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Trillion Game : Gagner assez d’argent pour tout acheter !

  • Balin 
Trillion Game Avis Review Critique Tome 1 Riichiro Inagaki Ryoichi Ikegami Les Trésors du Nain Seinen

Trillion Game, c’est la nouvelle oeuvre de Riichirō Inagaki (Eyeshield 21, Dr.Stone) et Ryōichi Ikegami (Sanctuary). On parle du tome 1 !

Trillion Game Avis Review Critique Tome 1 Riichiro Inagaki Ryoichi Ikegami Les Trésors du Nain Seinen

Trillion Game: 1.000.000.000.000 c’est beaucoup là non ?

Pour ce premier tome, Glénat propose une édition qui reprend la couverture japonaise.
L’ouvrage en lui-même est plutôt correct. Le papier est un peu fin sans être transparent.

Trillion Game Avis Review Critique Tome 1 Riichiro Inagaki Ryoichi Ikegami Les Trésors du Nain Seinen

Haru, l’exubérant « roi des égocentriques » rencontre son opposé, le timide et discret Gaku. Partant de zéro, ce duo de choc va fonder son entreprise avec l’objectif ultime d’accumuler un trillion de dollars, assez pour obtenir tout ce que le monde peut offrir !

On passe à la lecture !

Trillion Game, c’est l’histoire de Haru et Gaku, deux lycéens qui se rencontrent de façon inopinée dans une ruelle sombre. De cette rencontre fortuite naîtra une amitié solide et sincère. Simple, efficace.

Avec la montée des GAFA, les entreprises les plus puissantes du monde, Haru a l’idée de les concurrencer et de s’enrichir. Pour cela, il compte sur ses capacités de communication, mais aussi sur celles de Gaku, qui lui est un génie de l’informatique. Le contexte est atypique, même pour un seinen, mais annonce un déroulement assez convenu. On est proche des genèses des différents GAFA justement…!

Trillion Game Avis Review Critique Tome 1 Riichiro Inagaki Ryoichi Ikegami Les Trésors du Nain Seinen

On notera tout de même une touche d’originalité dans la façon de faire. En effet, l’histoire débute par un flash-forward présentant nos deux héros ayant quasiment accompli leur objectif. Tout le sel de l’histoire sera donc de découvrir comment ils y sont parvenus.

Scénario : 4/5

En ce qui concerne les visuels, Ryōichi Ikegami offre un trait très réaliste à Trillion Game. Les habitués seront content de le retrouver, mais les profanes auront peut-être du mal à l’apprécier. Globalement, le dessin rend très bien, et confère un aspect mature à l’oeuvre.

J’ai beaucoup aimé le travail sur le design des personnages. On ressent le manque de confiance de Gaku, sans pour autant qu’il entre dans le cliché de l’otaku/hikkikomori. À l’inverse, l’ego surdimensionné de Haru transparaît au travers de son charisme. Mention spéciale également pour la composition de certaines planches… On sent la maîtrise du dessinateur !

Trillion Game Avis Review Critique Tome 1 Riichiro Inagaki Ryoichi Ikegami Les Trésors du Nain Seinen

Cependant, lorsque l’on s’intéresse aux détails, on peut constater une certaine irrégularité. Si les arrière-plans sont souvent détaillés, certains manquent de précision. Et si les plans « fixes » sont de toute beauté, les scènes dynamiques sont moins réussies. Peut-être est-ce l’âge qui se fait ressentir ! Il faut dire que le dessinateur a 78 ans maintenant…!

Visuels : 3/5

L’un des points forts de Trillion Game à mon sens, ce sont ses personnages. Au premier abord, ils sont caricaturaux, il faut le reconnaître. Haru est l’archétype de l’homme sociable, a qui tout réussi grâce à son charme et sa tchatche. Gaku, quant à lui, est le cliché de l’informaticien, bien geek, bien asocial.

Néanmoins, au cours de ce volume, ils se révèleront. Haru, qui se présente lui-même comme le « roi mondial des égocentriques », se montre très aidant et soutenant envers Gaku. Ce dernier, habituellement en retrait, va gagner en assurance et s’imposer. Finalement, c’est une magnifique synergie que nous offre ce duo !

L’autre personnage de ce tome, c’est Kirika, fille du PDG de Dragon Bank, l’acteur historique du numérique japonais. Pour le coup, elle est assez difficile à cerner car elle est guidée par ses intérêts personnels. Alliée ? Ennemie ? Seule la suite pourra nous le dire ! Mais une chose est sûre, son intelligence et son caractère promettent de beaux rebondissements !

Personnages : 4/5

Ce premier tome de Trillion Game pose ainsi des bases parfois simples, mais assurément très solides. On est dans le monde des entreprises, des start-up, l’argent circule, bref… Le capitalisme à son paroxysme.

Le récit joue ainsi sur les failles, les aberrations parfois, de ce régime économique. Manipulations, mensonges, chantages… Tout est bon pour faire du profit et parvenir à ses fins. Paradoxalement, le duo Haru/Gaku repose sur une confiance totale. Il se dégage ainsi un réel cynisme dans l’oeuvre.

Pour l’instant, ce n’est qu’une mise en place, mais déjà, quelques éléments laissent penser que Riichirō Inagaki sera très critique envers cet univers. Ainsi, j’espère que la suite de l’oeuvre nous apportera une vraie réflexion autour du capitalisme, du monde de l’entreprise.

Critique : 4/5

Trillion Game, en résumé:

Trillion Game se déroule dans le milieu des entreprises, de la finance, des start-up. Deux hommes décident, à eux seuls, de concurrencer les GAFA, les entreprises les plus puissantes de ce monde.
C’est simple, efficace, mais c’est finalement quelque chose d’assez atypique même pour un seinen.

Ce duo de choc est la grande force de l’oeuvre.
D’un côté, on a Haru. Beau gosse hyper charismatique, à la tchatche phénoménale, capable de vendre n’importe quoi, n’importe quand, à n’importe qui.
De l’autre, on a Gaku. Informaticien bien geek, bien asocial mais hyper compétent dans son domaine, pouvant s’infiltrer dans les réseaux gouvernementaux.

Bien que caricaturaux d’apparence, ces deux personnages prennent de la consistance au cours des deux tomes et leur complémentarité porte vraiment le récit. On sent que c’est un duo qui peut aller très loin grâce à sa dynamique!

« Face » à eux, il y a Kirika, fille du PDG de Dragon Bank, acteur historique du numérique au Japon. Alliée ? Ennemie ? Elle agit selon ses intérêts personnels et en devient imprévisible !

Visuellement, le trait est réaliste, très « mature » (l’auteur a 78 ans oof). Les designs sont très travaillés, de même pour certaines compositions. En revanche le dessin est assez irrégulier.

C’est donc un tome 1 qui pose des bases solides, partageant une vision tout en cynisme de ce monde de la finance et des très grandes entreprises.

La suite m’intrigue vraiment : jusqu’où ira la dénonciation ? L’oeuvre se révélera-t-elle comme une critique du capitalisme ?

Note globale: 15/20.