bonne claque que nous met Jun Watanabe. Le dessin est précis, tant dans les arrières plans que dans les personnages. Le découpage est incisif, chaque coup nous percute, chaque balle nous atteint. Je retiendrai surtout les mises en scènes incroyables, qui confèrent un charisme exceptionnel à Sakurai !!
FONCEZ !!