Alors alors, qu’avons nous dans le coffre aujourd’hui… Ahh Jormungand de Keitaro Takahashi aux éditions Meian! Bon et bien… C’est parti!
Ce que l’on sait sur Jormungand
Bon par chez nous, c’est surtout l’adaptation animée que vous devez connaître. Alors c’est une bonne chose, Jormungand reste un bon animé. D’ailleurs pour ceux que cela intéresse, il existe deux saisons à cette adaptation. Toutes deux disponibles en téléchargement sur Wakanim ou chez Dybex.
Mais j’ai pour principe de me dire que pour apprécier pleinement une oeuvre, il vaut mieux s’en référer au média originale. Ici c’est donc le manga de Keitaro Takahashi. Et tout d’abord, je dois adresser un grand merci à Meian pour avoir pris la décision d’éditer ce titre!
C’est une excellente chose qu’un éditeur décide d’adapter des oeuvres un peu “underground” comme cela.
Pour ce qui est des tomes en France, les deux premiers seront disponibles le 18 juillet. Même si certains d’entre vous ont peut-être eu la bonne idée de se les procurer à Japan Expo, il y était en sortie anticipée.
Un peu plus d’informations sur la série dans notre article précédent.
Bon parlons donc de ce premier tome, mais comme si on n’avait pas vu l’animé auparavant!
Commençons par les couvertures!
Personnellement, après un bref coup d’oeil à la première, je lis la quatrième:
Jonah est un enfant-soldat qui hait les armes depuis qu’il a perdu ses parents lors d’un bombardement. Il s’infiltre dans la milice privée de Koko Hekmatyar, une jeune vendeuse d’arme au caractère pour le moins… explosif !
Un résumé qui donne envie, n’est-ce pas?
Parlons donc de la première de couverture donc:
Meian a décidé de garder la couverture de l’édition japonaise, une bonne chose selon moi car celle-ci est particulièrement réussie.
On a donc Koko à gauche et Jonah à droite. Les dessins retranscrivent les caractères et rôles des deux personnages. Koko mise en avant, un sourire quasi dément se reposant sur Jonah, qui lui semble beaucoup plus effacé bien qu’étant indispensable.
Et maintenant, on passe à la lecture!
Donc l’histoire nous raconte l’histoire d’un ex-enfant soldat, Jonah et d’une marchande d’armes totalement fêlée, Koko Hekmatyar.
Un duo peu banal
On commence par Jonah.
Celui-ci possède une certaine ambivalence, en effet, bien qu’il n’hésite pas à se servir d’armes à feu, il hait celles-ci. Un premier point intriguant sur ce personnage, mais qui est loin d’être seul.
Dans ce premier tome, on nous raconte son introduction dans l’équipe “Jormungand” de la marchande d’armes Koko Hekmatyar. Jonah fait réellement figure d’exception.
D’abord, il est très jeune, une dizaine d’année environ.
Ensuite, il semble faire partie d’une ethnie différente des autres personnages: cheveux blancs, teint mat, et d’après la couverture: des yeux rouges. Ainsi qu’un caractère très étrange pour un enfant de son âge; froid, peu causant, le regard sombre.
L’auteur a brillamment réussi à en faire un personnage à part, aussi bien par l’écrit que par le dessin.
Et à cela s’ajoute une arme: une arme de poing, un fusil d’assaut, ou n’importe quelle autre machine de guerre.
Vous avez donc le portrait de ce personnage, aussi intriguant qu’atypique dans le monde dans lequel il évolue.
En tant que lecteur, on ne s’identifie pas à lui, évidemment, mais on veut savoir comment il en est arrivé là. Qu’est-ce qui l’a poussé et qu’est-ce qui le pousse encore. Et on prend même un certain plaisir à le voir arborer une autre expression que son air impassible, notamment ses sourires. (Ou encore un certain moment avec l’omelette, aussi étrange que le personnage!).
Et vient donc ensuite Koko.
