On l’aura attendu longtemps..! PLUTO est désormais disponible sur Netflix depuis quelques semaines sur Netflix : voici mon avis sur l’anime !
À l’origine, PLUTO est un manga de Naoki Urasawa qui adapte l’arc du Robot le plus fort du monde, issu du manga Astro Boy de Osamu Tezuka. Complète en 8 tomes, l’oeuvre est une des plus reconnues de l’auteur. Un vibrant hommage à son maître, et, on peut le dire, son père spirituel.
Dans un monde futuriste où les robots vivent comme des humains, des crimes mystérieux se succèdent. Des robots et des chercheurs renommés sont assassinés dans des circonstances très étranges.
Toutes les victimes sont retrouvées avec un ornement en forme de cornes sur leur tête. Gesicht, un inspecteur robot, est chargé de l’affaire. Il découvre que les victimes sont des vétérans du dernier conflit d’Asie centrale, et que les robots visés sont les sept robots les plus puissants de la planète, dont il fait lui-même partie !
L’inspecteur Gesicht part alors à la rencontre des personnes et robots menacés pour tenter de les protéger du danger.
Une adaptation à la hauteur du manga ?
PLUTO se présente comme un récit thriller d’anticipation. Dans cet univers de science-fiction, les intelligences artificielles sont très avancées, et les robots se confondent avec les humains. Il est même question de leurs droits. La toile de fond est intéressante, et nous intrigue, notamment ce qu’il se serait passé lors du 39ème conflit d’Asie centrale. Mais l’histoire se concentre sur une série d’assassinats : les 7 robots les plus forts du monde sont pris pour cible !
On suit ainsi Gesicht, un robot enquêteur faisant partie de cette élite. Mais plus les investigations avancent, plus l’histoire s’oriente faire de l’action/aventure très convenue. Le récit garde une bonne dose de mystère autour de Pluto, néanmoins, on sent qu’il est de moins en moins maîtrisé. Les choses s’accélèrent, elles vont trop vite. Certains éléments sortent de nulle part, et finalement, on se perd dans ce que nous montre l’oeuvre. Au final, la conclusion de l’oeuvre est abrupte, et donne l’impression d’être alambiquée.
Scénario : 3,5/5
Visuellement, je suis un peu mitigé. Les scènes d’animation traditionnelle de PLUTO sont plutôt bonnes, détaillées et fluides. On a le droit à de bons sakuga signés Shinya Ohira, et ça fait toujours plaisir. Le seul bémol que je trouverais ce serait les contours noirs très épais. En revanche, en ce qui concerne l’animation numérique, c’est beaucoup moins reluisant. La CGI est mal incrustée et souvent utilisée pour cacher les choses, en particulier dans les scènes d’action.
Les effets sont parfois décalés et le compositing numérique/traditionnel n’est pas bien géré. C’est encore plus affligeant quand on sait que cela a été rajouté sans que les animateurs ayant travaillé sur le projet ne soient mis au courant. Mais tout n’est pas à jeter évidemment. Les character design sont très fidèles à ceux de Naoki Urasawa, et cela démarque vraiment l’anime du reste des productions actuelles. Les ambiances visuelles sont plutôt convaincantes. La bande-son accompagne bien le tout, sans être vraiment marquante.
Forme : 4/5
En mettant en scène un nombre conséquent de robots, PLUTO traite bien évidemment de la relation entre l’humain et la technologie. Il est particulièrement question de l’intelligence artificielle, et de ce qui la différencie de l’humanité. La mémoire, la conscience, l’existence, autant de choses qui vous feront réfléchit. Pour Naoki Urasawa, la clé se trouverait dans la faculté à faire le tri dans ses émotions. Mais le traitement de la thématique est maladroit, notamment parce que l’oeuvre bafoue les règles qu’elle pose : des robots qui ressentent, ou qui tuent…!
Au delà de ça, le titre développe un sous-texte anti-guerre, en se basant sur le cycle de la haine. L’idée est bien évidemment louable. Mais là encore on pourrait reprocher une certaine maladresse dans la façon de présenter les choses. C’est très manichéen : la haine est mauvaise, et c’est tout. Il y a un peu de vrai là-dedans, mais j’ai trouvé ça étonnamment brut. En comparaison, Astro Boy adoptait un point de vue plus humain, plus mature finalement.
Thématiques : 3,5/5
Une des grandes forces de PLUTO, c’est de développer d’une excellente manière ses personnages. C’est d’autant plus fascinant quand on sait que le matériau d’origine, Astro Boy, se contente de les montrer sans les exploiter. La caractérisation de chacun des robots et leur passé trouble sont utilisés intelligemment pour créer le mystère, même si on peut regretter l’emphase. Gesicht, Astro, et finalement Epsilon sont ceux qui m’ont le plus marqué.
On notera les ressemblances physiques avec des personnages d’autres oeuvres de Naoki Urasawa; ce qui pourrait influencer votre avis sur eux. Pour ce qui est des antagonistes, c’est peut-être là que le bat blesse. Pluto est vraiment effrayant tout au long de l’histoire, mais le dénouement est décevant. Les autres antagonistes, eux, manquent cruellement de substance. De mon point de vue, il aurait été pertinent de réduire le nombre de personnages pour qu’on comprenne bien les motivations et aspirations de chacun.
Personnages : 4/5
Pluto, en résumé :
💎 Les points forts :
- Une bonne gestion de la tension et du mystère.
- Des personnages superbement bien développés.
- Des visuels réussis, en particulier pour ceux réalisés de manière traditionnel.
🪨 Les points faibles :
- Le dénouement et le traitement des thématiques manque de maîtrise.