Un manga autour du cinéma et surtout une amitié intergénérationnelle évoluant au fil de l’eau… Voici mon avis sur OCEAN RUSH, tomes 1 et 2 !
OCEAN RUSH, tomes 1 et 2 :
Pour ce qui est de l’édition, Akata nous propose un ouvrage dans les standards du genre. Il n’y a pas de pages couleurs mais l’impression et la papier sont de qualité. Les jaquettes reprennent l’illustration de l’édition japonaise, et j’aime particulièrement l’incrustation du logo-titre.
Voilà presque deux mois que le mari d’Umiko est décédé. Depuis, cette grand-mère de 65 ans prend le quotidien comme il vient, sans trop se poser de questions. Mais un jour, ses pas la mènent dans une salle de cinéma. Elle y rencontre Kai, qui fréquente la section cinéma d’une faculté d’arts. De fil en aiguille, et au fur et à mesure de leurs discussions, Umiko réalise une chose : ce qu’elle désire en réalité, c’est devenir réalisatrice de films ! Mais à son âge, est-ce bien raisonnable d’envisager une nouvelle carrière ?
Souriez… Vous êtes filmés !
OCEAN RUSH, c’est l’histoire d’une rencontre entre une veuve retraitée et un étudiant. Au demeurant improbable, elle n’en est que plus captivante. Elle est également source de nombreux changements dans la vie d’Umiko, ce que John Tarachine raconte avec beaucoup de subtilité et de maîtrise. Le récit peut paraître mélancolique au premier abord mais il se révèle être solaire, bienveillant. S’inscrire à la fac, suivre des cours, travailler sur des projets, le tout à 65 ans: ça à de quoi intriguer !
Comme cette protagoniste, on se retrouve immergé dans ce nouveau monde. J’ai d’ailleurs trouvé que la façon dont était représentée la vie étudiante était très authentique, un peu comme dans Blue Period. Une histoire qui prend son temps malgré une urgence, et qui nous fait vivre des émotions fortes. Les situations vécues par Umiko, Kai et les autres font toute l’intensité de cette lecture.
Scénario : 4,5/5
Ainsi, OCEAN RUSH se concentre sur deux personnages. D’un côté, on suit Umiko, une femme de 65 ans qui a perdu son mari récemment. Ses hésitations, sa volonté de se reprendre, d’alimenter sa passion, d’abord en souvenir de son mari, puis pour elle-même, la rendent très attachante. Mais cela force aussi l’admiration et le respect pour sa force intérieure.
De l’autre, on découvre Kai. Le jeune homme androgyne cache un passé douloureux. D’apparence nonchalant, il brille cependant par son talent et sa dévotion. J’ai particulièrement apprécié les moments où son flegme s’efface pour laisser transparaître la force de sa passion.
L’autrice travaille cette relation intergénérationnelle en profondeur. Elle décrit toute sa complexité, ainsi que des interactions qui forcent la remise en question et l’adaptation. En fin de tome 2 est introduit ce qui s’apparente à un antagoniste pour l’instant, ou un rival : Un influenceur ! Je trouve l’idée très pertinente et assez prometteuse !
Personnages : 4/5
Du point de vue visuel, OCEAN RUSH a un vrai cachet. Le trait est doux, léger et les designs des personnages sont travaillés et vraiment agréables. Un soin particulier est accordé aux expressions de ces derniers. John Tarachine parvient ainsi à capturer les ressentis et à nous les transmettre. L’ensemble est vibrant d’émotions, saisissant. Cependant, la force du dessin réside selon moi dans les mises en scènes.
Des passages horrifiques, des moments plus légers à l’image d’une comédie, mais aussi des références cinématographiques disséminées dans les décors… L’autrice joue souvent sur les échos, entre les évènements que vivent nos protagonistes et le cinéma. Les compositions des planches sont également très inspirées, évoquant là encore le septième art. J’ai d’ailleurs particulièrement apprécié les incursions de l‘océan, de la mer, et des vagues qui vont-et-viennent tout au long de la lecture par l’intermédiaire de métaphores visuelles.
Visuels : 4,5/5
Là où OCEAN RUSH m’a frappé de plein fouet, c’est dans son propos. Dans un premier temps, j’ai adoré l’idée de cette amitié intergénérationnelle. On nous montre ce décalage, les barrières inhérentes, mais l’accent est surtout mis sur ses aspects enrichissants. C’est quelque chose qui est dépeint avec beaucoup de justesse, et de tendresse aussi, dans le manga. Les échanges de regards entre Umiko et Kai, leurs sentiments réciproques m’ont transpercé.
