Je poursuis ma lecture de The Kingdoms of Ruin avec le deuxième tome! Ce shōnen de alliant sciences et magie est disponible aux éditions Kana!
On part à nouveau pour les Royaumes de Ruine !
Pour ce nouveau tome, c’est une couverture bien plus lourde de sens que nous proposent les éditions Kana. Le contraste entre les couleurs pastels, féériques et la noirceur d’Adonis attire l’oeil et donne envie d’en savoir plus. La composition de la scène indique le ton de l’oeuvre: grave, dramatique.
Pour ce qui est de l’objet en lui-même, ce tome est comme le précédent, assez peu épais. Et pour cause, il ne propose que 7 chapitres dont un bonus..!
Technologie, magie et résurrection s’entrelacent dans un ballet sanglant…
Dans un monde où les avancées technologiques ont causé la perte des sorcières, Adonis, un jeune homme, s’est juré d’anéantir les humains pour venger la mort de Chloé, une sorcière qu’il aimait éperdument. Dix ans après ces terribles événements, une jeune fille du nom de Doroka délivre Adonis et lui révèle qu’il est possible de ressusciter sa bien-aimée. Qu’est censé accomplir le jeune homme pour y parvenir ? Et que comptent faire les sorcières qui ont survécu à la purge ?
Illustration en première de couverture.
© yoruhashi / MAG Garden
The Kingdoms of Ruin, une deuxième tome qui change tout?
Le premier tome de The Kingdoms of Ruin posait des bases correctes, mais le tout restait quand même assez peu original et convenu (hormis l’ajout de la science et des technologies). Une vengeance qui découle d’une chasse aux sorcières. Soit. Pour une entrée en matière, ça peut fonctionner mais il faut que la suite apporte d’autres éléments, plus solides, plus intrigants. J’attendais donc beaucoup de ce deuxième tome, et j’avoue avoir été un peu déçu.
On reste sur la même lancée, l’histoire n’avance pas des masses. Il y a très peu de nuances dans les deux camps, les sorcières ou les humains. Ils s’opposent farouchement mais finalement on oublie même la cause de ce conflit. En soi, c’est peut-être mieux ainsi, tant le motif paraît léger.
Mais en plus on apprend que la fameuse technologie, celle que l’empereur veut imposer… Rend tout le monde malade, en détruisant les cellules. Une sorte de chimiothérapie à grande échelle. Tu m’étonnes que ça prive les sorcières de leur pouvoir!
Et pour couronner le tout, on apprend que les seules personnes qui pourraient remédier aux altérations des humains… Ce sont les sorcières!
Après nous avoir rabâché que la peur de la différence, de l’autre c’est mal; que la vengeance c’est pas très gentil; on nous martèle que la technologie c’est dangereux et qu’il faut revenir à l’essentiel à savoir la nature… Dans le genre convenu donc, on s’enfonce et on prend racine.
J’ai assez peu d’espoir en ce qui concerne le traitement des thématiques donc. On retiendra quand même un semblant de crédibilité dans les explications scientifiques.
Scénario: 3/5
Un autre point qui m’avait plu dans le premier tome, mais qui m’a bien plus frustré dans ce nouvel opus… Ce sont les personnages. Plus particulièrement Adonis, puisque c’est de lui dont il est surtout question au cours de ce volume. J’avais l’espoir de suivre une vengeance différente, sanguinaire mais pas dénuée d’intelligence, de machiavélisme… Perdu. Le protagoniste est une tête brûlée. Il est aveuglé par la vengeance et fonce dans le tas. Sans jamais réfléchir à un plan d’attaque, il commet carnage sur carnage.
En se jetant dans la gueule du loup, il s’expose à la mort, et la frôle à bien des moments: c’est une plaie de le suivre tant il mérite des claques.
C’était original au début, mais ici, cela trouve ses limites. Quel développement donner à ce personnage? On dirait que le mangaka lui-même ne sait pas vraiment. C’est comme si Adonis était voué à ne pas évoluer… Difficile de s’accrocher à l’histoire, de s’attacher au personnage dans ces conditions donc. Et pour le coup, il n’y a aucun personnage secondaire auquel on peut croire, en se disant qu’il aidera notre protagoniste à changer.
