Pour ce 16ème jour, je vous propose un retour sur l’excellent manga et merveilleux film d’animation, A Silent Voice.
Résumé
Shoko Nishimiya est sourde depuis sa naissance. Même équipée d’un appareil auditif, elle peine à saisir les conversations, à comprendre ce qui se passe autour d’elle. Effrayé par ce handicap, son père a fini par l’abandonner, laissant sa mère l’élever seule.
Quand Shoko est transférée dans une nouvelle école, elle s’emploie à surmonter ses difficultés mais, malgré ses efforts pour s’intégrer dans ce nouvel environnement, rien n’y fait : les persécutions se multiplient, menées par Shoya Ishida, le leader de la classe. Tour à tour intrigué, fasciné, puis finalement exaspéré par cette jeune fille qui ne sait pas communiquer avec sa voix, Shoya décide de consacrer toute son énergie à lui rendre la vie impossible.
Psychologiques puis physiques, les agressions du jeune garçon se font de plus en plus violentes…
Jusqu’au jour où la brimade de trop provoque une plainte de la famille de Shoko, ainsi que l’intervention du directeur de l’école. À cet instant, tout bascule pour Shoya : ses camarades, qui jusque-là ne manquaient pas eux non plus une occasion de tourmenter la jeune fille, vont se retourner contre lui et le désigner comme seul responsable, commençant aussi à le brimer et à l’abandonner… Le jeune garçon aura payé le prix fort de son erreur et alors que les années passent, les épreuves du passé ont fait de lui quelqu’un d’isolé, sans véritable ami ni but dans la vie, restant ancré dans la culpabilité de ses méfaits. Son existence prend un tournant décisif lorsqu’il recroise Shoko qui a, elle aussi, bien grandi. Là est la chance de sa vie puisque désormais, Shoya va tout faire pour se racheter auprès d’elle…
Un manga pas comme les autres, qui réussit avec brio à parler de handicap de manière juste et touchante !
A Silent Voice – Manga
A Silent Voice (Koe no katachi, littéralement : « La Forme de la voix ») est à l’origine un one shot de Yoshitoki Ōima publié en janvier 2011 dans le Bessatsu Shōnen. Le manga a ensuite été prépublié dans le magazine Weekly Shōnen de Kôdansha entre août 2013 et novembre 2014 et publié en 7 volumes reliés. La version française est éditée par Ki-oon entre janvier 2015 et avril 2016.
A Silent Voice est d’ailleurs le meilleur lancement manga de 2015 en France.
Une traduction française sujette à controverses
La traduction française a été sujette à controverses car les protagonistes s’appellent par leurs prénoms et non leurs noms de famille comme le font les japonais. Cela a eu pour conséquence de retirer toute l’émotion de la scène où Shoya appelle Shoko pour la première fois par son prénom.
Cependant, une traduction doit retranscrire le récit, mais aussi le rendre accessible au public. C’est un choix qu’a fait Ki-oon, mais cela ne gâche pas le manga complet à mon sens, comme j’ai pu l’entendre.
Silent Voice – film d’animation
Silent Voice est un film d’animation japonais produit par Kyoto Animation. Le film a été réalisé par Naoko Yamada et écrit par Reiko Yoshida, avec un character design de Futoshi Nishiya et Kensuke Ushio à la musique. Le film est sorti au Japon le 17 septembre 2016, puis à l’international entre février 2017 et août 2018.
En France, Silent Voice est sorti le 22 août 2018. Grâce à un projet de financement participatif sur le site KissKissBankBank, le film a puêtre projeté dans plus de salles.
Réception et distinctions
Le film a débuté à la 2e place du box-office japonais derrière Your Name. de Makoto Shinkai. Ce dernier a d’ailleurs qualifié le film de « travail fantastique » et de « production élégante et grandiose » qu’il est même incapable de reproduire.
A Silent Voice a remporté de nombreux prix au Japon en à l’international. Que ce soit le manga papier ou l’adaptation animée, A Silent Voice a conquis le public du monde entier.
A silent Voice – Handicap, harcèlement et apprentissage du pardon
Avant toute chose, A Silent Voice est classifié en Shônen. J’ai vu plusieurs personnes passer à coté bêtement en pensant que c’était un Shôjo de romance. Ce n’est pas le cas. Le handicap, le harcèlement et la rédemption et l’acceptation de soi et des autres passent avant la romance dans ce manga.
Handicap et harcèlement
A silent Voice traite de prime abord du handicap, chose assez peu fréquente et du coup appréciable par sa singularité. La mangaka relate le quotidien de Shoko avec une grande justesse. On comprends l’impact de son handicap sur elle-même et ses relations avec les autres, mais aussi l’impact de sa surdité sur sa famille.
Yoshitoki Ōima a d’ailleurs été aidée de sa mère, interprète en langue des signes, afin de transposer les échanges signés des personnages en images, ce qui ajoute de l’authenticité au manga.
Le harcèlement de Shoko est lui aussi bien retranscrit. Certaines scènes ont d’ailleurs été dure à supporter par empathie avec l’héroïne. Une fois de plus, je trouve que le mangaka est juste en retranscription des émotions.
Silent Voice – une adaptation réussie !
Difficile d’adapter 7 volumes en un film de 2h, mais le pari de la Kyoto Animation a été réussi ! L’intrigue est fidèle à celle du manga. L’atmosphère de l’œuvre d’origine est retranscrite avec brio et l’OST sublime les émotions ressenties. Les graphismes sont d’une grande beauté et l’animation est très réussie.
Conclusion
A Silent Voice est une lecture forte émotionnellement et parle d’un sujet peu traité. Les dessins sont jolis, sans être éblouissants pour autant, et la fin laisse un peu circonspect.
Cependant, que ce soit le manga ou le film, A Silent Voice vaut clairement le coup de s’y pencher. Vous vivez une expérience unique et touchante.
La mangaka transcrit son histoire avec justesse et émotions. A Silent Voice est un drame qui offre tout de même un message d’espoir envers l’avenir. Que vous soyez handicapé, harcelé, asocial ou encore en quête de rédemption, le manga vous donne une lueur d’espoir.