Nouveauté des éditions Pika pour cette rentrée, on vous présente les deux premiers tomes du manga I’m standing on a Million Lives !
I’m standing on a Million Isekai?
Pour lancer ce titre, les éditions Pika ont choisi une sortie simultanée des deux premiers tomes. Et pour ma part, c’est un choix plutôt pertinent (on y reviendra par la suite).
Peut-on sauver des millions de vies en mode solo ?
Collégien en troisième, Yûsuke vit en marge de ses camarades. Ce garçon n’existe que devant sa console, à exceller aux jeux vidéo. Un jour, l’impossible se produit : Yûsuke se retrouve transporté dans un autre monde qui a tout d’un RPG ! Accompagné de Iu et Kusue, deux filles de sa classe, il va devoir user de son expérience de gamer pour accomplir des quêtes et sauver Tokyo. Seulement, ce joueur solo, aussi rationnel qu’insensible, peut-il prétendre à l’étoffe d’un héros ?
Le seul regret que j’ai par rapport à cette édition, c’est l’absence de pages couleurs.
Petit aparté sur les « bonus » de tome: Pika édition, sur le modèle du manga, nous propose des encarts avec des informations liées aux objets de ce monde. Ça n’est pas grand chose, mais ça reste sympathique.
Passons maintenant à la lecture!
J’ai toujours du mal avec le genre isekai, et ce malgré mes essais qui maintenant sont nombreux. C’est donc avec un peu de réticence que je me suis lancé dans cette lecture. Les deux premiers tomes de I’m Standing on a Million Lives sont essentiellement introductifs. On découvre les personnages mais surtout ce nouvel univers dans lequel ils sont transportés. On apprend les règles, les lois qui le régissent: classique finalement (mais nécessaire).
En plus de cela, on a beaucoup de passages explicatifs (et donc beaucoup de textes) durant ces deux premiers tomes. Pour ma part, cela m’a parfois un peu rebuté.
Pour ce qui est de l’intrigue… On n’a pas grand chose à se mettre sous la dent. Elle se limite, pour l’instant, à « réussir la manche pour rester en vie et sauver le monde ». Donc de ce côté là, je dois dire que ça ne m’a pas convaincu.
Scénario: 2,5/5
J’ai eu beaucoup de mal à me décider lorsque j’ai du trouver une page pour illustrer le dessin de I’m Standing on a Million Lives. Et pour cause… Le dessin n’est pas exceptionnel. On n’a pas vraiment de double page à couper le souffle; ni même de scènes d’action époustouflante. Les character-design ne sortent pas de l’ordinaire, que ce soit pour les protagonistes humains ou pour les créatures. En fait, c’est un dessin très générique à mon sens. Il n’est pas mauvais c’est sûr, mais il ne brille pas non plus.
Un autre point qui m’a laissé sur ma faim, c’est la quasi absence de décors, d’arrières-plans, de paysage. Je trouve que c’est une chose essentielle pour l’immersion dans un nouvel univers, de surcroît dans un isekai. Et là… C’est assez pauvre. Dommage.
Dessin: 3/5
En revanche, I’m Standing on a Million Lives est tout de même parvenu à attirer ma curiosité et à me garder intéressé. Comment? Avec ces personnages!
D’abord Yusuke Yotsuya, le protagoniste. L’auteur fait le choix audacieux d’un protagoniste anticonformiste, pour ne pas dire un anti-héros dans un isekai. Si ça restait un choix, ça ne serait pas si intrigant; et l’auteur l’a bien saisi. De fait, il nous propose d’articuler l’histoire et ses rebondissements autour de ce personnage. Intelligent, réfléchi mais surtout très cynique et égoïste, Yotsuya détonne. On ne l’apprécie pas vraiment, on ne s’identifie pas à lui non plus: c’est assez étrange.
Pour aller encore plus loin dans son parti pris, l’auteur construit et développe les autres personnages par rapport à lui. Après ma lecture du premier tome, je dois dire que je n’étais pas convaincu par ces derniers. Ils me semblaient tous être des faire-valoir sans âme pour Yotsuya. Et c’est là que je trouve la décision de Pika pertinente: le deuxième tome développe les autres membres de la troupe par rapport à notre détestable MC. Pas sûr que j’aurais continué la série s’il avait fallu attendre pour lire le deuxième tome.
Là encore, l’auteur va jusqu’au bout en tissant des relations conflictuelles entre les personnages de la bande. Une sorte de dynamique un peu malsaine, de « mal nécessaire », se met en place. J’ai trouvé ça plutôt intéressant, à voir ce que cela donne par la suite.
Personnages: 4/5
Enfin, je vais terminer cette review par un point important dans les isekai: l’univers. Je l’ai déjà évoqué en parlant du dessin, mais l’univers de I’m Standing on a Million Lives souffre d’un manque de visuels selon moi. On a quelques créatures, certaines issues de la fantasy classique, d’autres sortant tout droit de l’esprit de l’auteur. Mais globalement c’est pauvre pour l’instant.
Cependant, au contraire des isekai que j’ai déjà pu lire, ici nos protagonistes ne sont pas prisonniers du nouveau monde dans lequel ils atterrissent. En effet, entre les différentes manches ils reviennent dans leur monde. Ça n’a l’air de rien, mais c’est un point qui peut faire la différence dans un genre surexploité dont les codes sont très rigides. Il y a aussi quelques idées sympathiques: la roue des classes ou encore les « log » qui permettent de visualiser des instants passés.
Univers: 3,5/5
En résumé..!
Pas friand du genre isekai, je dois dire que j’ai eu du mal à me lancer dans cette lecture. Mais passé ce petit obstacle de « motivation », j’ai plutôt apprécié ce que j’ai pu découvrir.
Côté scénario et intrigue, ces deux premiers tomes sont un peu avares d’informations. En fait, ils sont plutôt une introduction à l’univers, aux règles qui le régissent (en restant énigmatique). L’intrigue se limite, pour l’instant, à « réussir la manche pour rester en vie et sauver le monde ».
Pour ce qui est du dessin, il est correct mais trop générique à mon goût. De même, je trouve que cela manque un peu d’audace et d’ambition dans les mises en scène (des scènes d’action notamment).
Là où ce shōnen m’a accroché c’est d’abord par son approche du genre isekai. Ce n’est peut-être pas grand chose, mais dans ce récit, les personnages ne sont pas prisonniers du monde dans lequel ils sont transportés. Ils sont même capables de naviguer de leur monde à ce nouveau monde.
Ensuite il y’a les personnages, plus particulièrement Yusuke Yotsuya qui est un protagoniste qu’il est parfois difficile d’apprécier tant il est anticonformiste et auquel on ne s’identifie pas vraiment. Un personnage qu’on aime détester finalement. Les autres membres du groupe me paraissaient un peu archétypaux mais finalement ils ont droit à un bon traitement au cours des 2 tomes et acquièrent leur identité.
Pour finir, je dirais que c’est un bon titre, sans grande prétention, qui reste plaisant à lire! Pour les fans de isekai, si vous ne connaissez pas, cela pourrait bien vous plaire. Pour les blasés du isekai, celui-ci est un peu différent, donc essayez!
Note globale: 13/20
Pour ceux qui ne sont pas trop lecture: un animé en deux saisons est à retrouver sur Crunchyroll!