Ouvrons-le coffre pour une nouvelle pépite! Aujourd’hui on parle du premier titre d’un nouvel éditeur: Laughter in The End of The World chez Shiba Édition.
Notre Gaak Ludwig vous parlait de ce nouvel éditeur le mois dernier, aujourd’hui c’est à mon tour de vous présenter leur premier titre!
C’est parti pour la découverte!
Un peu plus sur Laughter in the End of The World !
Laughter in the End of The World est un manga de Yellow Tanabe (Kekkaishi, Birdmen). Sa prépublication dans le Shonen Sunday a eu lieu en 2012. Il s’agit d’un One-Shot.
Le titre était passé entre les mailles du filet des éditeurs français jusqu’à ce jour. C’est finalement l’éditeur belge Shiba Édition qui nous fera parvenir l’oeuvre
Les couvertures!
La première de couverture est vraiment agréable, les tons bleus sont attirants et font évidemment ressortir la marque rouge sur le visage du personnage. Ce personnage, que l’on devine être le protagoniste, est plutôt charismatique.
Cette couverture donne vraiment envie, c’est typiquement une de celle qui pourrait me faire acheter l’oeuvre sans regarder le reste.
D’ailleurs, elle est plus sympa que l’originale des éditions Shogakukan. En effet, Shiba Édition nous gratifie de l’illustration entière !
Bon petit bémol selon moi, le titre est difficilement lisible. Noir et bleu sur fond bleu, ça passe mal. Même le “End” ne ressort pas bien.
La 4ème nous présente deux personnages, celui de la première ainsi qu’une petite fille. Ainsi qu’un résumé du manga que voici:
A une époque où les ténèbres ont envahi le monde et l’ont précipité vers sa chute, des êtres qu’on appelle “démons” vivent haïs de tous…
Sont ils venus apporter l’espoir ou la ruine sur le monde?! Dans une ville bouleversée par l’apparition successive de deux démons, le rideau se lève sur la fin qui approche!!
Cela donne plutôt envie non? Alors allons-y!
En avant la lecture de Laughter in the End of the World!
Ce qui m’a marqué en début de récit, c’est l’efficacité de l’autrice à mettre sur pieds son univers. En deux pages et par le biais d’un flashback, le concept de base et les enjeux sont introduits.
Les démons possèdent une marque, ils sont immortels.
Les personnages principaux: Luca, Haru et les citoyens!
Les personnages principaux sont introduits rapidement mais correctement et tout aussi efficacement. Le duo marche plutôt bien, Luca le grand frère protecteur, un peu brut de décoffrage avec ses ambitions et surtout sa marque du démon, ainsi que sa petite soeur Haru toute jolie et toute mignonne.
Haru est nécessaire, elle permet d’humaniser Luca aux yeux des habitants.
Le cadre est tout de suite mis en avant, et est plus intéressant qu’il n’y paraît. On est dans un petit village éloigné de tout. Si bien qu’il a même échappé à la tragédie du siècle, le Démon Blanc. En effet, ce village fait partie des 30% de villages ayant été épargnés par l’Après-midi noir.
Pourtant, on sent bien une tension vis-à-vis des démons, les “marqués”. Ce n’est pas anodin, même dans un village apparemment isolé de tout, cette “peur” des démons est présente. Pourtant Luca n’a rien de bien effrayant… Au contraire!
Qui est donc en tort? Les démons? Ou les habitants?
Dès lors on comprend que la thématique du rejet et de la haine “raciale” sera au centre de ce One-Shot.
Par la suite, j’ai trouvé que le point de vue défendu par Luca était très intéressant. Luca n’est pas un héros, il agit pour ses intérêts. Il n’a que faire des discours larmoyants des habitants. Discours qu’il trouve injustifiés d’ailleurs puisque ceux-ci ont tué le démon qu’ils craignent et ce, à plusieurs reprises. Dans cette discussion avec le maire de la ville, on retrouve l’idée que la haine entraîne la haine.
Luca, en tant que démon, se met à la place du démon chassé. On apprend ainsi que Luca, personnage principal, est un “mangeur de démons”.
Une enquête difficile
Puis, l’histoire prend une tournure plutôt intéressante, celle d’une enquête. Evidemment, elle concerne “Godot”, le démon qui terrorise les habitants.
Un fait intéressant ressort, les habitants l’ont massacré sans pour autant le connaître. En témoigne la difficulté qu’à Luca à recueillir des informations.
Là encore, ça n’est pas anodin et cela sert le propos. Sous prétexte qu’il est marqué, il était coupable?
On apprendra aussi que ce que les habitants appellent “Démons”, sont aussi appelés Immortels. Le choix du terme démons est forcément biaisé, alors que celui d’Immortels est plutôt neutre. On penche définitivement vers le point de vue des Immortels et de Luca à partir de là. Ce sont finalement eux les opprimés, et les “Hommes” sont les oppresseurs.
