Nouveauté du catalogue de l’éditeur Mangetsu, TOO BEAT est une série en 3 tomes. Je vous livre mon avis sur l’intégrale !
TOO BEAT, intégrale en 3 tomes !
Pour accueillir cette nouvelle série, Mangetsu fait le pari d’une sortie simultanée des trois volumes. À titre personnel, et après lecture, je trouve que c’est une excellente idée ! Le premier tome nous en fait voir trop peu, et le deuxième nous laisse avec de fortes attentes.
Quand on est dans la merde, qui c’est qu’on appelle ?!
Hideo Washiyama, quarantenaire fauché et au chômage, est décidément le plus gros poissard du monde : après une série de mésaventures, il reprend sa vie en main et ouvre une agence de services un peu particulière, au cœur de Shinjuku. Au hasard d’une soirée en compagnie de son compère Ookura, un flic un peu borderline, « l’homme à tout faire » reçoit la visite d’une lycéenne : Mai veut faire appel à ses services pour qu’il lui procure une arme à feu. La demande étrange de cette jeune fille conduit alors le duo atypique au cœur d’une enquête bien embarrassante…
Au delà de ça, c’est avec une belle édition que se présente l’oeuvre. Pas de page couleur, mais un papier et une impression qui font honneur au travail de Shirō Yoshida (dont j’espère découvrir d’autres oeuvres bientôt…!)
L’homme le plus poissard qui soit !
TOO BEAT, c’est l’histoire d’un duo, formé par Hideo Washiyama et l’inspecteur Ookura. Le premier est un homme à qui la fortune ne sourit jamais, et ce à tous les sens du terme. Pour autant, il reste d’une bienveillance sans pareille, et est près à tout pour aider les autres. Le second est plus discret, mais aussi plus fourbe. Et s’il fait partie des forces de l’ordre et qu’il le fasse souvent avec des intentions louables, il n’hésite pas à agir en dehors du cadre de la légalité.
La dynamique qui lie ces deux personnages est une vraie force du récit, à la manière d’un Trillion Game. Et elle est d’autant plus intéressante quand la jeune Mai vient bousculer nos deux compères. Cette dernière, véritable électron libre, apporte une belle énergie à l’oeuvre. Les personnages secondaires viennent enrichir la toile de fond, et permettent d’aborder de belles thématiques. J’ai particulièrement été surpris par le traitement de l’antagoniste ! Mais je ne peux malheureusement pas en dire plus !
Personnages : 5/5
Passons maintenant au scénario de TOO BEAT ! Le tome 1 comporte plusieurs histoires auto-conclusives qui mettent en place l’univers, les personnages et leurs relations. Cependant, avec le deuxième opus, Buronson met en place une intrigue plus longue et complexe. Le développement s’avèrera plein de rebondissements, et est tout à fait surprenant ! Notre curiosité est piquée au vif et nous pousse à vouloir la suite : c’est particulièrement haletant.
On pourrait craindre une histoire avortée, comme c’est souvent le cas avec les séries courtes. Il n’en est rien ! Les auteurs prennent le temps de développer les histoires des personnages, de créer des liens entre eux. Quant à la fin de l’oeuvre, elle n’a rien de prématuré, d’ailleurs elle est plutôt satisfaisante ! Le rythme peut paraître bancal, à la fois assez lent au départ, puis très rapide dans le développement. Cependant, cela contribue aussi à l’efficacité de l’ensemble.
Scénario : 4/5
Avec TOO BEAT, on découvre le travail de Shirō Yoshida pour la première fois en France. Son trait est plutôt agréable, grâce notamment à des character-design travaillés. J’apprécie particulièrement la dégaine d’Hideo. L’artiste s’en sort également très bien lorsqu’il s’agit de transmettre les émotions qui animent ses différents personnages. Il jongle à merveille entre le comique (allure des personnages, gag visuel) et l’aspect dramatique (passages plus poignants), c’est très réussi !
Quant au travail sur les décors et les arrières-plans, il permet une immersion complète dans cet univers underground, qui peut-être aussi trépidant que sinistre. Côté mise en scène, l’ensemble fonctionne plutôt bien. Les passages d’action sont percutants, et on a droit à des point de vue assez ambitieux. Malheureusement, la maîtrise de l’anatomie est maladroite parfois. C’est quelque chose qui a tendance à me sortir de ma lecture, mais globalement, ça reste tout à fait satisfaisant !
Visuels : 3/5
L’atmosphère qui règne durant la lecture de TOO BEAT est probablement ce que j’en retiendrai. Les auteurs retranscrivent à merveille l’ambiance des quartiers marginaux de Tokyo, entre extravagance et délinquance. Grâce aux portraits hauts en couleurs, le comique ne peine pas à se frayer un chemin dans les ruelles sombres et mal famées de la capitale japonaise. Ces tempérament sont autant l’occasion d’une violence débridée et que d’une transmission de valeurs fortes.
Mais le plus intéressant selon moi, c’est la gestion de la tension au fil du scénario. À travers Hideo, Buronson lie son histoire au contexte plus large de la guerre de Corée. Un peu de politique, des affaires de famille, et des arnaques impliquant de grosses sommes d’argent. Le titre prend alors la tournure d’une enquête, tout en s’organisant comme une course contre la montre. Au final, le manga s’avère être un savant mélange d’humour, d’action, et de mystère et ne s’arrête pas à un simple divertissement comme peut l’être City Hunter !
Ambiance : 5/5
TOO BEAT, en résumé :
💎 Ce que j’ai aimé :
- Le duo formé par Hideo Washiyama et l’inspecteur Ookura.
- L’univers underground de Tokyo.
- Le mélange parfait entre humour, action et mystère.
- Le trait détaillé et immersif.
- Une série complète en trois tomes !
🪨 Ce que j’ai moins aimé :
- Certaines maladresses dans le dessin.