L’heure est au bilan pour les animés de l’automne 2021 ! On commence avec l’une des figures de proue de la saison… Takt Op. Destiny !
Takt op.Destiny est projet crossmedia. Il se compose, pour l’instant, d’un jeu vidéo produit par Bandai Namco Arts et DeNA et d’un anime. Il ne s’agit donc pas d’un anime original.
Petite originalité de la production de l’anime, c’est une collaboration entre les studios MAPPA et Madhouse.
La musique est comme une lumière qui illumine le cœur des gens. Elle a pourtant disparu de notre monde. Tout a commencé lorsqu’une météorite noire est tombée sur Terre. Des monstres nommés D2 ont émergé pour nous anéantir. Comme ces créatures étaient attirées par les mélodies, la musique est devenue taboue. Mais des opposants sont apparus. Les Musicart sont des filles tirant leur pouvoir de la musique et pouvant vaincre les D2. À leur côté, les Chefs d’orchestre les dirigent et les guident.
Nous sommes en 2047. Les États-Unis ont été dévastés par la lutte contre les D2. Takt, le chef d’orchestre, et Destiny, la musicienne, se rendent ensemble à New York. Dans un monde sans musique, Takt se languit de celle-ci. Pendant ce temps, Destiny la Musicart espère anéantir les D2. La mélodie qu’ils produisent ensemble sera-t-elle leur dernier espoir ?
Les 12 épisodes de l’anime sont à retrouver sur Crunchyroll.
L’avis de Balin: Takt op. Destiny, une publicité à la japonaise
Takt op. Destiny prend place dans un monde où la musique est désormais bannie car elle attire les D2, des monstres détruisant tout sur leur passage. Takt Asahina est un jeune homme passionné de musique. Accompagné d’Anna et de Destiny, une Musicart qui ressemble trait pour trait à Cosette, sa défunte amie; il s’engage dans une aventure qui l’amènera à se battre contre des D2 mais également d’autres Conductor. L’idée avait de quoi attirer la curiosité, et le potentiel pour plaire.
Néanmoins… Dans l’exécution, c’est assez décevant. L’histoire est simple mais elle ne l’assume pas. La narration se perd, en tentant vainement de rendre le récit complexe. Encore une preuve qu’il n’y a pas besoin de proposer une histoire alambiquée pour qu’un anime soit intéressant à regarder.
À côté de ça, l’univers, qui semblait vaste, n’est pas exploité. On ne sait rien de la civilisation, de son ressenti par rapport aux D2. Quid de Destiny qui semble être une Musicart à part?
Au final, le tout donne une impression artificielle, comme une coquille vide. C’est tout juste correct à suivre; et les derniers épisodes n’ont fait que me conforter dans cette idée. Le rythme s’accélère, le dénouement est expédié, et la conclusion bâclée… Comme une impression d’avoir perdu mon temps avec ce visionnage.
C’est dommage. Je pense vraiment que la série aurait gagné à aborder son histoire avec moins de fioritures, parce qu’il y avait de bonnes idées.
Scénario: 2/5
Pour ce qui est des personnages, Takt op. Destiny nous propose une galerie assez fournie. Et pour cause… Il faut bien faire la promotion du jeu-vidéo et de ses divers personnages!
Les designs sont tous très intéressants, recherchés. On voit qu’un soin particulier y a été apporté. Même si on sent aussi que les personnages ont été fait pour appâter le client; nous ne sommes pas dupes chers producteurs, vous voulez qu’on les ait tous dans notre Waifudex. Mais à la limite… Pourquoi pas.
Par contre… L’effet coquille vide est là aussi. J’ai trouvé les personnages très (trop) plats, comme s’ils n’étaient définis que par un seul et unique trait de caractère. En termes de développement, d’évolution, c’est très superficiel aussi. Destiny s’humanise au cours de la série, Takt est un peu moins rustre… On a fait le tour.
Les personnages secondaires, Anna ou encore Lenny, avaient un bon potentiel… Mais ils ont été mis de côté. Triste. Et pour ce qui est des antagonistes… Non, je vais finir par être vulgaire. Il n’y a que Hell à la limite, qui, malgré son design de Rouge the Bat, est à peu près potable.
