Nouvelle série du catalogue Mangetsu, et pas des moindres… Voici mon avis sur le manga SHE WASN’T A GUY de Sumiko Arai !
SHE WASN’T A GUY, tome 1
Véritable phénomène, SHE WASN’T A GUY aura eu droit à une sortie à la hauteur de son succès chez Mangetsu. Une campagne de précommande réussie, permettant d’obtenir des goodies; mais aussi une soirée de lancement dans une ambiance rock comme il faut. Il n’y a pas à dire, l’éditeur chouchoute son titre !
L’objet livre est de grande qualité. Les pages couleurs et le vert caractéristique du titre sont de toute beauté. Qui plus est, le grand format (A5) permet de découvrir l’oeuvre dans les meilleurs conditions ! La jaquette reprend celle de la version japonaise tout en la simplifiant; permettant de donner plus de place à l’illustration.
Aya, une jeune lycéenne populaire, tombe sous le charme d’un mystérieux disquaire. Leur passion commune pour le rock les rapproche de plus en plus… Mais derrière le masque du disquaire mystérieux et charismatique se cache en réalité Mitsuki, une camarade de classe d’Aya, d’habitude très discrète.
Comment cet amour improbable va-t-il évoluer ? Aya va-t-elle accepter d’être tombée amoureuse… d’une fille ?!
En couverture, on retrouve de petit bonus qui prennent la forme de fiche personnage. J’aime beaucoup l’idée ! Mais sans plus attendre, je vous livre ma critique de ce titre que j’attendais depuis son annonce !
La musique pour créer des liens !
Dans SHE WASN’T A GUY, on suit deux personnages : Aya Osawa et Mitsuki Koga. La première est une gyaru, comme peut l’être Marin Kitagawa par exemple, ou dans Hokkaido Gals. Gyaru désigne un mouvement et une mode japonaise des années 70 où les femmes rejettaient les standards de beauté nippon. Mais sous cet archétype de jeune fille populaire, Aya cache une personnalité qui détonne, et notamment une grande fan de musique rock ! N’ayant personne avec qui partager sa passion, elle se bridait volontairement.
Mais c’était sans compter sur le disquaire de son quartier ! Une rencontre qui permettra à Aya d’assumer sa passion et d’ouvrir son coeur. Mais sous ses airs masculins, le vendeur cache lui aussi son secret, puisqu’il s’agit de Mitsuki, une camarade de classe d’Aya ! Plus discrète, plus solitaire aussi, elle n’en est pas moins passionnée de musique. Un contraste significatif entre les deux personnalités, qui crée une dynamique fascinante. Qui plus est, leur passion dévorante est communicative (et résonne si on est nous même amateurs de rock).
Personnages : 5/5
SHE WASN’T A GUY débute donc sur un quiproquo simple mais efficace concernant l’identité du disquaire. C’est l’occasion de plusieurs passages comiques, mais également forts en émotions, entre ces deux jeunes femmes qui se découvrent des points communs. Cependant, Sumiko Arai ne commet pas l’erreur de faire reposer son histoire uniquement sur ce concept. En effet, les personnages se rendent vite compte de la situation, même si nos deux protagonistes sont les dernières à le réaliser.
L’intérêt principal du récit selon moi, c’est la construction de cette relation entre les deux personnages. À travers des moments de vie, on découvre les deux jeunes femmes à mesure qu’elles aussi font connaissance. Et je suis complètement admiratif de la maestria avec laquelle l’autrice rend ce quotidien attrayant. On s’attache ainsi très rapidement à ces deux jeunes femmes, et on se prend alors à suivre avec beaucoup d’intérêt l’évolution de leur relation. Je ne pense pas prendre de risque en disant qu’il s’agit d’une des meilleures romance yuri existantes !
Scénario : 5/5
La première chose qui interpelle à la lecture de SHE WASN’T A GUY, c’est évidemment la bichromie verte ! En plus de conférer une identité unique à l’oeuvre, je trouve que ça lui apporte un vrai plus. Ce vert crée de nouveaux contrastes et pour certaines planches, il permet de faire ressortir les éléments importants. Conjugué au style graphique de l’autrice, très soigné et joli, cela fait du titre un régal à lire ! Mais évidemment, ce vert est si atypique, et si vif aussi, qu’il pourrait en devenir clivant et, de fait, ne pas plaire à tous les lecteurs.
Au delà de ça, l’autrice se montre ambitieuse et douée dans les mises en scènes et le découpage. Elle parvient ainsi à nous proposer des compositions audacieuses de façon régulière ! J’ai beaucoup aimé la mise en valeur des musiques à travers les playlist par exemple. Les designs sont travaillés, et j’adore le soin qui est apporté aux look des différents personnages. Il y a un vrai sens de l’esthétique et de la mode rock. Sumiko Arai retranscrit également à merveille les émotions qui animent ses personnages. L’amour de ces deux jeunes femmes pour la musique en devient alors presque palpable.
Visuels : 4,5/5
Mais la plus grande force de SHE WASN’T A GUY, selon moi, c’est l’atmosphère que crée l’autrice. Le cadre de la boutique, la musique rock et l’esthétique qui lui est propre… Il y a comme une nostalgie réconfortante qui porte ce récit. En alternant les points de vue entre Aya et Mitsuki régulièrement, et toujours avec beaucoup de maîtrise et de finesse. Mais aussi en mettant en scène des personnages spectateurs, l’autrice transmet une bienveillance authentique à travers cette relation naissante. On ressort de cette lecture avec un ressenti mêlant satisfaction et de bien-être.
La musique a une place prépondérante. Plus que lier nos protagonistes, elle sert de toile de fond au récit : un peu comme une bande-sonore finalement ! C’est assez paradoxal puisqu’on ne peut l’entendre (et bien qu’on puisse l’imaginer) mais cela donne du corps à la lecture. Elle rythme également le récit, puisqu’on va la retrouver dans les différents titre de chapitre. Évidemment, cela nécessite de connaître la musique rock des 90s… Mais pas de panique ! L’autrice vous a préparé une playlist reprenant les morceaux auxquels elle fait référence !
Ambiance : 4,5/5
SHE WASN’T A GUY, en résumé :
💎 Ce que j’ai aimé :
- L’importance de la musique rock dans le récit. LA PASSION !
- L’authenticité de la relation naissante entre les deux protagonistes.
- Une tranche de vie qui nous accroche et finit par nous envoûter.
- Le style graphique, soigné, détaillé et empreint de l’esthétique rock.
- Le vert, qui apporte une identité unique à cette oeuvre.
🪨 Ce que j’ai moins aimé :
- Pas grand chose à vrai dire, mais je me dis que le vert flashy ne plaira pas à tous !