En juin dernier, on découvrait un teaser pour l’arrivée de Toilet-bound Hanako-kun chez Pika! Il est temps de passer à la lecture!
À la découverte des mystères de l’école Kamome!
Pour ces deux premiers tomes, les éditions Pika nous propose deux ouvrages de qualité. Les couvertures sont du plus bel effet et attirent vraiment l’oeil. On y reviendra dans la partie « scénario », mais je trouve que c’est une bonne idée d’avoir sorti les deux tomes simultanément.
Toquez trois fois à la porte des toilettes du troisième étage, et l’esprit de Hanako vous exaucera.
Une rumeur court sur l’existence de sept mystères qui hantent les murs de l’école Kamome. Parmi ces faits inexpliqués, on raconte qu’un esprit du nom de Hanako se trouverait au troisième étage du plus ancien bâtiment et qu’il exaucerait le vœu de quiconque viendrait le trouver. En classe de seconde dans cet établissement, Nene Yashiro a le béguin pour un garçon. Pourtant, malgré tous ses efforts, cet amour reste à sens unique. La jeune fille ne voit plus qu’une seule solution : s’en remettre à la légende de Hanako, sans se douter qu’accéder au bonheur requiert toujours une contrepartie…
On peut également noter les petits bonus sur les couvertures des tomes; un détail certes, mais c’est toujours sympathique!
Toilet-bound Hanako-kun, le 7ème mystère
Ces deux tomes de Toilet-bound Hanako-kun ne proposent pas une intrigue fil rouge, et c’est le principal reproche que je fais au scénario. Pour l’instant, l’histoire ne s’organise que comme des petites histoires qui pourraient très bien être indépendantes les unes des autres. De fait, j’ai trouvé que le récit manquait un peu d’enjeux dans ces premiers tomes; rien ne nous pousse réellement à vouloir la suite. C’est dommage selon moi, d’autant plus que le thème se prête vraiment bien à de gros cliffhanger.
Néanmoins, ces histoires courtes restent prenantes et pleines d’humour; et le fait que Pika propose les deux tomes nous permet d’avoir une amorce pour la suite, qui cette fois vient titiller notre curiosité. Ce sont donc deux tomes introductifs qui restent corrects malgré ce « défaut ».
Scénario: 3/5
En ce qui concerne les dessins; les couvertures donnent un bon aperçu de l’univers visuel et du trait de la dessinatrice. C’est foisonnant de détails, avec une esthétique unique. Si l’aspect global reste « doux », une atmosphère étrange et glauque transparaît. Et elle va parfois jusqu’à des visuels horrifiques!
Les scènes d’actions (car oui, il y en a!) sont vraiment percutantes; avec un découpage bien dynamique. Ce point, combiné aux intrigues épisodiques rend la lecture assez fluide et rapide.
On peut également noter la belle maîtrise des ombres et lumières de la dessinatrice, cela donne du corps à l’ambiance générale.
© by AIDAIRO / AIDA Iro / Square Enix
Le seul point avec lequel j’ai eu du mal à accrocher, mais c’est plutôt personnel, c’est le code graphique de Iro. Le code graphique, c’est la façon de dessiner les yeux, les visages, les bouches; il est propre à chaque dessinateur. Dans le cas d’Iro, sa façon de dessiner les yeux d’Hanako m’a particulièrement perturbée. Je trouve qu’il est très difficile de savoir où regarde l’esprit des toilettes.
Dessin: 4/5
Et l’autre point qui m’a un peu chiffonné dans cette lecture: ce sont les personnages. Je n’ai rien à redire sur Hanako-kun. Il est très mystérieux, intriguant. On a du mal à percer ses émotions et ses objectifs réels; il porte bien son rôle de personnage principal.
En revanche, je ne peux pas en dire autant de Nene Yashiro. La jeune fille est un cliché ambulant, amoureuse de tous les beaux garçons, prête à tout pour trouver l’amour… C’est un personnage que j’ai trouvé trop lisse, voire presque fade. J’espère qu’elle gagnera en densité par la suite car je pense qu’elle a du potentiel.
Kô, qui apparaît un peu plus tard, souffre plus ou moins du même problème. Le jeune exorciste se résume finalement à son caractère de tête brulée (même si sur la fin du tome 2, il gagne en consistance).
Personnages: 3/5
Et pour terminer, le point fort de ce manga selon moi: son univers. Dans l’univers de Toilet-bound Hanako-kun, les esprits et autres créatures folkloriques existent bel et bien. Une grande importance est accordée aux légendes (traditionnelles comme urbaines). D’ailleurs, une des règles de l’univers est que, selon la « rumeur », la réalité de la légende peut changer. Un concept que j’ai beaucoup aimé, car il permet de donner une dimension frôlant l’épouvante à des légendes à priori enfantines.
On retrouvera des entités mystiques comme des fées, des sirènes; mais aussi les mystères de l’école, tous inspirés d’histoires populaires au Japon! Une bonne porte d’entrée à ce pan de la culture finalement! (Pour les connaisseurs d’ailleurs, vous retrouverez un peu de Dusk Maiden of Amnesia!)
Univers: 5/5
En résumé, Toilet-bound Hanako-kun, ça vaut le coup?
J’étais assez curieux de découvrir ce titre, les couvertures m’avaient beaucoup plu. Cependant, après lecture je dois dire que mon ressenti est un peu mitigé. Le dessin est effectivement très bon, plutôt atypique et original (même si le code graphique d’Iro ne me plaît pas toujours). J’ai beaucoup aimé l’univers aussi, les légendes urbaines et le folklore japonais ça a toujours son charme. D’autant plus que là c’est introduit assez intelligemment je trouve.
Mais là où Toilet-bound Hanako-kun m’a un peu déçu, c’est dans « ce que ça raconte ». En deux tomes, le récit ne propose pas d’intrigue « fil rouge » et s’organise plutôt comme des histoires courtes, des intrigues épisodiques. Le résultat, selon moi, c’est qu’on a un peu de mal à se projeter, à vouloir la suite.
Côté personnages, j’avoue que là non plus je n’ai pas été charmé. J’ai bien aimé Hanako, mais les autres, ils m’ont paru trop anecdotiques et/ou trop niais malheureusement. J’ai cependant bon espoir pour la suite de leur développement!
Deux premiers tomes à but introductif donc, qui restent tout de même très corrects. Je reste curieux, car je me dis que c’est peut-être une histoire qui prend son temps. Mais pour l’instant, je ne suis personnellement pas convaincu par ces deux premiers tomes. Wait and see!