Dernière sortie des éditions Lumen, voici mon avis sur le tome 1 du roman Les Carnets de l’Apothicaire! Est-il à la hauteur de sa réputation?
Les Carnets de l’Apothicaire, immersion dans la cité impériale !
Une jeune apothicaire face aux arcanes du pouvoir impérial…
À dix-sept ans, Mao Mao mène une vie dangereuse. Formée dès son plus jeune âge par un apothicaire des bas-fonds de la capitale, elle se retrouve enlevée et vendue comme servante dans le quartier des femmes du palais impérial. Pour échapper à la mort dans cette forteresse coupée du monde extérieur où complots et machinations se succèdent, la jeune fille doit cacher ses connaissances – bref, se fondre dans la masse.
Mais quand les morts suspectes de princes nouveau-nés mettent la cour en émoi, la passion de Mao Mao pour son art reprend le dessus. À force d’observation, elle découvre le pot aux roses… et se retrouve repérée par Jinshi, un mystérieux haut fonctionnaire à la beauté étrange. Devinant ses talents, il la promeut goûteuse personnelle d’une des favorites de l’empereur. Or, au beau milieu de ce nid de serpents, le moindre faux pas pourrait être fatal à la jeune fille…
Ce premier volume de Les Carnets de l’Apothicaire est un beau bébé de 636 pages. Il s’accompagne d’un recueil d’illustrations qui contient 8 illustrations couleurs.
Cette édition de Lumen reprend les deux premiers tomes de l’édition japonaise. Pour ce qui est de l’équivalent en manga, ce premier volume du light novel correspond aux 40 premiers chapitres du manga (environ la moitié du tome 8).
Avant la potentielle sortie en anime, je vous partage donc ma découverte de l’oeuvre !
Les Carnets de l’Apothicaire: Passons à la lecture !
Un univers crédible !
Les Carnets de l’Apothicaire prend place dans une Chine fantasmée, plus précisément dans le Palais Impérial. Il est assez difficile de donner des repères temporels précis, mais ce n’est pas d’une importance capitale. On découvre plusieurs lieux, en particulier la Cour intérieure (le hougong), mais aussi la Cour extérieure, ou le Palais vert-de-gris. L’ensemble de ces instances à un fonctionnement bien précis que l’on apprend à connaître.
Entre concubines et courtisanes, les moeurs de l’époque sont assez éloignées de ce à quoi on est habitué de nos jours. J’ai trouvé ce cadre assez intéressant, en plus d’être bien construit et cohérent.
On y suit les tribulations de Mao Mao. Apothicaire de formation, la jeune femme a été vendue au Palais Impérial. Désormais, elle occupe le poste domestique au sein de la Cour Intérieure. Mais, passionnée de poisons et de concoctions en tout genre, c’est son don pour la préparation de remèdes qui la fera sortir du lot. Ainsi, le récit se dévoile au gré des recettes, des ingrédients d’intérêt et de leurs effets sur l’organisme. Bien documentée, c’est une lecture qui se révèle assez instructive finalement !
Des personnages attachants !
Du haut de ses 17 ans, Mao Mao est une jeune femme au caractère bien trempé. Par son savoir et son ingéniosité, elle m’a rappelé Senku de Dr.Stone. À ceci près qu’elle a un passé bien plus sombre et complexe que notre scientifique. Elle est déterminée, téméraire la plupart du temps: c’est un personnage fort, franche au point de paraître irrévérencieuse parfois.
Mais si celle-ci est captivante, les relations que l’apothicaire entretient avec les autres personnages le sont tout autant. De nature discrète, voire introvertie, elle parviendra pourtant à nouer des liens très forts avec les différents acteurs de la vie du hougong grâce à ses talents. Cela lui vaudra d’entrer au service de Dame Gyokuyo, de rencontrer ses servantes, pour qui elle se prendra d’affection.
