C’est l’une des sorties que j’attendais le plus dans le catalogue Kana… Voici mon avis sur le tome 1 de TANK CHAIR, de Manabu Yoshiro.
TANK CHAIR, tome 1
Pour accueillir cette licence à leur catalogue, les éditions Kana ont eu la bonne idée de proposer un collector ! Ce dernier comprend, en plus du tome 1, un mini artbook. Le supplément reprend les illustrations de fin de tome, mais nous permet de les admirer en couleur. L’objet est de bonne qualité, et il reste assez abordable. Comptez 9,95€ pour l’obtenir, mais les quantités sont limitées ! (Merci à Rockymangas qui est parvenue à m’en avoir un !).
Nagi Taira était le meilleur tueur à gages, mais il est plongé dans un état végétatif depuis le jour où il a reçu une balle dans la tête pour protéger sa petite soeur.
Cependant, lorsqu’il sent une pulsion meurtrière dirigée vers lui, il reprend temporairement conscience.
Afin de retrouver son état normal, Nagi va continuer sa rééducation en affrontant de puissants ennemis à l’aide de son fauteuil roulant !
Maintenant, si on s’intéresse au livre en lui-même, il s’inscrit dans les standards de la collection Dark Kana. L’illustration de jaquette est la même que celle de l’édition japonaise, cependant, le logo-titre est plus recherché. À l’intérieur, le papier est fin, ce qui peut occasionner de la transparence pour certaines pages, mais rien de gênant au global. Le lettrage est très réussi, et l’impression de bonne qualité. Comme dit plus haut, on retrouve une galerie d’illustrations en fin de tome, et des planches de conceptions de personnages.
Quand seul ton pire ennemi peut te ramener à la vie !
L’histoire de TANK CHAIR prend place dans un univers à l’aspect dévasté et corrompu. L’île artificielle de Guicheng a été désertée par la population, et elle abrite désormais les marginaux les plus virulents, et les plus amoraux. Dans ce chaos, l’Académie est une structure qui permet d’assurer une certaine régulation. En effet, cette organisation forme les meilleurs assassins.
C’est dans ce contexte particulièrement tendu qu’évoluent Nagi et Shizuka. Dans le cadre, mais aussi dans ce concept de binôme, on pourrait rapprocher le titre de Dorohedoro. Les personnages que l’on suit semblent tous être « augmentés », avec des caractéristiques dépassant celles d’un être humain ordinaire. Mention spéciale pour l’absurdité des techniques de notre protagoniste ! Des bases solides sont posées, très curieux de voir comment elles seront exploitées !
Univers : 4/5
Pour ce qui est de ce volume 1, TANK CHAIR se présente comme une suite de missions qu’accomplissent, ensembles, Shizuka et Nagi Taira. Manabu Yashiro prend le parti de proposer un format court et convenu : un chapitre, une mission, un ennemi à abattre. Néanmoins, il ne tombe pas dans la redondance et propose des déroulement assez variés. Ce faisant, il balaie large et nous propose divers aperçus de ce que pourra être l’histoire.
C’est aussi un moyen de faire l’étal de la puissance de son protagoniste. L’auteur travaille en particulier à établir le concept qui le caractérise, plutôt que le développer. Mais l’ensemble reste assez atypique pour nous captiver. C’est donc un tome se veut très introductif mais qui ne lance pas vraiment d’intrigue, et ce, bien qu’on prenne connaissance des motivations des personnages.
Scénario : 3/5
Dans TANK CHAIR, on suit donc la fratrie Taira. La soeur et le frère ont une bonne synergie, qui résulte en grande partie de leur interdépendance. La soeur cadette est particulièrement attachante du fait de tous les efforts qu’elle engage pour faire revenir son frère. Et celui-ci fascine par le contraste entre son état végétatif et ses capacités impressionnantes qui s’activent en réponse aux pulsions meurtrière. Ces deux personnalités consolident l’intrigue, qui serait bien légère sans cela.
Ce premier tome se paie le luxe d’introduire plusieurs antagonistes, et ce de belle manière. Ce sont surtout Tôko et Naozumi Kuroda, et leur passif avec la fratrie Taira, qui m’ont intrigué. D’ailleurs, avec cette opposition, on entrevoit plusieurs pistes de développement concernant nos deux protagonistes; et surtout un fond assez sombre qui n’attend que d’être exploré.
Personnages : 4/5
Si je devais donner le plus gros point fort de TANK CHAIR, ce serait son esthétique. Il y a un côté « sale », délabré dans les décors, qui n’est pas sans rappeler des références de la SF Post-apocalyptique comme Gunnm ou Eden. En jouant sur les détails et les contrastes, le mangaka parvient à créer une atmosphère immersive, froide et oppressante !
Je suis admiratif de l’inventivité des design qu’il propose. En particulier de la composante « biomimétique » qu’il inclut. Et surtout… Ils sont super charismatiques. J’y vois encore une fois un certain héritage de Q Hayashida. Mais ce qui marque le plus les esprits, c’est le découpage fluide et dynamique. On a de nombreuses scènes d’action, des combats dantesques avec une violence décomplexée. L’hémoglobine coule à flot et cet exutoire a quelque chose de très grisant. C’est prometteur !
Visuels : 4/5
TANK CHAIR, en résumé :
💎 Ce que j’ai aimé :
- L’univers solide et immersif façon Dorohedoro.
- Les personnages, protagonistes comme antagonistes.
- Le trait dynamique, les designs inventifs et la violence exacerbée.
🪨 Ce que j’ai moins aimé :
- L’intrigue tout juste effleurée au profit de la construction de l’univers.