On est toujours dans cette idée de discrimination envers une minorité finalement.
Les scènes montrant cela sont nombreuses!
Alors qu’il vient pour sauver les habitants, ceux-ci ne sont même pas prêts à lui accorder le gîte!
Un autre personnage important: le prêtre dégonflé
Son point de vue en tant qu’homme d’Eglise est intéressant. Alors qu’on pourrait s’attendre à ce qu’il aille dans le sens de celui des villageois, son point de vue est radicalement opposé. En fait, il est intéressant car il ne va pas dans le sens qu’on pourrait lui attribuer en tant qu’homme d’Eglise.
En effet, celui-ci ne considère pas Luca ou même Godot comme des démons.
Il fait une différence entre les Immortels et le Démon Blanc.
Il est également un des seuls de l’histoire à avoir vu le fameux Démon Blanc.
De plus, il a lui aussi vécu la discrimination, car étant issu de la montagne, il était mal vu à la ville.
C’était d’ailleurs assez surprenant de voir un personnage de second plan aussi bien travaillé, je rappelle qu’on est dans un One-Shot!
Il est le premier à évoquer le fait que les Immortels sont des fragments du Démon Blanc ayant pris forme humaine. Et surtout qu’ils sont voués à s’entre-dévorer et à ne faire plus qu’un afin de redevenir le démon originel.
Petit à petit donc, on apprend les réels tenants et aboutissants de l’histoire.
On parle on parle, mais quand est-ce qu’on se bat?
Tout de suite évidemment! On l’attend évidemment depuis le début, le combat avec Godot finit par arriver.
Il est fort sympathique, dynamique et surtout plein de sens. Comme Luca, on en apprend beaucoup dans ce combat.
C’est d’ailleurs à ce moment qu’à lieu LE gros plot Twist de ce manga. C’était vraiment cool, j’avoue que je ne l’avais pas vu venir.
Laughter in the End of The World :Qu’est-ce qu’on en retient?
Là où se situera tout l’enjeu de l’histoire, c’est dans la confrontation entre Luca et le maire et les habitants. Un message important s’en dégage: si l’on reste dans la peur, on l’entretient et rien ne changera jamais, déclaré par Luca aux habitants. Un message entre les lignes également, qui démontre l’absurdité du racisme et du délit de faciès.
La joute verbale se termine par une tirade bien pensée à l’encontre des habitants. Et une réflexion sur qui fut réellement le fautif dans l’histoire.
L’histoire se finit par des pages que j’ai trouvé très poétiques. Permettant d’aboutir à la fin de la réflexion qu’offre le manga.
A la fin est également présent un prologue de l’histoire. Petit plus sympathique de la part de Shiba Edition. Qui plus est, il apporte un peu plus de sens encore à l’histoire.
L’avis du Nain pour la fin!
Alors… Je vais commencer par mon avis après la première lecture… Entre déception et frustration.
En premier lieu, je fus satisfait de ce que je pensais être un premier tome (oui, j’avais oublié que je lisais un One-Shot). Quelle fut ma déception quand je me souvins qu’il s’agissait d’un One-Shot!
A ce moment, pour moi, Laughter in the End of The World terminait vraiment mal. Je m’explique. En fait, le sentiment de vouloir lire la suite était bien trop présent. Ce qui, toujours à mon humble avis, n’est pas une bonne chose pour un One-Shot. Justement, un One-Shot doit être court, et bien évidemment auto-conclusif.
Mais quelque chose clochait, quelque chose me disait que je me trompais. J’ai donc décidé de relire l’entièreté de ce One-Shot.
Et j’ai bien fait! A la lueur de cette nouvelle lecture, j’ai pu saisir tout le propos de Laughter in the End of The World.
Alors évidemment, le sentiment de vouloir une suite est toujours présent, mais bien moins fort une fois qu’on a apprécié tous les détails. Un peu comme l’enquête que mène Luca, c’est une enquête pour comprendre tout l’univers de l’histoire.
Et finalement, ce manga devient très intéressant. Ainsi, je vous le recommande fortement.
Evidemment, si Yellow Tanabe décide un jour de reprendre l’oeuvre et d’en faire une série, je serai le premier à en être ravi!
Mention spéciale à Shiba Edition donc, pour avoir sorti ce titre d’outre-tombe. Et également pour avoir laissé le prologue en fin de tome.
Mon seul bémol restera donc la couverture.
En attendant, je pense qu’ils méritent votre soutien, ne serait-ce que pour avoir été fouiller dans les catacombes de l’univers manga et avoir déniché Laughter in The End of the World!
Shumatsu no Laughter © 2013 SHOGAKUKAN YELLOW TANABE