Connu pour Shaman King, c’est d’une autre oeuvre de Hiroyuki Takei dont on va parler ! Voici mon avis sur les tomes 1, 2 et 3 de Nekogahara !
Nekogahara: Tomes 1, 2 et 3 !
Pour cette série, Pika nous propose une édition dans les standards du genre, avec quatre pages couleurs en début de volume et un papier de qualité. On notera tout de même les jolies couvertures mates, qui attirent l’oeil.
Et bien qu’il s’agisse d’un shōnen, le titre est publié dans la collection seinen de l’éditeur.
Le récit d’un « chamouraï » errant au sabre mortel, par l’auteur de SHAMAN KING !
Dans un Japon autrefois ravagé par les guerres civiles, le chamouraï Norachiyo erre désormais sans maître, avec pour seuls compagnons le sabre et la clochette que ce dernier lui a laissés. Et tandis que les “domestiqués” s’enrichissent sous la coupe des êtres humains, lui seul semble encore posséder la fierté qui sied à un vagabond. Mais le passé qu’il pensait avoir laissé derrière lui continue de le hanter et lorsque ses ennemis sortent de l’ombre les uns après les autres, Norachiyo réalise qu’il va devoir user de son sabre s’il veut trouver l’endroit où il pourra enfin reposer en paix…
Une chacrée histoire…!
Negokahara se déroule dans un univers qui ressemble très fortement au Japon féodal, et en particulier à l’époque Sengoku. La seule différence… C’est que les acteurs de l’histoire sont tous des chats ! Oui, vous avez bien lu : on redécouvre ainsi l’Histoire japonaise (ou devrais-je dire chaponaise) par un prisme inédit et original.
Hiroyuki Takei en profite pour parler de lutte des classes, et par ailleurs, pour aborder la relation qui peut lier l’humain à nos amis à moustaches. Le récit prend ainsi des allures de fable animalière.
Et, pour aller jusqu’au bout de son concept, l’auteur s’est amusé à modifier les noms des personnages, des lieux et même des batailles pour qu’ils évoquent l’univers félin. C’est le cas du titre, Nekogahara, qui est inspiré de la bataille de Sekigahara ! On a affaire à un travail recherché, que la traduction de Manon Debienne et Sayaka Okada retranscrit vraiment très bien. On peut également compter sur des explications concernant ces différents jeux de mots, données sous forme d’index en fin de volume.
Au delà de ça, on sent que l’auteur a lâché la bride de sa créativité dans cette série. En témoigne l’humour employé, au ton bien souvent graveleux et porté sous la ceinture. On aime ou pas.
Image supplémentaire, pour illustrer le propos !
© by TAKEI Hiroyuki / Kôdansha
Univers : 4/5
Pour ce qui est du scénario, Nekogahara se concentre sur le personnage de Norachiyo. Autrefois « domestiqué », ce chamouraï erre désormais en quête d’un endroit où reposer afin de rejoindre son défunt maître. Mais très vite, on comprend que son passé cache de terribles secrets, et que ses démons le poursuivent encore et toujours.
Comme souvent dans les histoires de samouraï, il est question d’honneur, de loyauté; et évidemment de vengeance. Ici, il n’y pas grande originalité. Notre matou est ainsi confronté à de nombreux ennemis, doit livrer tout un tas de combat ce qui le laisse parfois dans un très sale état.
De cette manière, Hiroyuki Takei prend soin de nous montrer que si son protagoniste est très fort, il n’est pas invincible pour autant. Au cours de ces trois tomes, l’auteur pose les bases de son histoire. C’est donc à un rythme relativement lent, et ce malgré les multiples combats qui la jalonne, que l’intrigue globale s’esquisse, ce qui peut questionner quand on sait que l’oeuvre ne compte que 5 volumes…!
Scénario : 3,5/5
Visuellement, Nekogahara est assez particulier, et c’est notamment dû au style graphique d’Hiroyuki Takei. L’auteur joue avec les proportions, ce qui donne parfois l’impression d’avoir des personnages aux silhouettes étranges. Néanmoins, l’auteur semble mettre un point d’honneur à dessiner des chats « réels »; ainsi en plus d’avoir des noms qui évoquent nos félins, les personnages ont aussi un physique qui rappelle différentes races.
