Vous avez aimé Kids on the Slope ? On parle du nouveau manga de Yuki Kodama ! Voici mon avis sur The Blue Flowers and the Ceramic Forest !
The Blue Flowers and the Ceramic Forest,
tomes 1, 2 et 3
Pour l’arrivée de ce josei à son catalogue, Mangetsu a proposé de belles choses. Si tout le monde n’a pas eu l’occasion de participer à l’atelier poterie organisé par l’éditeur; on a tous la possibilité de tenir ces objets livres en nos mains. Les illustrations de couvertures reprennent celles de l’édition japonaise avec un joli vernis sélectif sur les motifs d’Hasami. Pour le logo-titre, il est signé Luchisco et il s’intègre vraiment bien dans l’esthétique globale de l’oeuvre. Il n’y a que sur l’illustration du tome 3 que cela m’a un peu déstabilisé.
Hasami, ville des pentes et de la porcelaine.
Aoko, peintre sur porcelaine, fait la rencontre de Tatsuki, fraîchement débarqué d’Europe. Lorsqu’il dit ne pas être intéressé par la peinture sur porcelaine, celle-ci a l’impression que l’on renie tout ce qu’elle est. Malgré cela, Aoko développe une fascination pour les céramiques blanches dont seul Tatsuki a le secret.
Autre information : le manga est déjà terminé au Japon. La série compte 10 tomes.
Amour façonné au tour
THE BLUE FLOWERS AND THE CERAMIC FOREST pose des bases qui ne laissent que peu de doute. Le récit s’embarque dans une romance « enemies to lovers » comme il en existe beaucoup d’autres. Cependant, j’ai trouvé que l’histoire se démarquait par un rythme des plus entraînants. Si parfois le développement s’engage dans des situations légères et ponctuées de comique; il se montre également dense et sérieux. Notamment lorsqu’il est question du passif des protagonistes.
C’est un titre tranche de vie avec de nombreux rebondissements. J’ai particulièrement apprécié la sensibilité émotionnelle du récit. Au cours des chapitres, on suit la relation entre Aoko Baba et Tatsuki Manabe. Ils apprennent à se connaître, à se comprendre et se découvrent à travers leur fascination commune pour la création de céramique. C’est une histoire d’apparence assez simple, mais qui révèle toute sa densité au fil de la lecture. Tout le sel du titre repose sur l’authenticité de ses personnages et de leurs réactions.
Scénario : 4/5
THE BLUE FLOWERS AND THE CERAMIC FOREST se concentre sur deux personnages. Aoko est captivante par sa passion débordante et sa joie de vivre, mais aussi sa résilience. De son côté, Tatsuki nous est plutôt antipathique au premier abord, du fait de son manque de tact. Mais quand on comprend qu’il cherche à se protéger, il n’en devient que plus touchant par la suite. Tout les oppose, mais c’est aussi ce qui les attirera l’un vers l’autre. Yuki Kodama dresse ainsi des portraits attachants et sincères que l’on prend plaisir à suivre.
Notre couple en devenir sera également chamboulé par l’arrivée d’un troisième personnage, Kumahei. J’ai particulièrement aimé le développement que nous propose l’autrice. Si elle s’arrange pour attiser notre animosité envers lui, elle contrebalance le tout en montrant l’homme sous son meilleur jour. C’est aussi un moyen pour elle de densifier le portrait de Tatsuki, ainsi que de creuser les caractères des artisans de l’atelier, au travers des relations qu’ils entretiennent avec nos protagonistes.
Personnages : 4/5
C’est sur le plan visuel que THE BLUE FLOWERS AND THE CERAMIC FOREST m’aura le moins convaincu. Le trait épuré, tout en simplicité, est appréciable. Et le réalisme des designs l’est tout autant. Mais à titre personnel, j’ai trouvé que les expressions de visage manquaient d’intensité et de force en globalité. Il y a bien des pages marquantes, à fleur de peau où l’autrice parvient sans peine à nous faire ressentir les émotions des personnages mais cela tient surtout à la mise en scène, et pas à l’expressivité.
Pour autant, cela ne m’a pas empêché d’être captivé et épaté. Yuki Kodama représente le processus créatif avec brio. La mise en image de la succession de pensées qui mène à un rendu final est particulièrement bien retranscrite. L’autrice nous propose aussi de belles mises en valeurs d’éléments ayant trait à sa thématique. On découvre des lieux bien réels de la ville d’Hasami, mais aussi les coulisses des ateliers de céramique. Le soin apporté aux formes des objets et au détails des motifs est impressionnant également.
Visuels : 3,5/5
Vous l’aurez peut-être compris, THE BLUE FLOWERS AND THE CERAMIC FOREST m’a autant captivé par sa romance adulte que par son aspect didactique. Plus qu’une histoire d’amour, c’est une véritable plongée dans un univers de niche qui nous est proposé. Qui plus est, Yuki Kodama fait preuve d’une belle érudition en nous proposant ce récit autour de la céramique d’Hasami. Elle mène ainsi son histoire de façon presque pédagogique, et ce n’en que plus enthousiasmant.
En plus du vocabulaire associé, on découvre toutes les étapes de production, mais aussi les spécificités et subtilité de cette industrie. L’autrice semble avoir à coeur d’être exhaustive et nous présente les différents métiers et techniques relevant de ce domaine. J’ai notamment beaucoup apprécié la posture de Tatsuki concernant la production de masse. Pour autant, on n’a jamais d’impression de lourdeur. Les éléments sont disséminés de façon subtile sans empiéter sur les évènements qui agitent les vies d’Aoko et Tatsuki. C’est très réussi !
Thématiques : 5/5
THE BLUE FLOWERS AND THE CERAMIC FOREST, en résumé :
💎 Ce que j’ai aimé :
- Une romance adulte entre des personnages complexes.
- Un récit entraînant par ses rebondissements.
- La représentation du processus créatif.
- Le souci didactique autour de la céramique.
🪨 Ce que j’ai moins aimé :
- Le trait qui manque d’expressivité malgré de bonnes mises en scène.