Pour cette nouvelle review, on s’attaque à une des dernières sorties de Ki-oon… Voici mon avis sur le tome 1 de SHADOW OF THE RING !
SHADOW OF THE RING, tome 1
Pour cette nouvelle série de son catalogue, Ki-oon nous propose une édition dans ses standards. Le papier est blanc, épais et sans transparence. La jaquette reprend l’illustration de l’édition japonaise. On notera la présence de deux yonkoma en guise de couverture, et de bonus explicatifs en fin de volume !
Sur la voie de l’ombre, la moindre erreur peut sceller le destin d’un peuple…
Le royaume de Keiju ne ressemble à aucun autre… C’est une véritable cité montée sur rails, qui suit constamment l’ombre portée de l’anneau entourant la planète. Son circuit, identique depuis des générations, lui fait traverser de nombreux territoires. Pour cette raison, Keiju a développé une tradition de neutralité soutenue par une prouesse technique majeure : la création des hakukai, des armures surpuissantes qui améliorent les capacités physiques de ceux qui les portent.
Aushi, fils de notable d’un pays ami, est fasciné par cette ville mouvante, habituellement fermée aux étrangers. Pourtant, grâce à ses relations et à son honnêteté désarmante, il parvient à se faire accepter à bord, où il se lie d’amitié avec Kamalu, l’intrépide petite sœur de la reine.
Tout à sa joie de l’exploration d’un nouveau monde, il ne se doute pas qu’il arrive au moment où l’équilibre des alliances est sur le point de s’écrouler… Un assassin brise les défenses de Keiju, tuant sur son passage un membre de la famille royale et volant de précieux hakukai ! Quel est l’objectif de ce mystérieux agresseur ?!
Une ethnie nomade dotée d’une culture aussi étrange que fascinante, une route enveloppée par une nuit éternelle, d’étonnantes armes polymorphes…
Dans l’ombre de l’anneau…!
Avec son premier tome, SHADOW OF THE RING nous emmène sur une planète particulière : elle possède un anneau qui projette une ombre à sa surface. Dans cette obscurité mouvante, s’est développé le royaume mobile de Keiju. Circulant entre l’empire de Kuchihito et le royaume de Kohto pour suivre l’ombre, la ville-état a du faire preuve d’ingéniosité pour préserver sa neutralité.
C’est dans ce contexte que sont nés les hakukai, une technologie de pointe aux utilités multiples. Elle a évidemment un intérêt militaire, pour la défense comme pour l’attaque. Mais elle semble aussi avoir un intérêt plus « sanitaire » ou médical. Des concepts sympathiques, mais complexes et qui manquent un peu d’explications, et d’approfondissement pour qu’on y plonge totalement. Toujours est-il que Kaiji Nakagawa campe un univers dense et original.
Univers : 4/5
Pour ce qui est de l’histoire, SHADOW OF THE RING adopte une approche intelligente. On suit Aushi, un jeune homme curieux qui souhaite en apprendre plus sur ce peuple mystérieux. Ainsi, en même temps que lui, on découvre les moeurs de Keiju, c’est hyper immersif ! Mais très vite, l’auteur nous propose de bons rebondissements, qui nous gardent en haleine.
L’intrigue s’articule autour des hakukai, et en particulier du hakutei, qui nous est présenté comme une arme ultime. La tension scénaristique est maîtrisée, jouant sur des évènements tragiques mais aussi sur une toile de fond politique qui s’effrite. On a là un bon tome d’introduction, qui pose des bases et qui amorce son intrigue, bien qu’elle soit classique. J’attends désormais que le récit décolle… La série étant terminée en 4 tomes, je suis curieux de voir où nous emmènera l’auteur !
Scénario : 3,5/5
Sur le plan visuel, SHADOW OF THE RING se présente avec un style que j’ai trouvé un peu brouillon même s’il est agréable. Les designs sont intéressants, j’ai beaucoup aimé le côté « ethnique » des tenues et de l’intérieur de la cité mobile. Il en va de même pour les hakukai, qui créent d’emblée un sentiment de malaise, et qui ajoutent une source d’étrangeté à l’atmosphère déjà très particulière de l’oeuvre. Mais c’est trop sage : il y avait pourtant de quoi faire !
Pour ce qui est des personnages, j’ai aimé l’expressivité que leur donnait Kaiji Nakagawa. Et en ce qui concerne le découpage, c’est assez dynamique. Les scènes d’actions sont convaincantes et compréhensibles même si elles pourraient être plus percutantes encore. S’il y a un manque de ce côté, je dirais qu’il y a trop peu de doubles pages « choc », que ce soit dans l’action ou dans la contemplation.
Visuels : 3,5/5
Pour finir, je voulais parler des différentes thématiques que soulève SHADOW OF THE RING. En décrivant précisément le fonctionnement du royaume de Keiju, l’auteur évoque les rouages d’une civilisation : la politique, les coutumes, les croyances. Par la même occasion, il parle de l’importance de savoir-faire spécifiques, et de la gestion des ressources à travers la haloïte et les hakukai.
Au delà de ça, c’est un récit semble vouloir aller en profondeur dans la géopolitique. On nous montre qu’un rien peut déclencher une guerre, y compris un acte commis par une faction isolée, n’ayant aucun lien avec les futurs belligérants. Kaiji Nakagawa traite également des conséquences d’une telle guerre. À l’échelle d’une nation, avec l’exemple de Keiju dont la neutralité est mise à mal. Mais aussi à l’échelle des individus, avec la question de la vengeance.
Thématiques : 4/5
SHADOW OF THE RING, en résumé :
💎 Les points forts :
- Un univers original et travaillé.
- Une intrigue géopolitique intéressante.
- Des visuels réussis bien que perfectibles.
🪨 Les points faibles :
- Un ensemble qui manque encore de consistance.