Après Ushio to Tora et Karakuri Circus, Kazuhiro Fujita nous propose un manga shonen horrifique ! Je vous donne mon avis sur SOU BOU TEI !
SOU BOU TEI, tome 1
Pour cette nouvelle série à son catalogue, Mangetsu nous propose un format A5 (15×21). Pas de pages couleurs malheureusement, mais le papier est épais et sans transparence. La jaquette reprend celle de l’édition japonaise, avec une belle adaptation pour le logo titre.
Le Sou Bou Tei doit être détruit…
Le Sou Bou Tei… Ce manoir légendaire se dresse avec orgueil dans le bourg de Numanakarai, à Tokyo…
À l’intérieur, des ténèbres insondables attendent les visiteurs les plus imprudents… Et si par malheur vous vous y aventurez, vous risquez de disparaître à tout jamais.
Quelle solution face à cette bâtisse maudite ? La détruire, à tout prix !
Le Sou Bou Tei doit être détruit.
Kazuhiro Fujita est un adepte des histoires alambiquées. Et SOU BOU TEI n’échappe pas à la règle. Si on peut avoir l’impression que le récit part dans tous les sens au départ avec un artiste à la ramasse, des ministres despotiques, des chasseuses d’esprit, un enfant perdu et une « créature »… On comprend très vite qu’un élément est central : le manoir hanté.
C’est de lui que tout part, c’est vers lui que tout converge. Ce bâtiment lugubre cristallise l’essentiel de l’intrigue. Quelle est son origine ? Comment expliquer que certains y disparaissent ? Pourquoi doit-il être détruit ? Comment y parvenir ? Des questions qui se bousculent autant que les rebondissements de ce premier volume. Et ça, c’est sans compter les anomalies temporelles…!
Scénario : 5/5
SOU BOU TEI présente un groupe de protagonistes similaire à Karakuri Circus. Tsutomu Takoha rappelle Narumi par son côté décalé et sa bienveillance. Rokurō évoque évidemment Masaru pour son jeune âge et le fait qu’il soit embarqué dans des enjeux qui le dépassent. Kurenai, sa soeur, m’a fait penser à Shirogane. On peut également voir des similitudes entre le grand père de Masaru et les deux ministres.
Pour autant, c’est loin d’être identique. D’abord, ces personnages ont un caractère qui leur est propre, malgré des ressemblance. Leur développement est différent. Mais surtout, il y a Seiichi au casting ! Le personnage apporte du mystère et du fantastique au titre. Et, en plus de cela, la dynamique qui le lie à Rokurō est vraiment captivante !
Personnages : 4,5/5
Graphiquement, SOU BOU TEI est dans le pur style Fujita. On retrouve les designs propre à l’auteur. Des filles longilignes, des hommes aux traits anguleux et marqués. On peut également noter le recours à l’exagération pour accentuer l’expressivité des personnages. On a affaire à un code graphique assez old school, qui pourrait en rebuter certains bien que je trouve que ça fait toute la force du dessin.
Les qualités sont bien là. Les décors détaillés permettent de situer l’action et de construire cette atmosphère pesante si particulière. Les mises en scènes sont inventives et percutantes. Et le découpage dynamique et clair rend la lecture entraînante. On sent que l’auteur maîtrise son art. Sa capacité à raconter et nous faire vivre ses histoires est impressionnante.
Visuels : 4/5
Finalement, ce que je retiens de SOU BOU TEI c’est une ambiance unique. Le fan d’horreur que je suis a été séduit par l’aura angoissante qui se dégage de ce manoir. Les éléments cabalistiques sont inclus magistralement au récit et rappellent le travail de H.P.Lovecraft. Le manga parvient ainsi à créer ce petit frisson, entre le malaise et la curiosité.
Et je dois reconnaître que j’ai également beaucoup apprécié la débâcle d’action à laquelle on a droit. Kazuhiro Fujita nous fait ressentir l’urgence de la situation mais nous laisse aussi un espoir en la personne de Seiichi. Et, chose assez rare dans les manga horrifiques pour la souligner, l’action ne rime pas avec le gore ici. On est bien plus proche du nekketsu ! Alors, avis aux amateurs du genre… Essayez ce titre, il vous surprendra !
Ambiance : 5/5
SOU BOU TEI, en résumé :
💎 Les points forts :
- Un shonen nekketsu qui s’annonce grisant.
- Et un manga horrifique qui crée le frisson.
- Un récit énigmatique qui sait nous captiver.
- Des personnages forts et attachants.
- Un dessin hyper expressif.
- Des mises en scène et un découpage dynamiques et maîtrisés.
🪨 Les points faibles :
- L’aspect old school peut rebuter, mais c’est aussi le charme du trait !