On continue dans le genre furyo avec un « nouveau » venu : le manga NINE PEAKS ! Voici mon avis sur les tomes 1 à 7 !
NINE PEAKS, tomes 1 à 7 :
Avec NINE PEAKS, Ki-oon accueille à son catalogue un titre qui pourrait bien s’imposer comme une référence de son catalogue ! Et ça, l’éditeur en est bien conscient ! Pour la promotion du tome 1, la presse a ainsi eu droit à un kit contenant le tome 1 et des goodies : sac, écusson, lunettes de soleils, boîte de pansements, t-shirt et dossier de presse. Le grand public a quant à lui pu avoir accès à un jeu beat them all. Original non ?
Et la mise en avant a continué : Japan Expo 2024, jaquette alternative, fanion offert avec le tome 3… Les collectionneurs seront ravis !
À seulement 16 ans, Gaku possède déjà une réputation de dur à cuir qui attire les délinquants du coin, et les bagarres s’enchaînent, malgré les remontrances de son père Harumi… Le lycéen n’a que peu de respect pour ce gérant bougon d’un restaurant sans avenir. Pourtant, quand l’homme meurt d’un accident, c’est toute une foule qui débarque à son enterrement, pleurant la perte d’un héros qui aurait autrefois uni les gangs locaux…
En guise de dernier hommage, Gaku part à la pêche, le passe-temps favori de son père, mais finit à l’eau ! Remonté de justesse par un garçon de son âge au look de racaille, il n’a pas le temps de souffler qu’une bande vient attaquer son sauveur… qui n’est autre que son père, plus jeune de 22 ans ! L’adolescent a fait un bond dans le passé, à une époque où couve une guerre sans pitié pour prendre la tête des bad boys de la ville. Mais cette fois, il compte bien prêter main-forte à son paternel !
Côté édition maintenant, les livres sont de très bonne qualité, comme toujours avec Ki-oon. Un papier épais, une belle impression : rien à redire !
Mon père, ce héros… de la baston !
NINE PEAKS, c’est l’histoire de Gaku Mashio, un jeune délinquant de seconde qui vient de perdre son père. Alors qu’il s’adonne à la pêche, il est absorbé par la mer et se réveille… 22 ans plus tôt, alors que son père Harumi est en seconde. Comme Gaku, on fait connaissance avec Harumi; il découvre son père sous un nouvel angle. Dès lors, on croise une multitude de nouveaux visages !
Certains, comme Maco et Rin, qui partageaient déjà le quotidien de Gaku à son époque, sont assez comiques. Mais la galerie colossale de délinquants de Kumine est autrement plus captivante. Chacun à son charme, son identité, et on s’y attache assez rapidement ! Si Gaku n’a rien à prouver en termes de baston; émotionnellement il évolue petit à petit et son lien avec son père se renforce. C’est finalement assez touchant.
Personnages : 4/5
Les 7 premiers tomes de NINE PEAKS constituent ainsi le premier arc de l’histoire : l’arc du lycée Hakkyo. Une fois le concept introduit, le récit enchaîne rapidement sur de la bonne bagarre, furyō oblige. L’auteur pose alors, avec une certaine intelligence, la hiérarchie au sein du lycée, et plus largement au sein de Kumine. On sent la maîtrise, acquise avec Clover (précédente oeuvre de l’auteur) : c’est très prenant à lire !
L’intrigue reste assez convenue cependant : Gaku doit aider son père à devenir celui qu’il était à son époque, le chef de Kumine, celui qui a conquis les 5 lycées. Néanmoins, il y a une certaine tension sous-jacente qui se rappelle à nous à chaque fois que le personnage de Hajime apparaît. Gaku ne doit pas altérer le passé, sous peine de disparaître ! Un classique du voyage dans le temps, mais c’est maîtrisé aussi.
Scénario : 3,5/5
NINE PEAKS aborde des thèmes propres au genre furyō. Il est ainsi question de sens de l’honneur, d’exemplarité, de défendre les plus faibles. Ces qualités sont celles qui vont faire d’un simple bagarreur un leader, celles qui permettront d’unifier les lycées. Ces qualités, Harumi les possède, en revanche, Kanamori ou encore Toka Tsuji un peu plus tard, en sont dépourvus. Un contraste qui renforce le propos !
Là où l’oeuvre propose quelque chose de plus original, c’est dans le traitement de la famille, et plus particulièrement du lien père-fils. Le furyō a toujours proposé une dimension émotionnelle très forte. Mais avec son manga, Tetsuhiro Hirakawa apporte quelque chose de nouveau, de frais. Si habituellement les liens de sang ne sont pas mis en avant, ici, ils sont au coeur de l’histoire et c’est poignant !
Thématiques : 4,5/5
Mais si NINE PEAKS m’a charmé, c’est bien dans ses visuels. Quel régal pour les yeux ! Le travail de character-design est exceptionnel. Chacun des personnages à un style qui lui est propre, et qui le rend reconnaissable. On n’est pas sur le sens de la mode de Ken Wakui, mais les propositions restent très inspirées ! Par ailleurs, le travail d’expressivité est fait avec beaucoup de finesse.
Si on s’intéresse au découpage, là aussi c’est impressionnant. C’est évidemment très dynamique dans les combats, mais c’est également excellent d’un point de vue anatomique. Certaines pages sont de vraies claques ! Le trait s’adapte bien pour les passages tranches de vie, permettant des interludes plus légères réussies entre les confrontations violentes et sanglantes.
Visuels : 5/5
NINE PEAKS, en résumé :
💎 Ce que j’ai aimé :
- Le duo formé par Gaku et Harumi.
- Le traitement atypique de la relation père-fils.
- Les bagarres, et Gaku qui ne se défile jamais.
- Les character-design et le trait exceptionnel.
- La tension latente due au voyage dans le temps.
🪨 Ce que j’ai moins aimé :
- Ça reste très convenu dans le déroulement, pas de grande surprise.