La critique du jour portera sur SOLOIST IN A CAGE, un des récents ajouts du catalogue Ki-oon ! Voici mon avis sur le tome 1 !
SOLOIST IN A CAGE, tome 1 !
Pour cette série en 3 tomes, Ki-oon a opté pour un grand format A5 et un papier épais. Un choix pertinent quand on constate le degré de détails pour chacune des planches. On peut admirer pleinement la minutie de l’autrice.
L’illustration de couverture est celle de l’édition japonaise, avec une adaptation du logo titre qui fait dans la simplicité. Mais ne vous fiez pas trop à ce visuel. En effet, s’il est question de chorégraphie dans l’oeuvre, il s’agit d’une danse macabre !
La Cité-prison est un immense ghetto où sont rassemblés des criminels de tous horizons. Une fois entré, aucun espoir d’en sortir… Chloé, sept ans, et son petit frère Locke, encore nourrisson, sont nés dans cette enceinte et n’ont jamais quitté leur chambre. Depuis la disparition de leurs parents, prendre soin de son cadet est devenu la raison de vivre de la fillette ; elle le dorlote, le rassure et danse pour garder une lueur d’espoir dans leur foyer. Les seules ressources à disposition viennent d’un voisin inconnu, qui dépose des provisions devant leur porte…
Leur bienfaiteur n’est autre que Ross Sandberg, chef d’un groupe de mercenaires craint de tous. Quand Chloé découvre qu’il prépare une évasion, elle prend une décision folle : pour assurer l’avenir de son frère, elle suit l’homme et escalade les murs à sa suite, le bébé sur le dos ! Mais les robots de surveillance la repèrent vite… Locke tombe, et Chloé est rattrapée de justesse par Ross, qui parvient à l’emmener à l’extérieur. Il lui promet de la protéger et de lui transmettre son savoir, afin qu’un jour Chloé puisse revenir chercher son frère…
Dans ce huis clos angoissant, la mort rôde à chaque coin de rue tandis que l’amour se cache dans des repères insoupçonnés.
Dans macabre en milieu carcéral
SOLOIST IN A CAGE c’est tout d’abord une ambiance. L’œuvre prend place dans un univers carcéral. Au départ simple bâtiment, la prison est devenue une cité à part entière du fait de la surpopulation. Des ruelles étroites, des habitations qui comptent toujours plus d’étages, et un mur d’enceinte qui s’élève plus haut encore : c’est oppressant à souhait. En plus de cela, la majeure partie de l’action se déroule de nuit, avec le blizzard qui s’invite régulièrement : une atmosphère froide et suffocante.
L’autre aspect prépondérant, c’est la violence. Les YES-MAN, gardes de la prison, n’hésitent pas à ouvrir le feu au moindre écart au règlement, les conditions de vie sont extrêmes : les enfants sont livrés à eux-mêmes, affamés, violés, tués. Des gangs et des sectes pullulent et font la loi : j’avoue avoir été frappé par tant de rudesse.
Ambiance : 5/5
Dans SOLOIST IN A CAGE, on suit donc Chloé et Locke. Âgée d’à peine 7 ans, la jeune fille s’occupe de son petit frère encore bébé. Ces enfants, nés en prisons, survivent tant bien que mal : une situation qui prend directement aux tripes. Grâce à l’aide de leur voisin, Ross Sandberg, ils ont de quoi manger mais l’histoire bascule un jour de tempête, avec une tentative d’évasion.
Alors que Ross et ses compagnons touchent du doigt leur objectif, ils sont rejoints par Chloé et Locke. Malheureusement, Locke ne parviendra pas à s’échapper de la Cité-Prison… Une excellente raison pour pousser Chloé à revenir, des années plus tard, dans cet endroit mal famé. Le fait qu’on ne sache pas ce qu’est devenu Locke apporte une tension très importante, qui nous pousse irrémédiablement à la lecture. C’est plutôt convenu, mais efficace !
Scénario : 3,5/5
Visuellement, SOLOIST IN A CAGE a quelque chose de très brut, de viscéral. La gestion magistrale des aplats de noir y est pour beaucoup. Elle contribue à donner une ambiance sombre, entre l’horreur et le macabre. J’ai également beaucoup aimé les inspirations russes de l’univers, c’est assez original. Pour ce qui est des scènes d’action, c’est plutôt dynamique. Le découpage rend l’ensemble percutant, avec des doubles pages impressionnantes.
En revanche, je trouve que le trait manque de constance. Parfois les proportions et l’anatomie sont approximatives, mais pour une première œuvre de l’auteur… Cela reste très encourageant ! Autre bémol : Hachi Bearman. Pourquoi l’avoir affublé d’un masque d’ours ? Le characters-design me sortait de l’ambiance à chaque fois qu’il apparaissait : dommage.
Visuels : 3/5
Enfin, côté personnages, SOLOIST IN A CAGE nous propose un casting plutôt intéressant avec ce tome 1. Il y a évidemment le personnage de Chloé, véritable modèle d’abnégation. Elle peut paraître folle, mais c’est souvent le ressenti que l’on a lorsqu’on à affaire à une personne extrêmement déterminée. Elle a un objectif, retrouver son frère, elle s’y tient et est prête à tout pour l’accomplir.
Au delà de ça, la jeune fille gagne un côté vraiment badass grâce à son entraînement avec Ross et ses compagnons. Ces derniers, même s’ils n’apparaissent qu’un court moment, contribuent au développement de notre protagoniste. Le casting est complété par d’autres personnages, qui ont droit à un traitement suffisant pour qu’ils soient intéressants et qu’ils ne tombent pas dans des travers manichéens.
Personnages : 4,5/5
SOLOIST IN A CAGE, en résumé :
💎 Les points forts :
- Un univers foisonnant de détails.
- Une ambiance anxiogène.
- Une histoire prenante.
- Chloé, modèle d’abnégation.
🪨 Les points faibles :
- Un dessin qui manque encore de maîtrise.