Ensuite vient le second thème principal de l’oeuvre : le cinéma. L’autrice aborde la force et la richesse de cet art; mais également ses difficultés et ses exigences. Le message de l’oeuvre, il n’y a pas d’âge pour sa passion et la création, m’a particulièrement touché. Mais le récit aborde bien d’autres sujets, comme le deuil, les regrets, les reconversions. Il parvient aussi à questionner notre façon de voir le monde, en la mettant en rapport avec celle de nos aïeux.
Thèmes : 5/5
OCEAN RUSH, en résumé :
💎 Les points forts :
- Une histoire positive, pleine de bienveillance.
- Des personnages complexes et captivants.
- Des visuels saisissants.
- Un propos poignant autour d’une amitié sans âge.
- Une ode touchante au septième art.
- Un prisme original qui permet de traiter des thématiques variées.
🪨 Les points faibles :
- J’ai beau chercher… Je n’en trouve pas.
Note globale : 18/20.
L’avis de Shima
Aujourd’hui je vous présente mon avis sur le premier tome du manga OCEAN RUSH de John Tarachine publié aux éditions Akata.
Ocean Rush – un raz de marée d’émotions !
OCEAN RUSH est un manga profondément humain et aborde beaucoup de thèmes dans lesquels le lecteur pourra s’identifier. On y parle du deuil et de la reconstruction de soi après ce deuil. En effet, lorsque la personne à qui vous avez consacré votre vie s’en va, que pouvez-vous faire ?
Umiko va aussi manquer cruellement de confiance en elle. « A mon âge, est-ce vraiment raisonnable ?« .
Cependant, elle va réussir à se dépasser et dépasser ses peurs pour réaliser un rêve qu’elle n’avait même pas conscience d’avoir. Honnêtement, Umiko force le respect. Même si elle doute, son dévouement pour sa passion malgré toutes les barrières sociales et générationnelles qui pourront lui faire obstacle force l’admiration.
Une amitié intergénérationnelle poignante
Elle va tisser une forte relation avec Kai, un jeune étudiant et passionné de cinéma. Une amitié improbable va naître entre ces deux gens de génération différente à travers une passion commune : le cinéma.
Dans le premier tome, Kai nous paraît solitaire et un passé douloureux nous est en partie montré. Cette rencontre fortuite entre Umiko et Kai dans un cinéma va profondément changer leur vie au fil des tomes.
Personnellement je n’avais pas lu d’histoire d’amitié intergénérationnelle aussi forte depuis BL Métamorphose, où une mamie de 75 ans se prend de passion par hasard pour le Boy’s Love et tissera une amitié avec une jeune fille à travers cette passion commune.
De la même autrice, j’avais lu Goodnight, I love You où les rencontres seront centrales au récit et feront évoluer les personnages pourtant très différents à travers un voyage autour de l’Europe. (Petit conseil lecture de Shima, en road trip initiatique façon BL vous avez aussi l’Échappée belle – notre voyage autour du monde qui est ponctué de jolies rencontres autour du monde qui changeront profondément les personnages).
Une atmosphère touchante et positive
Le manga est relativement positif même s’il est ponctué de moments de mélancolie forts. Il dégage de bonnes valeurs. Et Umiko et Kai sont très touchants. L’histoire peut paraître lente, mais la mangaka prend son temps pour bien développer les sentiments des protagonistes.
Le dessin doux et détaillé sublimera cette transmission des sentiments des personnages au lecteur.
Une ode au cinéma et à la mer
C’est dans le titre et sur la couverture : l’autrice nous transmet une passion pour le cinéma et l’océan.
Pour le cinéma, nous voyons avec nostalgie les premiers objets cinématographiques d’Umiko : VHS et magnétoscope ! Puis nous découvrons l’envers du décor d’une production audiovisuelle. Toutes les personnes impliquées dans la production et la création d’une scène, avec chacun un souci du détail impressionnant. Nous découvrons aussi le regard de la personne derrière la caméra qui essaiera de capter un instant précis et de le sublimer pour transmettre ses émotions.
C’est justement ce qui m’a le plus marquée, la transmission des émotions, du réalisateur au ressenti du spectateur lorsqu’il regarde une œuvre. Umiko elle-même aimait regarder les émotions des gens plus que le film lui-même et a cette volonté à présent de transmettre des émotions à travers ses productions.
Pour ce qui est de l’eau, on la retrouvera tout au long du manga, que ce soit à travers les larmes, une inondation et bien évidemment l’océan qui aura une part importante pour Umiko. Graphiquement, elle sera très présente.
Conclusion de Shima sur OCEAN RUSH
Pour moi tout est dans mon titre : OCEAN RUSH est un raz de marée d’émotions touchantes et positives, accompagnés par une découverte et un amour du monde du cinéma remarquables.