C’est l’un des nouveaux manga du catalogue Meian Editions : ONI GOROSHI ! Voici mon avis sur ce récit de vengeance sans concession !
ONI GOROSHI, tomes 1 à 3
Il n’y a pas à dire, les illustration de couverture d’ONI GOROSHI font froid dans le dos. L’incrustation du logo-titre est réussie et ne dénature pas l’effet original. J’aime beaucoup la mise en valeurs des masques.
À l’intérieur du tome 1, on retrouve 4 pages couleurs. Malheureusement, ce n’est pas le cas des deux suivants. AU delà de ça, l’impression et le papier sont de bonne qualité.
En 1991, dans la ville de Shinjô, département d’E., Shûhei Sakata tue sa fille et son épouse. Cependant, ce n’est qu’une mise en scène, un piège tendu par ceux qu’on appelle les démons. Après quinze ans derrière les barreaux, Shûhei est enfin libéré.
Depuis l’époque Heian, une légende court sur ces terres… « Cette ville est hantée par les démons. » Elle sera désormais le théâtre d’une vengeance sans précédent.
Découvrez l’histoire de ces hommes possédés et déchaînés.
Est-ce l’oeuvre d’un démon ou d’un fou ?
Commençons par les choses qui fâchent un peu : l’histoire d’ONI GOROSHI. Une quête de vengeance, qui transcende jusqu’à la biologie même, à l’encontre d’une organisation mafieuse. En toile de fond, un cartel formé par ces yakuzas qui règnent sur cette ville et l’entreprise Masakado. Un ensemble peu subtile, et assez invraisemblable aussi.
Mais si l’on passe outre la crédibilité du postulat, je dois reconnaître que c’est un bon divertissement. C’est violent à souhait, avec un rythme des plus soutenus. Les rebondissements sont là, bien qu’un peu alambiqués et prévisibles encore une fois. En revanche, ils sont accompagnés d’une bonne dose de mystère qui permet de nous tenir en haleine. Certains le présentent comme un successeur de Gannibal, je n’irai pas jusque là.
Scénario : 2,5/5
Dans ONI GOROSHI, on suit Shûhei Sakata. Qu’on ait affaire à un père cinquantenaire est une chose intéressante, mais le fait que seule la vengeance l’anime rend les choses un peu insipides. Mais Masamichi Kawabe parvient à éviter de justesse l’écueil en introduisant des personnages soutiens. Ces derniers permettent d’humaniser notre vengeur fou, que pourrait incarner Liam Neeson.
Du côté des antagonistes, les hommes aux masques de théâtre Nō ont une sacrée aura, même s’ils semblent cumuler les pires vices de l’humanité. Mais on n’est plus à cela près dans l’exagération. Au fil des tomes, l’auteur semble vouloir creuser la folie de ses personnages. C’est un peu grossier, mais cela donne tout de même une consistance et une dynamique aux différents développements.
Personnage : 3/5
En ce qui concerne le dessin, ONI GOROSHI est plutôt convaincant. Les character-design sont crédibles, avec des personnages qui ont de vrais gueules. Cependant, on peine parfois à en distinguer certains. En ce sens, le fait que certains portent des masques Oni apporte un vrai plus. Cela nous permet d’identifier rapidement les personnages mais aussi de créer une attente pour le lecteur.
Pour ce qui est des mises en scène, Masamichi Kawabe nous offre de « belles » choses, mais pas pour tous les yeux évidemment. Les séquences d’action sont percutantes et l’hémoglobine coule à flot. Le mangaka n’a pas peur de choquer ! Il s’en sort bien aussi lorsqu’il s’agit d’introduire un peu de fantastique. Néanmoins, c’est parfois maladroit dans l’anatomie ou les perspectives, mais sans nous sortir de la lecture.
Visuels : 3,5/5
Ainsi, la plus grande réussite d’ONI GOROSHI serait probablement son ambiance générale. Tout d’abord, il y a cette violence exacerbée, dans une ville oppressante, malsaine. Tout le monde y semble corrompu, et cela pourrait même être contagieux. Sur ce même modèle, on peut-être attiré, fasciné par cette débâcle de violence (si on y est réceptif). L’ensemble est grisant, en plus d’être vraiment cinématographique.
Mais l’auteur nous offre plus que ça. Il insuffle un côté mystique à son récit, en donnant forme aux démons qui habitent la ville et à ceux qui peuplent leur imaginaire. Au travers des légendes de Shinjō, il sème le trouble dans les esprits de ses personnages. Comme eux, on se met alors à douter, et c’est une sensation vraiment intéressante, qui nous pousse à en vouloir plus.
Ambiance : 5/5
ONI GOROSHI, en résumé :
💎 Ce que j’ai aimé :
- La violence décomplexée, bien que gratuite.
- L’ambiance de film d’action où le protagoniste n’a plus rien à perdre.
- Les incursions du fantastiques dans cette histoire très terre-à-terre.
- Des visuels convaincants, dans les design et la mise en scène.
🪨 Ce que j’ai moins aimé :
- Un récit prévisible, et invraisemblable.
- Une intrigue qui manque d’inventivité.