Par la suite, Mao Mao rencontrera une ribambelle de personnages, des concubines aux autres domestiques en passant par les militaires. Mais la relation la mieux écrite de ce premier volume est probablement celle qui lie la jeune fille à Jinshi, l’eunuque et intendant du hougong. La dynamique qui les lie, à la fois opposés et similaires, est une des forces de ce titre. Elle apporte beaucoup d’humour, mais tout un tas d’autres choses également !
Des malades, des morts…
L’autre force du récit, à mon sens, c’est la forme qu’il prend. En effet, Les Carnets de l’Apothicaire s’organise comme une succession d’enquête. Mao Mao, en plus d’être un mire, se révèle être une enquêtrice des plus efficaces du fait de sa sagacité.
Ainsi, elle soigne tout un tas d’affections, elle élucide des affaires d’empoisonnement mais aussi des situations plus étranges: fantômes, suicides, héritages, meurtres… Au départ, l’histoire semble n’être qu’une succession d’énigmes distinctes. Mais est-ce que tout ne serait pas lié…? Les fans de Sherlock Holmes seront servis !
Les intrigues de cour sont prenantes, chaque personnage ayant son lot de secrets et d’ambitions. Finalement on lit très facilement ce premier volume !
Le seul reproche que je pourrais faire serait lié au format épisodique. En effet, à l’origine, le roman fut publié sous forme de courts chapitres sur un site internet. Pour preuve, ce premier volume ne compte pas moins de 53 chapitres ! Cela implique beaucoup de rappels au court des épisodes. Lorsque l’on lit le livre d’une traite, on a ainsi une impression de redondance, avec des phrases et des descriptions qui reviennent bien trop régulièrement.
Et visuellement?
Pour ce qui est des visuels, j’avoue avoir été un peu déçu. Le trait de Touko Shino est fin, très joli au demeurant. Cependant, je trouve que ses illustrations manquent d’approfondissement. Elles sont trop légères selon moi.
Au delà de ça, une vingtaine de dessins ponctuent la lecture (18 si j’ai bien compté). De mon point de vue, c’était trop peu. Et le choix des scènes m’est apparu peu pertinent. Certains passages auraient eu plus de mérite à être illustrés. Heureusement que le recueil final vient combler un peu cette frustration.
Les Carnets de l’Apothicaire, en résumé:
C’est un titre qui me faisait de l’oeil, et j’avais à coeur de commencer avec l’oeuvre originale (le manga est une adaptation de ce roman).
J’avoue avoir adoré ma lecture ! J’ai dévoré le livre en une poignée d’heure. La lecture est facile, avec des chapitres très courts sous forme d’épisodes. Le seul reproche serait les rappels un peu trop fréquents, qui donne une impression de redondance.
Dans une Chine impériale quelque peu fantasmée, on prend plaisir à découvrir la vie de la Cité Impériale. Domestiques, concubines, eunuques… La cour s’anime !
Et c’est dans ce cadre que Mao Mao, apothicaire de formation, évolue. Rapidement, ses talents lui valent d’être remarquée. Ses remèdes et sa connaissance des poisons font d’elle une recrue de choix pour le hougong (la Cour intérieure). Avec son caractère bien trempé, et irrévérencieux sur les bords, elle se liera d’amitié avec tout un tas de personnes, dont certaines très puissantes. Ce sera aussi l’occasion de plusieurs situations cocasses.
Mao Mao est un personnage intelligent, perspicace, et également très curieux. J’ai retrouvé beaucoup de Senku (Dr. Stone) en elle.
Cela lui vaudra de devenir une sorte de détective, démêlant les énigmes et les intrigues de la cour. Entre jeux de pouvoirs, et de sentiments, c’est un récit qui sait nous tenir en haleine !
À la manière des enquêtes de Sherlock Holmes, Mao Mao résoud les différentes affaires en portant une attention toute particulière aux détails.
Visuellement, les illustrations de Touko Shino apportent un petit bonus d’immersion, mais elles ne sont pas transcendantes.