Finalement, ce qui en ressort… C’est encore une fois une impression de gâchis, dans le sens où on ne s’attache jamais vraiment aux personnages.
Personnages: 3/5
Ce qui sauve un peu Takt op. Destiny, quand même, c’est son animation. Madhouse et Mappa fournissent un bon travail. C’est coloré, c’est dynamique. Les combats étaient impressionnants je le reconnais, avec de très beaux effets de caméras parfois. C’était fluide et bien chorégraphié.
Autre point que j’ai beaucoup apprécié, et que j’aurais aimé voir plus souvent, ce sont les animations de jeu au piano. Cela semblait si réel que j’aurais probablement pu les reproduire si j’avais eu un clavier et du talent.
Petit bémol cependant… La qualité d’animation est assez irrégulière sur l’ensemble des épisodes. Je ne veux pas incriminer de studio (je ne sais pas quels épisodes ont été produit par MAPPA ou par Madhouse); mais certains épisodes étaient fades quand d’autres étaient des claques visuelles. Une jolie coquille donc.
Animation: 4/5
Et enfin, pour parler de ce qui fait la spécificité, l’identité de Takt op. Destiny, abordons la musique! En grand amateur de musique, j’étais content de découvrir un anime qui semblait mettre sa bande-son au service du récit. Sauf que… Ça ne fut pas le cas.
J’ai trouvé que le monde de la musique était très mal inséré dans l’anime; comme si l’anime n’avait pas été pensé autour de cela en fait. Les chefs d’orchestres agitent leur baguette, mais on ne perçoit pas de sens dans leurs mouvements. Pire… L’anime se tire une balle dans le pieds en montrant qu’une Musicart peut se débrouiller sans Conductor, voire être meilleure. Pourquoi mettre des Conductor dans ce cas? Ils sont inutiles.
L’anime est parsemé de références à la musique classique. Rhapsody in Blue, des compositions de Beethoven (la Sonate Pathétique (n°8), la Sonate au Clair de Lune (n°14), la 5ème Symphonie), de Gustav Mahler (Symphonie n°1, 4ème mouvement (Titan), Symphonie n°5, 4ème mouvement (Adagietto)), le Concerto pour piano n°1 de Tchaïkovsky, la Chevauchée des Walkyries de Wagner. C’est sympathique… Mais ça deviendrait intéressant si ces musiques servaient l’histoire, ou l’action. Encore quelque chose qui n’a pas été exploité à sa juste valeur à mon sens.
Si vous voulez un anime qui fait de jolies références à la musique, et qui s’en sert mieux, je vous recommande Listeners!
Musique: 3/5
En résumé qu’est-ce que j’en pense?
Pas que du bien ça c’est certain.
À mon sens, le scénario aurait pu être intéressant s’il avait été traité avec plus de simplicité. En voulant paraître complexe, il en oublie l’essentiel. L’univers qui semblait vaste est à peine exploité. Les personnages sont plats au possible, que ce soit les protagonistes principaux, les personnages secondaires ou les antagonistes. Ils n’ont que leur design pour eux. Et la musique, qui pourtant était un point clé de l’oeuvre; et reléguée au rang d’artifice. Malgré de nombreuses références, la musique n’est que trop rarement au service du récit. On a vraiment l’impression que c’est là pour nous dire « Eh! N’oubliez pas, on a intégré de la musique classique à l’OST! »
Le seul point qui vient sauver le meuble… C’est l’animation. Les studios MAPPA et Madhouse nous proposent de belles séquences, avec des effets visuels impressionnants. Le tout est cependant terni par une animation irrégulière tout au long de la série. Certains épisodes sont fades quand d’autres sont des claques visuelles. Je ne pousserais pas le vice jusqu’à attribuer les épisodes « mauvais » à un des deux studios… Mais bon, il y a clairement deux salles deux ambiances.
Takt op. Destiny aurait pu être grandiose, mais l’anime s’est perdu en chemin, ne devenant finalement qu’une simple publicité japonaise pour un jeu gacha où l’on collectionne les Musicarts… Triste. (N’espérez pas une saison 2, la suite se trouvera dans le jeu vidéo).
Note globale: 12/20
L’avis de Goraikou: Takt op. Destiny, la surprise de 2021!