La fin du tome donne un peu d’espoir, en évoquant une faille du personnage. Affaire à suivre donc, tout n’est pas perdu.
Personnages: 3/5
Tout est à jeter dans ce deuxième tome? Évidemment que non! Je gardais le meilleur pour la fin. J’attendais du progrès sur le dessin, là je l’ai eu!
Les proportions approximatives et les expressions étranges ne sont plus de la partie. Yoruhashi nous propose quelque chose de plus soigné, de plus assuré dans ce deuxième tome. On retrouve ce découpage nerveux, ultra dynamique et de belles idées de mise en scène pour les scènes d’action.
Et pour ce qui est de la narration, c’est beaucoup plus lisible que le tome 1. Tant et si bien que ce nouveau volume se lit finalement très vite. Du point de vue du dessin, The Kingdoms of Ruins parvient donc à trouver ses marques, son identité.
Dessin: 4/5
Et la grosse surprise de ce tome 2, c’est l’univers! J’appréciais déjà beaucoup ce qu’on nous proposait dans le premier volume. Les technologies et la magie se liaient très bien, on avait une bonne alchimie aussi bien sur les explications que sur le visuel. Là, l’auteur part loin, très loin pour le coup. Tellement loin qu’on finit sur la Lune. Oui oui, vous avez bien lu. Yoruhashi décide de changer drastiquement le lieu de l’action; en le justifiant bien évidemment, et élargit par la même occasion les horizons déjà vaste de l’univers de son oeuvre. Je ne m’y attendais vraiment pas, et je me demande vers quoi cela va tendre.
Si le tome 1 nous proposait une violence décomplexée, presque malsaine; le tome 2 l’exacerbe un peu moins. La première moitié du volume reste dans la lancée du premier. Mais la seconde moitié laisse la part belle à des émotions plus douces, mais pas moins douloureuses. J’ai beaucoup aimé la façon de faire de l’auteur, notamment lorsqu’il met en scène les souvenirs et les sorts qui y sont liés.
Univers: 4/5
The Kingdoms of Ruin: en résumé !
J’avais plutôt apprécié le tome 1, et ce malgré un trait encore un peu hésitant et un scénario un peu convenu de vengeance. J’attendais donc une progression pour ce deuxième tome. Après lecture, le verdict est… Mitigé.
Pour ce qui est du dessin, il y a du progrès. Le trait est plus précis, plus assuré même s’il y a encore quelques expressions un peu approximative. On a toujours de belles idées de mises en scène, dans l’action comme dans les moments plus posés. Mention spéciale aux moments « souvenirs ». Je trouve ça magnifique.
Mais en ce qui concerne l’histoire, j’ai trouvé qu’elle s’enfonçait. Très manichéenne, elle reste sur des bases convenues parfois assez prévisibles même. Il en va de même pour les personnages, avec en tête Adonis. Le protagoniste une tête brûlée. Aveuglé par la vengeance, il ne réfléchit jamais et fonce dans le tas pour toujours plus de carnage. De son point de vue, tout le monde est méchant, sauf Chloé. Un peu parano le héros. Ça pourrait être intéressant s’il y avait une amorce d’évolution mais pour l’instant… Je ne vois pas vraiment où peut aller ce héros.
Petite nuance cependant, les dernières pages du tome me laissent tout de même un peu d’espoir. Sans trop en dire et vous spoiler, un retournement de situation pourrait avoir des conséquences intéressantes et rendre l’oeuvre bien plus correcte par la suite.
Là où l’oeuvre m’a vraiment surpris et intrigué en revanche, c’est dans le développement de son univers. Si on avait déjà l’idée que c’était un monde assez vaste; dans ce tome cela prend une toute autre dimension! Les limites sont repoussées à tel point qu’on se demande comment la suite va se passer.
Ce tome 2 propose un rythme plus calme, même si on a encore de belles scènes d’action. Il corrige certains défauts de son prédécesseur mais en affirme d’autres. Néanmoins, il parvient à nous garder curieux et finalement on souhaite lire la suite! J’attends donc cela avec autant de craintes que d’impatience!