Le film est disponible depuis ce vendredi 7 novembre sur Prime Video, voici notre critique de l’adaptation animée de LOOK BACK !
Avant de passer à la critique, petits rappels concernant LOOK BACK ! Il s’agit au départ d’un manga one-shot de Tatsuki Fujimoto. Il est paru le 19 juillet 2021 sur le site Shōnen Jump + de l’éditeur Shūeisha. L’oeuvre est disponible en français aux éditions Crunchyroll. Retrouvez notre critique du manga.
Fujino, adolescente surdouée, a une confiance absolue en son talent. Kyōmoto, elle, se terre dans sa chambre et pratique sans relâche. deux jeunes filles d’une même ville de province, qu’une passion fervente pour le dessin va rapprocher et unir par un lien indéfectible…
En février 2024, on apprenait qu’un film adaptant le one-shot était en production. Depuis, le moyen métrage est sorti au Japon, et même dans nos salles obscures françaises, le temps d’un week-end. La bande-annonce du film est à (re)découvrir, en VOSTFR et en VF !
Et finalement, qu’est-ce que vaut ce film LOOK BACK ?
L’avis de Skalkoza !
A l’époque où le manga est sorti, je ne connaissais de Tatsuki Fujimoto que Fire Punch et Chainsaw Man. C’est donc avec une idée certaine que j’avais entamé la lecture du one shot. Au bout de quelques pages, force était de constater qu’il était radicalement à l’opposé de ce à quoi je m’attendais.
Oui, c’était différent. Mais oui, c’était extrêmement prenant. J’avais adoré chaque bout d’histoire et chaque détail. La (més)aventure de Fujino et Kyōmoto m’avait prise aux entrailles.
C’est donc naturellement qu’à la sortie du film, je me suis empressée d’aller au cinéma pour voir ce que ce chef-d’œuvre donnait sur grand écran. Le résumé de mon ressenti en une phrase : c’était génial. Je n’ai vraiment pas été déçue. La direction artistique et l’animation étaient incroyables. La musique prenante. L’histoire toujours aussi touchante.
Le film d’animation a su ajouter une certaine touche de clarté et de fluidité par rapport au manga. Cela est surtout vrai pour les personnes qui ne sont pas familières avec le medium. Je me souviens encore de mon collègue qui m’a dit après avoir lu le one-shot : « Merci mais je n’ai rien pigé ». Je reste certaine que s’il regarde le film, le message sera beaucoup plus clair et accessible pour lui.
Ma seule et unique déception du film est la scène où Fujino court dans le champs au retour de sa rencontre avec Kyōmoto. Dans le manga, la planche est d’une puissance émotionnelle sans égale. Je ne m’explique toujours pas ce choix de modifier cette scène, avec toute la charge qu’elle porte.
Mis à part ça et au risque de me répéter, ce film est pour moi un petit bijou d’une heure, il serait triste et dommage de passer à côté.
Alors, vous attendez quoi pour vous lancer ?
Mon avis !
Sur le fond, le film adapte à merveille le manga. Je dirais même qu’il le magnifie en permettant une meilleure compréhension du titre, et de la seconde partie en particulier. Au delà de ça, j’ai trouvé que la tension sentimentale entre nos deux protagonistes était plus flagrante dans le film. Peut-être du fait des expressions faciales, des rougissements brusques des protagonistes.
Évidemment, comme il s’agit d’une adaptation fidèle à la case près, ce film conserve les défauts du manga. Et je trouve cela un peu dommage quand on voit qu’il ne dure que 57 minutes. Il y avait de la place pour étoffer l’oeuvre, pour détailler un peu plus le processus créatif ou même pour développer la relation entre les deux protagonistes.
Fort heureusement, le propos principal du one-shot et sa puissance émotionnelle restent intacts. On passe par tout un tas d’émotions, du rire aux larmes. Mais surtout, on ressort de ce visionnage avec l’envie de d’écrire, de dessiner, de créer. Je l’avais ressenti avec le manga aussi, mais là, il y avait quelque chose de plus viscéral encore !
Sur la forme
C’est à mon sens une bien meilleure adaptation que Chainsaw Man. Je m’explique. Le style graphique de Fujimoto est très particulier, et contribue à la force de ses titres. Dans le cas de LOOK BACK, la direction artistique s’éloigne un peu de la patte brute et « imparfaite » de l’auteur. Pour autant, l’expressivité et le côté organique sont conservées.
En termes d’animation, c’est une véritable démonstration de la part de Kiyotaka Oshiyama (réalisateur et animateur) et Toshiyuki Inoue (animateur). Les deux hommes ont produit 70% des séquences du film. C’est COLOSSAL. Et cela permet d’avoir un rendu d’une fluidité sans pareille. Ainsi, plus que les plans cinéma c’est la façon de déconstruire le mouvement que l’on retient, et c’est pour moi le meilleur de Fujimoto.
Mon seul regret est le même que celui de Skalkoza… La séquence où Fujino danse sous la pluie. Dans le manga, il y a un arrêt sur image, dont on pourrait faire un poster. Dans le film, pas d’arrêt, on passe de suite au plan suivant. J’attendais cette scène et j’admets avoir été déçu. En revanche, la scène du karaté m’a fait forte impresion !
Le dernier point, et une autre plus value du 7ème art, c’est la bande-son. Haruka Nakamura nous offre des compositions exceptionnelles. Il m’a suffit de ré-entendre quelques notes pour la rédaction de cet article pour me retrouver dans mon siège, au cinéma, au moment où je regardais le film. Et avec tous les ressentis du moment.
Saisissez cette main, et allez regarder look back !
On vous invite à lire Chainsaw Man, Fire Punch, Adieu Eri
ainsi que les anthologies 17-21 et 22-26