Pour être franc, Takt Op. Destiny est l’une des grosses surprises de cette saison automne 2021 à mon goût. Loin d’être parfait, l’anime m’a tout de même fait passer de très bons moments. J’ai dû prendre mon mal en patience à attendre chaque mardi tellement je voulais connaître la suite !
Pour l’ambiance globale de l’anime, c’est une réussite : les OST sont parfaitement cohérentes avec le thème qui tourne autour de la musique. Il s’agit très certainement du plus gros point fort de l’anime. Amateurs de musique, je ne peux que vous recommander ; surtout si le classique et le piano vous font vibrer. Préparez-vous à avoir les poils dressés !
Les couleurs et le design, des Musicarts notamment, nous plongent dans une ambiance à mi-chemin entre l’opéra et le déjanté. Le mélange fonctionne à merveille. Les seiyuu sont dans leur rôle et leur voix colle à la perfection aux personnages doublés. On salue Kōki Uchiyama et Reina Ueda (respectivement seiyuu de Takt et Hell) pour leur performance !
Ambiance : 5/5
Pour le scénario, on retombe sur quelque chose de plus classique, à la limite du shonenesque. Le héros se découvre un pouvoir qu’il doit apprendre à maîtriser pour atteindre son objectif. Même si l’évolution des personnages, sur laquelle nous reviendrons plus tard, est appréciable, on rencontre tout de même un léger vide scénaristique sur quelques épisodes.
Au cours de la série, on aura l’occasion de suivre le héros qui, comme nous, en apprend plus sur les méchants D2 qui empêchent les gentils humains de jouer de la musique. Au fil des voyages de nos héros, on découvre de nouvelles villes qu’ils auront toujours à sauver d’une attaque de D2, plutôt répétitif et assez classique en somme. On retrouvera tout de même des passages très intéressants, faisant avancer l’intrigue de manière… surprenante !
Au final, on nous propose une histoire intéressante mais qui, parfois, peut sembler quelque peu vide. On pourra tout de même se poser devant notre écran et simplement profiter sans se prendre la tête.
Scénario : 3,5/5
Je vous parlais des personnages un peu plus haut. Si pour le scénario il ne faut pas s’attendre au chef d’œuvre de la décennie, je trouve que les personnages principaux sont très bien développés. Takt a un côté égoïste qui s’estompe au fur et à mesure de la série pour laisser place à une personne plus altruiste. On retrouve d’ailleurs cette situation pour la Musicart Destiny. La relation et l’évolution de cette dernière entre les deux sœurs Schneider est des plus intéressantes ; banale au premier abord mais d’une complexité plus profonde qu’il n’y parait. Cette remise en question sur sa façon d’agir avec les autres m’a vraiment convaincu. Au final, ce qui est appréciable, c’est que la mentalité des personnages évolue sans cesse. Ce qui l’est moins, c’est que cette évolution n’a lieu que du côté de nos protagonistes.
On rencontrera tout de même des personnages secondaires intéressants : Lenny et Titan, Hell et Heaven par exemple. Petit bémol, ces personnages apparaissent peu et sont donc mis de côté au détriment des protagonistes. J’aurais aimé en apprendre davantage sur eux, tant ils auraient pu apporter à l’histoire.
Personnages : 4/5
Du côté de l’animation, ce n’est pas mal du tout. Pour une collaboration entre deux studios, on y trouve une certaine fluidité. Je trouve par ailleurs que cette collaboration semble s’améliorer au fil des épisodes. On sent de moins en moins la différence entre les épisodes d’action et ceux qui sont plus posés, permettant au scénario d’avancer.
Accordant une grande importance aux yeux des personnages dans les animes et mangas, ici c’est un carton plein ! Les yeux des Musicart sont stupéfiants, pétillants et on retrouve une certaine profondeur en lien avec leur personnalité.
Une collaboration pleine de surprises entre Madhouse et Mappa !
Animation : 4/5
Globalement, l’anime n’est pas le meilleur de cette année ; mais pour un titre qui s’est fait discret jusqu’à sa parution, il reste de très bonne qualité et saura vous faire passer un bon moment ! Installez-vous et laissez la mélodie vous porter !