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Les Trésors du Nain: Prisonnier Riku Tome 1!

  • Balin 

Aujourd’hui j’inaugure un nouveau format, que j’ai donc décidé d’appeler les Trésors du Nain, car n’est pas nain qui veut! Je vous ouvre donc mon coffre au trésor, et le premier manga que j’en sors est le tome 1 de Prisonnier Riku par Shinobu Seguchi

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J’espère que vous entendez le grincement qui va avec!

Alors alors… Prisonnier Riku, parlons-en un peu!  

Donc… Prisonnier Riku est un shonen manga prépublié dans le Weekly Shonen Champion d’Akita Shoten depuis 2011. Il compte 34 tomes à ce jour au Japon. 

En France, il est disponible aux éditions Akata depuis 2014 et nous attendons le 32e tome. Celui-ci est attendu pour le 10 octobre 2019

Bon, un petit synopsis, pour se remettre dans le contexte:

Dix ans déjà qu’une météorite s’est écrasée sur Tokyo, séparant la mégalopole en deux : d’un côté, une ville réservée aux riches, de l’autre, un terrible bidonville, véritable zone sinistrée et de non-droit. C’est là que vit le jeune Riku. Malgré un quotidien difficile, il prend la vie comme elle vient, aux côtés de son « papy« . Mais quand ce dernier est assassiné, car il voulait révéler au peuple les magouilles et trafics des grandes institutions, le quotidien du pauvre Riku bascule… en enfer !! Accusé d’un meurtre qu’il n’a pas commis, on l’envoie dans une prison de haute sécurité, aux côtés de terribles gangsters et autres chefs de gang. Il y devient très vite la tête de turc de ses co-détenus. Et pourtant… grâce à sa rage, à son envie de survivre, mais surtout celle de venger son grand-père en dévoilant au monde la réalité du système, il devra trouver en lui la force pour faire sa place au sein de la prison… et peut-être même de s’en évader ?

Source: Akata

D’ailleurs, un extrait est disponible sur le site de l’éditeur, n’hésitez pas! Avant de lire ce que le Nain en pense ou bien après l’avoir lu, c’est vous qui voyez!

Après une petite lecture, qu’est-ce que le Nain pense de Riku? 

Alors déjà, une bonne surprise pour ce premier tome. 

Cette couverture envoie du lourd! Akata a conservé la couverture japonaise, et on comprend bien pourquoi! Quelle puissance, quelle efficacité dans la mise en page. Dès la couverture, les présentations sont faites, on sent qu’on va être pris aux tripes. 

Des références à l’ancienne

J’ai retrouvé ces sentiments que j’ai eu à la lecture d’Ashita No Joe. L’injustice présente partout, des personnages qui survivent dans une jungle à la seule force de leurs tripes. La loi du plus fort, souvent le plus riche, pour seule règle. Et ce héros qui, lui, a soif de justice de vérité, plein d’espoir, qui est prêt à tout pour s’en sortir. Même si sa condition semble le rattraper sans cesse. 

J’y ai vu un peu de Gunnm, avec cette distinction entre le bidonville, semblable à Zalem, et la ville semblable elle à Kuzutetsu évidemment. D’un côté ceux qui se battent pour manger un rat, de l’autre les privilégiés. 

Un univers déroutant pour un shonen

Et évidemment, j’ai retrouvé Rainbow à la lecture. Comment ne pas le voir finalement? Eh oui, des enfants, une prison, des gardes soudoyés, pourris jusqu’à l’os. 
L’univers carcéral dressé est dur, malsain comme celui dressé par Kakizaki

Mais contrairement à Kakizaki, Shinobu Seguchi n’hésite pas à exagérer toute cette violence, aussi bien avec les scènes qu’avec son trait. La démesure est de mise! Il passe ainsi aisément de cases comiques à des cases beaucoup plus trash pourrait-on dire! 

Et cette violence omniprésente, cette absence de remords vient-elle même contraster avec l’altruisme,totalement déconnant dans cet univers, de Riku. Celui-ci n’hésitant pas à prendre les coups à la place d’autres. 

Riku, personnage haut en couleur

Pour ce qui est du personnage, cela m’a fait penser à un certain Ki-Itchi, du manga éponyme. Une insouciance d’enfant vis-à-vis de ce qui l’entoure, des règles, mais une force de caractère digne des plus grands.

On sent évidemment qu’il parviendra à ses fins, qu’il finira par sortir. Je ne sais pas si c’est parce que je sais que c’est un shonen, mais j’ai vraiment ce sentiment que Riku peut le faire, qu’il y arrivera malgré tout. On est proche de la vision du Nekketsu qu’on avait dans Ashita No Joe, un retour au source en quelque sorte, avec également cette dimension sociale derrière. 

Bien entendu, ce n’est qu’un premier tome, et la suite pourrait suivre ce chemin comme passer totalement à côté d’ailleurs!

Le manga en lui-même!

Du côté du récit, la mise en situation est rapide, on sait ce qu’il se passe, on sait comment fonctionne la ville, l’auteur ne se perd pas en détails pour décrire l’extérieur. Il est incisif, et en quelques pages on finit en prison avec Riku

On sent la démesure dans ce pénitencier

Arrivé là-bas, il prend plus son temps pour décrire les relations, le fonctionnement de cette ville miniature qu’est le pénitencier et il le fait très bien. 

Pour le dessin, rien à redire. Seguchi à un trait très expressif, et parvient à faire passer beaucoup de sentiments, de valeurs et d’émotions à travers ses dessins. A mon sens, c’est un des gros points forts de ce manga d’ailleurs.

Le fin mot du Nain !

Pour conclure, ce que l’on peut retenir de ce titre que nous présente Akata, c’est une oeuvre hors du temps. Dans la veine des manga des années 70-80, Prisonnier Riku possède pourtant une modernité qui lui est propre. Seguchi montre qu’il maîtrise à la perfection les codes du genre, il parvient à dresser des personnages intéressants et à les faire évoluer au travers d’un scénario qui se profile comme étant captivant. 

A n’en pas douter une oeuvre faite pour durer, mais aussi pour dénoncer quelque part. C’est un shonen assez atypique par rapport à ce qui peut se faire maintenant. Bien loin des titres phares que l’on peut retrouver partout, il est pourtant bien plus proche de l’essence même du Nekketsu que ceux-ci. 

Vous l’aurez compris, le Nain vous recommande ce premier tome!
J’espère d’ailleurs vous avoir transmis l’envie qui m’a pris à la lecture. Et j’espère aussi que, comme moi, vous attendez la suite!  

On finit par une petite vidéo, que je vais vous mettre sur la télé du coup, parce qu’on a quand même beaucoup parlé!

© 2011 by Shinobu Seguchi (AKITASHOTEN, Japan)