L’auteur possède un trait nerveux, qu’il n’hésite pas à épaissir avec un encrage noir qui rappelle le travail à l’encre et au pinceau. Cela confère une esthétique unique à l’oeuvre; mais qui a tendance, je trouve, à rendre la compréhension difficile.
En effet, si les combats sont vraiment percutants, et que la violence est bien rendue, le découpage de l’action est parfois confus, si bien qu’on doit s’y reprendre à plusieurs fois pour comprendre ce que l’on vient de lire.
En revanche, s’il y a une chose qui ne laisse place à aucun doute, ce sont les expressions des différents félins. La première chose qui vient en tête, ce sont évidemment les expressions des visages, qui transmettent à merveille les émotions des différents acteurs. Mais j’ai également noté que l’auteur reprenait la communication féline : avec les oreilles, la queue etc… Une excellente idée !
Visuels : 3/5
Si je devais ne retenir qu’un seul point de Nekogahara, ce serait ses personnages. Au delà de l’antihéros qu’est Norachiyo, Hiroyuki Takei nous propose une galerie de personnage tout aussi intéressante.
On peut citer Shôto Amemura, fils du shogun qui tente de se faire un nom afin d’être considéré par son géniteur; ou encore Shishikawa Norue dont l’apparente suffisance cache en fait une personnalité tiraillée par son passé. Tout deux auront d’ailleurs droit à un développement vraiment bien mené. Autour de notre trio, plusieurs puissances s’affrontent. Il y a d’abord le Clan des chats extraordinaires, auquel appartiennent le bonze Horudo et la kunoichi Mukuro.
Il est également question de criminels aussi puissants que sanguinaires: les chats de l’Île des Bannis. Deux d’entre eux se démarquent dans ces trois premiers tomes : Hyōe Kurogane et Shiro Amagami. Leur aura est écrasante, ils nous montrent également qu’ils sont de coriaces adversaires. Et il y a aussi Abyhei Shiriya, officier de la police secrète qui fait du zèle.
Le seul problème, c’est qu’on a parfois un peu de mal à se repérer dans tous ces personnages… Certains personnages ont des ambitions assez floues, et il est difficile de les situer par rapport aux autres.
Personnages : 4,5/5
Nekogahara, en résumé :
J’étais curieux de découvrir Nekogahara. Il faut dire qu’entre les chamurai et le fait que ce soit une série d’Hiroyuki Takei, la série avait de quoi intriguer !
Après trois tomes, j’avoue que j’ai vraiment beaucoup aimé l’univers proposé par l’auteur. C’est à la fois très décalé et très ancré dans l’Histoire du Japon. Il y a beaucoup de jeux de mots, d’allusions aux félins que la traduction retranscrit parfaitement.
Côté scénario, c’est plus classique. Norachiyo est un samouraï errant à la recherche d’un endroit pour mourir et rejoindre son défunt maître. Mais avant cela, il doit se confronter à son passé. La mise en place est lente, malgré tous les combats qui la jalonnent, et l’intrigue se dessine seulement après trois tomes: un pari osé pour une série qui n’en compte que cinq !
Au cours de son aventure, Norachiyo fait tout un tas de rencontres: bonnes, mauvaises ou étranges. Les personnages sont un vrai point fort du titre. Les principaux ont droit à des backstory construites et intéressantes, qui les rendent attachants. Tandis que les secondaires viennent compléter cet univers déjà foisonnant.
Visuellement, le style de Takei est particulier. Le trait est nerveux, ce qui convient à la débauche de violence que nous offre le titre. Mais cela nuit parfois à la compréhension de l’action.
Au delà de ça, les designs sont inspirés, les amateurs de félinés retrouveront plusieurs races connues, et les expressions transmettent à merveille les ressentis.
Une série sympathique à découvrir donc, et je reste curieux de voir comment elle se clôturera !