Pour cette nouvelle présentation, je vous parle d’un manga de dark fantasy : CENTURIA chez Kurokawa ! Voici mon avis sur le tome 1 !

CENTURIA, tome 1 :
C’est la dernière grosse sortie du catalogue Kurokawa. Et l’éditeur semble miser beaucoup sur le titre. Kit presse, jaquette réversible et venue de l’auteur à l’occasion de Japan Expo 2025 : tout y est !
Et puis… Il faut dire que Tohru Kuramori, l’auteur, est un ancien assistant de Tatsuki Fujimoto ! Quand on voit ce que sont devenus ses prédécesseurs, on peut comprendre le pari !
Au delà de ça, c’est un objet livre dans les standards du marché avec un papier assez opaque et une impression qualitative.


Julian hérite du pouvoir de cent esclaves, mais dans un monde de violences et d’injustices, ce don a un prix.
Aspirant à la liberté, le jeune Julian embarque clandestinement sur un navire. Très vite, il se lie d’amitié avec les cent esclaves présents à bord, notamment avec Mira, une femme enceinte qui se prend d’affection pour lui. Or, tous ignorent ce que leur réservent ces eaux réputées maudites…
Plongez dans un nouvel univers de dark fantasy !
La force de 100 hommes, cela lui suffira-t’il pour obtenir sa liberté ?
CENTURIA prend place dans un univers sans concession et d’une grande violence. L’aventure débute sur un navire, proche des galions en vogue aux XVI et XVIIIème, qui transporte des esclaves. Cela permet de situer un minimum dans le temps. De ce point de vue, l’oeuvre relève bien plus de Vinland Saga que de Berserk. Cependant, ce monde est empreint de fantastique.

Et c’est au moment où ces éléments s’invitent dans le récit que l’on peut le rapprocher de l’oeuvre de Kentaro Miura. Les créatures d’horreur évoquent également les descriptions cauchemardesques de Lovecraft, tout comme l’ambiance poisseuse, vermoulue, qui se règne sur ce bateau. Malheureusement, même si c’est un monde résolument fantastique, il y a tout de même des éléments qui semblent invraisemblables (comme l’accouchement de Mira)
Univers : 4/5
Pour ce qui est de son histoire, CENTURIA nous plonge rapidement dans le vif du sujet, peut-être un peu trop d’ailleurs. On découvre Julian, Mira et les autres esclaves mais pas le temps de s’attacher que tout bascule déjà avec l’arrivée d’une entité marine qui lui propose un dilemme cornélien. Le déroulement qui suit est une débauche d’action et paraît un peu brouillon.

Arrivé à la fin de ce premier volume, on ne sait pas vraiment où veut nous emmener l’auteur. On se raccroche donc aux thématiques abordées : la liberté, la famille et également le rapport à la mer. C’est prometteur, mais nous n’avons pas grand chose de concret pour nous projeter. La fin du tome m’a rappelé l’arc de la ferme de Vinland Saga, avec toutefois un protagoniste proactif. À titre personnel, j’ai manqué d’éléments poussant à la lecture.
Scénario : 3,5/5
Ce tome 1 de CENTURIA se concentre sur les liens que va tisser Julian, le protagoniste. Dans la première partie, il fait la connaissance de 100 esclaves, et les démonstrations de leur solidarité ont quelque chose de vraiment grisant. Mais c’est sa relation avec Mira qui est au centre du récit. Elle est compréhensible, néanmoins, elle m’a paru assez artificielle.

Peut-être que cela vient de moi, que je n’ai juste pas adhéré au lien des personnages, mais je dirais que c’est le rythme trop rapide est en cause : il ne laisse pas le temps de s’attacher. D’autres relations, dialogues, réactions paraissent trop candides également, au regard de l’univers dans lequel évoluent ces âmes. Les personnages introduits en fin de volume m’ont fait plus forte impression; notamment parce qu’ils sortent un peu des clichés.
Personnages : 3,5/5
D’un point de vue visuel, Tohru Kuramori nous propose quelque chose de très complet avec CENTURIA. C’est d’autant plus impressionnant que c’est sa première série. Les décors font l’objet d’un soin particulier, permettant une immersion totale dans cet univers. En termes d’expressivité, c’est réussi aussi, même si on peut noter des maladresses parfois.

Deux choses m’ont marqué. La première, c’est la représentation de l’action. Le mangaka préfère miser sur des doubles pages percutantes que sur un découpage très fragmenté décomposant les séquences de combat. La seconde, c’est l’aspect horrifique de l’oeuvre. Cela transparaît dans la représentation des morts et des créatures marines. On peut rapprocher ce traitement du travail de Gou Tanabe sur Les Chefs d’Oeuvres de Lovecraft.
Visuels : 4/5
CENTURIA, en résumé :
💎 Ce que j’ai aimé :
- L’univers très « maritime » et l’atmosphère implacable.
- Le thème central de la famille, l’idée qu’elle va au delà des liens du sang.
- Les décors immersifs et les créatures cauchemardesques.
🪨 Ce que j’ai moins aimé :
- Le déséquilibre entre la construction de l’univers et les éléments d’intrigue.