Sorti au début du mois, Resident Evil Village, 8ème opus canon de la saga venait envahir nos salons. Suite directe du 7ème épisode, on retrouve notre cher Ethan Winters face à des hordes de créatures. Mais alors ce nouveau jeu made in Capcom, est-il un bon RE ?
Reprenons là où le cauchemar c’était arrêté
Capcom nous a déjà prévenu, Resident 7, 8 et 9 vont former une trilogie. Ce qui signifie que ce « Village » démarre quelques années après les terribles évènements de Resident Evil 7 en Louisiane. Ethan Winters reprend du service pour récupérer sa fille Rose, qui s’est fait enlever et emmener dans un mystérieux Village…
À votre arrivée, vous verrez que les villageois ont pas mal « muté » et sont devenus des sortes de lycans bien sauvages. Personnellement, ramener des lycans dans la licence Resident Evil je ne suis absolument pas fan, mais bon, ce n’est que mon avis. Ensuite, le bestiaire global reste largement meilleur que le précédent épisode qui n’offrait qu’un ennemi (oui Molded, on parle de toi) dupliqué en 3 formes…
Capcom a retenu les erreurs du 7 pour rendre l’expérience de Village bien plus intéressante pour les joueurs. Hélas, ce RE8 a quand même de nombreux défauts qui auraient facilement pu être évité. La durée de vie est assez courte (10h), pas une replay value si intéressante, hormis pour les collectionneurs et chasseurs de chèvres, une dernière heure qui vire au Call of Duty et un scénario qui nous laisse sur notre faim.
Resident Evil Village ou plutôt Resident Evil 4 Reboot ?
Ce RE reprend énormément à son aïeul Resident Evil 4 et à aucun moment le studio japonais ne s’est caché d’avoir pioché dans ce mythique épisode.
Tout d’abord, l’histoire prend place dans un village, oh, comme dans RE4. L’inventaire est redevenu une mallette qui met le jeu en pause, oh, bah comme dans RE4. À savoir que depuis le 5ème opus, l’inventaire était géré in-game. Dans Village, il y a « le Duc », un marchand et crafteur d’armes, oh, mais comme dans RE4. Le lac de Moreau Moreau est également tout droit sorti du 4ème volet et 5ème volet pour le coup. Oui oui, je parle de la lutte face à Irving en homme baleine.
Quand je vois tous ces systèmes repris du 4ème épisode, je me demande pourquoi Capcom n’a pas davantage assumé cette direction. Sans spoiler, le jeu fait des références directes au tout premier opus de la saga. Le Village se veut être « l’origine » de la saga. Mais étrangement, ça sonne creux et faux… Alors qu’une référence scénaristique aux « Las Plagas » aurait tellement été plus intéressante.
Aussi, on nous dit qu’Ethan a reçu une formation militaire, mais alors pourquoi ne pas avoir rajouté un coup corps à corps dans le gameplay comme dans RE4 ? Là, on a uniquement une « contre-attaque » pas toujours super efficace à exécuter.
Un Village parsemé de référence à l’horreur
Pour ce nouvel épisode, on sent que les équipes de Capcom ont joué sur plusieurs thèmes de l’horreur.
Habituellement, ils s’inspirent d’un genre de film pour concevoir leur jeu. Par exemple, pour le 7ème volet, la firme d’Osaka avait puisé ses idées dans des films comme Massacre à la Tronçonneuse ou encore la Colline à des Yeux. Ici, c’est plusieurs univers qui ont été explorés.
Le château de Dimitrescu tire toute sa force des films de vampires et fait également référence au premier opus (un manoir, la base). La maison de Beneviento, qui est tout simplement l’une des meilleures parties du jeu flirte davantage avec Outlast et Silent Hill. C’est l’arc le moins « Resident Evil » et pourtant le meilleur du jeu, curieux n’est-ce pas ? Le lac de Moreau sort tout droit du 4ème opus et l’usine d’Heisenberg fait référence aux films nazis ainsi qu’à Doom. D’ailleurs, le réalisateur de Frankenstein Army accuse Capcom de plagiat pour avoir repris le design de certaines de ses créatures.
En soi, je trouve que c’est plutôt une bonne idée d’avoir mélangé les différents genres de l’horreur. Tout le monde peut s’y retrouver. Cependant, il y a des passages qui sont excellents mais beaucoup trop court (château Dimitrescu et surtout maison Beneviento) et d’autres qui fatiguent très rapidement (usine d’Heisenberg). En fait, les dernières heures de jeu virent au Doom et on se demande si c’est toujours du Resident Evil.
La palette des personnages est aussi très sympathique. Lady Dimitrescu a complètement retourné internet, même si vous l’oubliez au bout de 4h de jeu. Karl Heisenberg a des apparitions très classe, mais disons-le de suite, lui c’est Dante de Devil May Cry si Kaaris n’avait pas mis la lumière sur Sevran.
Par contre, grosse déception pour l’antagoniste principale du jeu. Mère Miranda est le genre de personnage qu’on zappe totalement après avoir terminé le jeu et rangé dans sa boîte.
Un bon jeu d’action, mais pas le meilleur Resident Evil
Resident Evil Village est un très bon jeu d’action qui vous fera passer un très bon moment. Je ne me suis absolument pas ennuyé sur l’immense globalité du jeu. Le scénario a d’ailleurs tenté d’être poussé davantage que les précédents opus en voulant se rattacher au lore de la licence (même si c’était maladroit). Certaines interrogations ont tout de même leur réponse et permettent à plusieurs éléments de prendre sens, notamment concernant Ethan.
Au niveau du graphisme, le RE Engine fait le taff mais sans nous éclabousser à la figure. On notera que la différence graphique entre current et next-gen n’est pas si poussée d’ailleurs (cross-gen hein). C’est plutôt sur les temps de chargement que l’on voit une différence, les temps de sauvegardes ne dépassent pas la seconde !
Là où le 7ème épisode était bien plus orienté horreur, celui-ci fait plus le choix de l’action. Donc si vous êtes un fan de shooter et d’action, Resident Evil Village vous en donnera pour votre argent. Même si le gameplay est assez rigide par rapport à la concurrence. De plus, la durée de vie relativement courte et le fait de ne pas avoir de mode multijoueur peut faire grincer des dents. Maintenant tous nos regards sont pointés vers Resident Evil 9 et on se demande bien ce que nous réserve Capcom. Une sorte de Parasite Eve en vue ? La réponse d’ici 2-3ans certainement.