Avec cette nouvelle critique, je poursuis ma découverte de la dernière série de Daisuke Imai ! Voici mon avis sur les tomes 2 et 3 de PAKKA !
PAKKA, tomes 2 et 3 :
Encore une fois, Mangetsu chouchoute sa série en lui offrant une belle édition. On retrouve ainsi le vernis sélectif écailleux du tome 1 sur ces deux nouveaux volumes. Le passage au scanner ne rend pas forcément grâce au travail réalisé, mais cela reste visible !
Mettre son cœur à nu, c’est dire “Vas-y, tu peux me tuer.” »
Pour trouver comment redevenir humain, Kei se rend chez Shizuku. Le grand-père de cette dernière avoue alors qu’il ne détient pas le secret des kappas et lui révèle que le rituel de partage de l’âme a tout d’un mariage !
Bien que le lycéen soit amoureux de Saki, son amie d’enfance, un rapprochement entre lui et Shizuku s’opère à mesure que les adolescents passent leur temps ensemble…
Daisuke Imai brouille délicatement les pistes et sublime les émois, les défis et les mutations de l’adolescence…
Sous les jaquettes, on découvre deux illustrations en couverture. J’apprécie tout particulièrement celle du tome 2.
À titre informatif, le tome 2 est disponible au prix de 7,95€, comme le tome 1, mais le tome 3 vous coûtera 8,95€.
Passons à la lecture !
Avec ces deux nouveaux tomes, PAKKA prend un peu plus d’ampleur, la série gagne en consistance. Tout d’abord, Daisuke Imai apporte de la tension au sein de son intrigue. J’ai vraiment beaucoup aimé l’idée d’un troisième kappa, inconnu et visiblement maléfique. L’enquête, bien que courte, a le mérite de changer le rythme du récit ! La douce romance du tome 1 s’emballe !
Au delà de ça, l’objectif de Kei Suemori devient plus clair. S’il envisageait déjà de redevenir humain, il a désormais en sa possession des éléments qui lui permettraient d’y parvenir… Mais est-ce vraiment ce qu’il veut ? Eh oui, à cet âge de changements, on est un peu perdu…! L’auteur continue ainsi d’aborder les problématiques liées à l’adolescence : premiers émois, première fois, l’amour, l’amitié, le rapport à la famille. Il va même un peu plus loin, en abordant les marriages arrangés ! Une belle réussite !
Scénario : 4/5
Visuellement, PAKKA est un petit voyage à lui tout seul. Le découpage de Daisuke Imai, ainsi que ses choix de plan contribuent à rendre la narration légère sans qu’elle perde en intérêt pour autant. On ressent pleinement les troubles qui agitent les protagonistes. On a ainsi des pages très poétiques, chargées en émotions. Comme si l’auteur avait su capter l’évanescence des instants de l’adolescence.
Quand je lis ce titre, j’ai vraiment la sensation de pouvoir me laisser porter par l’histoire. C’est très plaisant. Malheureusement, il y a tout de même, pour moi, quelques accrocs. Tout d’abord, on retrouve les arrières plans photos du tome 1. Ensuite, le dessin toujours un peu maladroit. Certains profils sont étranges, et ne ressemblent pas aux visages de face, ou à d’autres profils. L’anatomie et les proportions sont aussi un peu aléatoire parfois. Je trouve cela vraiment dommage.
Visuels : 3/5
Les tomes 2 et 3 de PAKKA introduisent de nouveaux personnages. Il y a évidemment le Kappa mystérieux, dont je vous laisserai découvrir l’identité. Mais aussi le grand-père de Shizuku Kawano ainsi que son amie d’enfance Tamaki Furukawa. Ces deux personnages viennent enrichir la dimension folklorique et fantastique du récit. Tous deux sont assez atypiques et exubérants, ce qui apporte, en plus, une touche de fraîcheur et de vigueur au casting. C’est appréciable !
Et en ce qui concerne le trio formé par Shizuku, Kei et Saki, il voit sa dynamique évoluer et tendre vers un duo Shizuku-Kei. C’est plutôt bien mené. Ma seule déception concerne l’identité réelle de Shizuku. Je ne veux pas trop en dire pour que vous ayez la « surprise », mais j’ai trouvé que cela relevait trop du cliché, et que ce qui en découlait était convenu. Petite déception donc sur ce dernier point.
Personnages : 4/5
Enfin, la belle surprise de ces deux nouveaux tomes de PAKKA, c’est la teinte fantastique de l’oeuvre qui est de plus en plus présente. Daisuke Imai, à travers ses nouveaux personnages, explicite certains concepts de son univers et en introduit de nouveau. En découvrant de nouveaux Kappa, on en apprend plus sur leurs capacités : transformation, manipulation de l’eau…
Et, en même temps que Kei, dont la transformation progresse, on constate les différences de mode de vie. On savait déjà qu’ils avaient besoin d’une eau spéciale, le rensui, pour survivre, on sait désormais qu’ils ont une perception différente des goûts des aliments. Au delà de ça, le lien entre Shizuku et Kei est explicité : les Kappas appellent cela le shirokodama. C’est un échange d’âme qu’ils assimilent… à un mariage ! La suite de l’oeuvre semble d’ailleurs reposer sur cette notion, j’ai hâte d’en apprendre plus !
Univers : 5/5
PAKKA, en résumé :
Avec ses tomes 2 et 3, PAKKA s’affirme comme étant une romance originale qui fait intervenir le folklore japonais.
En effet, Daisuke Imai développe l’univers des Kappa qu’il avait introduit dans le premier volume. On découvre ainsi d’autres Kappa, leurs capacités, leur mode de vie aussi. La relation entre Kei et Shizuka se précise et on comprend mieux ce lien de l’âme qui les unit désormais. Cette teinte fantastique s’imbrique à merveille dans le récit et est vraiment bien exploitée je trouve.
La tension scénaristique se fait plus importante. Le rythme du récit change. La dynamique du triangle amoureux tend à s’effacer pour laisser place à une relation simple entre les deux protagonistes. J’avoue avoir été embarqué par ces deux tomes ! Et il me tarde de lire la suite de l’histoire et sa conclusion !
Maintenant qu’il a compris le lien qui l’unit à Shizuka, l’objectif de Kei, redevenir humain, est presque à portée de main mais… Est-ce vraiment ce qu’il veut ? Eh oui, l’auteur ne laisse pas de côté les problématiques qu’il avait abordées précédemment. Il est ainsi toujours questions des premiers émois, de la limite entre l’amitié et l’amour, des changements du corps, des premières fois même ! L’auteur aborde également la relation d’un ado avec sa famille et les mariages arrangés !
Visuellement, même si certaines maladresses sont toujours présentes, le trait de Daisuke Imai à quelque chose d’envoûtant. Ses compositions servent très bien la narration, et son trait rend très bien compte du torrent sentimental que l’on peut ressentir à l’adolescence.
Note globale : 16/20
Rendez-vous dans un mois, le 15 mars 2023, pour la sortie du tome 4 de PAKKA !