Là aussi, un personnage qui dénote avec le reste de l’univers. Pour résumer Koko… On peut bien sûr parler de folie. Mais dans ce tome, on nous montre également d’autres facettes de ce personnage. Sa filiation notamment, qui lui permettrait des avantages non négligeables mais qu’elle refuse d’utiliser. Ainsi, elle n’est pas la “Princesse”, bien que tel soit son surnom, à laquelle on pourrait croire. Elle n’a pas ce caractère hautain, suffisant, pourri-gâté qu’on pourrait lui attribuer en premier lieu.
Et derrière tout ça, derrière son envie d’argent, elle a un rêve, une ambition profonde qu’elle garde en elle.
Cette folie apparente n’est peut-être donc qu’une façade pour elle? On n’en sait pas beaucoup plus dans ce tome, mais nulle doute que cela cache quelque chose.
On nous montre également son génie pour les affaires. Elle n’est pas juste une marchande d’armes, c’est une manipulatrice hors paire lorsqu’il s’agit de vendre ses cargaisons.
Impressionnante d’efficacité, elle ne recule devant rien pour parvenir à ses fins. Nul doute donc qu’elle parviendra à réaliser ses ambitions, encore plus avec l’équipe de Jormungand.
Parlons en un peu de cette équipe Jormungand
On nous la présente avec cette phrase:
Je pourrais dévorer cinq continents
Et engloutir trois océans, le ciel
Me restera à jamais inaccessible,
Prisonnier de ce corps sans ailes,
Sans bras, sans jambe
Je suis le serpent-monde,
Mon nom est Jörmungand.
Une référence directe à la mythologie scandinave donc (maintenant vous devriez savoir que c’est un sujet que j’apprécie!). Jormungand c’est aussi l’Ouroboros, le serpent qui se mange la queue, symbole d’éternité et de renouveau constant.
Peut-être une référence à l’ambition de Koko. Je n’ose pas vous en dire trop, quel intérêt auriez-vous à lire ensuite?
Jormungand regroupe donc 8 membres en plus de Koko et Jonah.
Dans ce premier tome, l’accent est mis sur deux personnages principalement:
Valmet et Lehm. On en apprend un peu plus sur eux que sur les autres. Leurs caractères, leurs capacités, leurs passés respectifs aussi. Je vous laisse découvrir ça lors de votre lecture bien évidemment.
Un autre point qu’il me paraissait important de noter, c’est la documentation. On sent que l’auteur s’est vraiment intéressé au sujet, qu’il le maîtrise. Les noms de lanceurs, les noms des hélicoptères, des différentes armes. C’est intéressant à suivre.
Parlons un peu du dessin dans Jormungand
Alors pour ma part, je pense qu’on ne pouvait pas mieux faire.
Le dessin colle parfaitement à l’histoire. Sombre, violent, bourrin. Avec des éclats d’humour disséminés par-ci par là.
Pour le coup, je pense que vous montrez tout ça sera plus pertinent et plus parlant pour vous.
L’intensité transpire dans les traits. On entendrait presque les balles qui sont tirées!
Les dessins sont en quelque sorte bruyants dans les scènes de poursuite et de combat.
Le mot de la fin, le mot du nain
Alors cette fois-ci je reprends mes connaissances sur l’animé. Et je dois dire… que ma version préférée est… le manga.
L’animé a effectivement le point positif de mettre du mouvement, de la musique, des sons sur les images (logique me direz-vous). Mais je trouve le manga est plus intense, plus fort dans les scènes. Bien évidemment cet avis ne concerne et n’engage que moi.
Mais quoiqu’il en soit, Jormungand est une œuvre à côté de laquelle il ne faut pas passer. C’est un titre qui a quelque chose d’actuel, un thème original bien qu’assez grave. Alors si vous ne connaissiez pas… Lancez-vous! Meian a joué une sacrée carte sur ce coup!
JORMUNGAND © 2006 Keitarou TAKAHASHI / Shogakukan Inc.