Le périple d’un lycéen et d’une déesse millénaire… Voici mon avis sur le tome 1 de La déesse de 3000 ans, aux éditions Michel Lafon !
La Déesse de 3000 ans, comédie romantique divine..!
Les éditions Michel Lafon enrichissent leur collection Kazoku avec un nouveau seinen: La Déesse de 3000 ans ! Cette comédie romantique comptera trois tomes.
Kamikino Mitama, est la divinité d’un petit village, Lorsqu’elle rencontre le jeune Jūzō Shiba, elle lui révèle son envie de profiter d’une vie normale et de mettre un terme à ses activités divines. Mais le seul moyen pour y parvenir, c’est de se marier ! Junzo, séduit par Mitama, accepte et la suit jusqu’à un sanctuaire caché dans la forêt.
Commence alors le périple d’un lycéen et d’une déesse millénaire dans l’univers féériques des légendes japonaises.
Je ne pourrais pas m’exprimer sur l’édition puisque j’écris cette critique à partir d’une épreuve non corrigée. Cependant, j’ai trouvé le tome un peu fin… 144 pages, c’est assez peu.
Passons à la lecture !
La Déesse de 3000 ans, c’est donc l’histoire de Kamikino Mitama (qui signifie « âme honorable »), la déesse protectrice d’un petit village du Japon. L’idée que son statut de déesse lui pèse, et qu’elle aspire à une vie ordinaire, n’est pas révolutionnaire mais elle peut permettre de traiter des thèmes intéressants.
En revanche, le fait qu’elle doive épouser un humain pour devenir elle-même humaine est plus original. Cela permet l’introduction d’éléments de romance et de comédie que je n’attendais pas vraiment. Et il faut dire que tout va très vite…!
Ainsi, nos deux amoureux auto-proclamés s’engagent sur la voie du mariage… Mais les choses ne sont pas si simple, et c’est une aventure qui se lance. Le récit en lui-même manque un peu d’enjeux sur ce premier volume. Mais peut-être que le suivant permettra d’installer une tension scénaristique digne de ce nom…!
Scénario : 2,5/5
La Déesse de 3000 ans se déroule dans un univers très particulier. Il prend racine dans le réel, mais très rapidement s’oriente vers quelque chose de surréaliste. Les architectures perdent leur géométrie euclidienne. On a même des passages inversés, où les poissons flottent dans les airs, où le ciel devient terre et réciproquement. C’est une idée que je trouve très pertinente.
Cet univers reprend également beaucoup d’éléments du folklores et des légendes japonaises (tirage de bonne fortune, tengu, temples). En cela, le titre rappelle la féérie et la douceur de certains films Ghibli par exemple. Cependant, il y ajoute des petites originalités que j’ai beaucoup apprécié : la façon d’entrer dans le temple, les bentō divinatoires…
Univers: 4/5
Dans la déesse de 3000 ans, on suit donc Kamikino Mitama et Jūzō Shiba. Pour ce dernier, c’est un véritable coup de foudre. Mais pour la déesse, c’est une occasion inespérée de devenir une humaine ordinaire. Ainsi, le récit se concentre sur la relation entre les deux personnages. Tentative de séduction, crise de jalousie… C’est une comédie romantique classique, néanmoins, je n’ai pas été pleinement convaincu par l’humour. Il m’a fait sourire tout au plus.
En effet, j’ai trouvé que le tout manquait de subtilité. Jūzō Shiba est pris au dépourvu par Mitama, qui lui impose un mariage et un voyage de plusieurs centaines d’années. Cependant, il ne se pose pas plus de question que cela. Pour lui c’est un coup de foudre et il accepte de suivre la jeune fille dans toutes ses aventures…! Quoi de plus complexe que les sentiments pourtant ? Avec un univers tel que celui décrit, il eût été aisé de donner une teinte plus philosophique à cette relation.
Personnages : 2,5/5
Visuellement, La Déesse de 3000 ans est très réussi. Fumitaka Kato a un trait réaliste, fin et précis. Les personnages sont très expressifs. J’ai particulièrement apprécié les mimiques et les moues de nos deux tourtereaux.
L’univers est parfaitement mis en valeur avec des compositions surréalistes, où des éléments naturels se mêlent à des constructions humaines. Des créatures complètement imaginaires nous sont montrées. Le dessin nous immerge pleinement dans cet entre-deux-monde !
Si j’avais un reproche à faire, ce serait que trop de détails, tuent le dessin ! En effet, les illustrations sont tellement fournies, tellement dense qu’on s’y perd parfois !
Dessin : 4/5
La Déesse de 3000 ans, en résumé !
La Déesse de 3000 ans m’a agréablement surpris par son univers et ses dessins. Première oeuvre de l’autrice, on y découvre pourtant un trait précis, réaliste et un univers surréaliste pleinement maîtrisé.
Une certaine poésie, et une douceur se dégagent de l’oeuvre. En cela, elle m’a rappelé ce que l’on peut trouver dans les films Ghibli.
Le manga propose de belles compositions, des illustrations où le folklore se mêle aux constructions humaines. C’est vraiment magnifique !
Et il y a plusieurs idées originales qui donnent une identité propre à ce seinen.
La mangaka apporte un soin particulier aux expressions des personnages. J’aime particulièrement les mimiques et les moues qu’elle leur donne.
En revanche, l’histoire et les personnages m’ont un peu moins convaincu. C’est une comédie romantique assez classique, avec un humour qui, personnellement, ne me touchait pas à chaque fois.
Le rythme est brusque, presque hâtif, et ne laisse pas de place à la subtilité. Pour un récit qui présente une histoire sentimentale entre une déesse et un humain, j’attendais un peu plus de « philosophie ». Tout va trop vite entre nos deux fiancés autoproclamés. Il n’y a pas de réflexion, aucune retenue non plus. C’est finalement assez peu crédible.
Au delà de ça, les enjeux de ce premier tome sont assez faibles. Mais les dernières pages laissent penser que la suite ne sera pas aussi simple.
En somme, c’est un tome 1 visuellement très prometteur mais qui a encore beaucoup à prouver du point de vue du scénario.