Dès son annonce, Callisto Protocol a été comparé avec Dead Space. En même temps, les deux oeuvres ont le même père, Glen Schofield. Maintenant que Callisto Protocol est sorti sur nos consoles, est-il une pâle copie de son aîné ou au contraire, une toute nouvelle expérience ?
On reprend les mêmes et on recommence ?
Vous vous en doutez, il y a de nombreuses ressemblances entre Callisto Protocol et Dead Space. Il faut le reconnaître, Glen Schofield ne s’est pas énormément foulé en proposant une expérience très similaire à Dead Space avec son dernier jeu. L’interface utilisateur est quasiment identique avec la jauge de vie apparaissant directement sur le personnage. L’animation d’écrasement au sol est, elle aussi, extrêmement similaire. Et bien-sûr, il s’agit d’un survival-horror bien morbide se passant dans l’espace.
Dans Callisto Protocol, nous incarnons Jacob Lee, un transporteur qui se retrouve échoué sur le satellite Callisto. Celui-ci renferme une prison de haute sécurité nommé Black Iron qui abrite de dangereux criminels. Cependant, une mystérieuse épidémie fait rage dans la station qui transforme ainsi les occupants en créature pas vraiment aimables. Nous allons donc faire en sorte que Jacob se sorte de se bourbier en un seul morceau.
Pour le coup, Callisto Protocol est vendu comme un survival horror SF en milieu carcéral. Hélas, le côté carcéral ne dure que les premières heures de jeu avant d’être complètement oublié. C’est bien dommage. On se retrouve dans des décors qui font penser à Doom 3 ou Alien 2 de James Cameron. Mais on ne va pas se mentir : ça manque clairement d’identité. Par moment, on se demande même si on est vraiment dans l’espace tellement on est cloîtré dans des couloirs.
Callisto Protocol ou plutôt la brutalité avant tout
Qui dit monde carcéral dit personnage qui n’a pas peur d’user de l’hyper violence. C’est justement là où est la force du jeu des studios Striking Distance. Notre cher Jacob est équipé d’une matraque électrique qui deviendra, pour sûr, votre meilleure amie dans cette aventure. Elle est parfaitement en adéquation avec le système de combat qui mêle esquives, coups au corps à corps et tir. D’autant plus que les finishs à la matraque offrent des morts bien gores à nos opposants. En soi, ce système n’est pas compliqué à prendre en main mais nécessite un peu de temps pour bien s’y faire. Je trouve l’idée plutôt intéressante mais elle peut être encore largement perfectible.
Maintenant, si l’on s’attache aux détails, Jacob est extrêmement lourd. Le personnage ne court pas réellement mais…trottine… D’où on trottine dans un lieu complètement hostile ?! Il fait comme s’il était en plein tourisme à visiter la station. De plus, il n’y a pas de fonction pour se retourner rapidement, autant dire que vous avez le temps de mourir quand des ennemis vous encerclent. On note aussi l’absence d’une roulade qui aurait été plutôt utile. Quant au système de combat basé sur le corps à corps, c’est une bonne chose, mais dès qu’il y a plus d’un ennemi, celui-ci peut donner envie de se tirer les cheveux.
Comme dans Dead Space, notre cher Jacob peut utiliser un ersatz de la télékinésie pour balancer un objet sur les ennemis, projeter ces derniers sur des éléments du décor et les tuer instantanément ou juste les envoyer balader quand ils sont un peu trop nombreux à votre goût. Bien évidemment, Callisto Protocol offre son lot d’armes à feu qui, je trouve, est assez pauvre. Aussi bien en termes de choix que de diversité. Vous avez donc le classique pistolet, fusil à pompe, fusil d’assauts et…c’est tout… Niveau originalité on repassera, surtout quand Dead Space nous offrait beaucoup mieux à ce niveau.
Quand Resident Evil rencontre Alien
Je n’irai pas par 4 chemins, le scénario de Callisto Protocol ne vous retournera pas le cerveau. Loin de là. On est sur un schéma très classique de Science fiction Horreur. Ici, nous avons droit à un savoureux mélange de virus parasite extra-terrestre avec une dose d’expériences scientifiques, le tout saupoudré de complots. Les équipes de Krafton se sont beaucoup inspirées d’Alien pour les décors mais également pour l’ambiance. Certains ennemis font énormément penser aux fameux « face hugger » et on retrouve pas mal « d’oeufs » sur notre passage.
Concernant les ennemis, bah, le bestiaire manque lui aussi cruellement de créativité. On se retrouve avec des sortes de zombies pas contents très excités, une sorte « d’alien » qui peut se camoufler ou encore un grand gaillard aveugle. D’ailleurs, la partie avec cette catégorie d’ennemis fera penser au film « Sans un bruit » de John Krasinski. Mais cela reste assez mal exploité car même en faisant un boucan monstre, ce type d’ennemi ne nous repèrera pas forcément…
Sinon, au fil de l’aventure, les ennemis de base peuvent évoluer un peu à la façon de Resident Evil 4 avec ses Plagas. Vous devrez donc rapidement les exécuter avant de les voir se transformer en épaisse brute très coriace.
Brutalité, ambiance oppressante, Callisto Protocol a de quoi séduire
C’est certain, la comparaison avec Dead Space lui fera défaut, cependant Callisto Protocol pourra se targuer de proposer une atmosphère unique et de se positionner plus tard comme un Dead Space Killer. Avec son ambiance inquiétante qui vous fera sursauter par un simple claquement de porte, ses ennemis parfois assez traîtres, et la violence de Jacob, Callisto Protocol peut aisément vous divertir pendant ses heures de jeu.
Compter une bonne dizaine d’heures pour finir le jeu et bien-sûr, vous pouvez relancer l’expérience en difficulté supérieure pour empocher tous les enregistrements et autres artefacts. Le jeu manque toutefois de diversité dans ses missions, on se retrouve souvent à faire les mêmes choses. Chercher une batterie pour alimenter un mécanisme, trouver un code d’accès pour ouvrir une porte, passer dans les voies d’aérations, etc… Egalement, c’est dommage de ne pas avoir de New Game+, on se retrouve dans l’impossibilité d’augmenter toutes nos armes au maximum. Celui-ci sera proposé plus tard en DLC…oui oui, vous avez bien lu…
Son histoire simple et sans surprise ne vous fera pas lever de votre canapé mais fera aisément le travail pour vous maintenir captivé durant le séjour de Jacob Lee à Black Iron. Espérons que s’il y a un second opus, celui-ci nous en dise davantage sur le lore. Peut-être que les futurs DLC nous éclaircirons davantage sur certains points.
En tout cas, si vous êtes un fan du genre, Callisto Protocol devrait vous convenir et vous faire passer de bons moments. Il possède des défauts assez grossiers mais pardonnables pour un premier opus et c’est déjà un joli travail mené par les équipes de Glen Schofield !
Les points positifs de Callisto Protocol:
- Une ambiance inquiétante qui vous met en alerte.
- De la violence et de la brutalité comme on l’aime.
- Un système de combat intéressant et dynamique.
- Plutôt beau graphiquement.
Les points négatifs:
- Une durée de vie assez courte et sans new game+.
- Un bestiaire très pauvre et pas très créatif.
- Une redondance des missions qui peut fatiguer à la longue.