Je vous en parlais à l’occasion du lancement de la campagne Ulule… Voici mon avis sur LES 12 SŒURS DU CHÂTEAU SANS FIN de Shintaro Kago !
Vous aussi vous êtes fans de manga d’horreur ? Alors je vous invite à vous lancer dans l’oeuvre de Shintaro Kago, un maître de l’ero-guro !
Après avoir découvert La Princesse du Château sans Fin, j’étais très curieux de voir quelle suite pouvait donner l’auteur à son oeuvre.
LES 12 SŒURS DU CHÂTEAU SANS FIN :
Pour ce nouvel opus, c’est une histoire plus courte que l’on découvre. 92 pages contre 192 pour le premier volume. Le format reste le même, un gigantesque A4. Le papier est de bonne qualité, et pour ce qui est des couvertures, elles sont souples avec des rabats.
Évidemment, étant donné le nombre de pages plus faible, le prix baisse un peu: il faudra compter 18€ !
L’histoire du Japon médiéval regorge de moments clefs faisant prendre des directions radicales aux chefs de guerre et peuples qui les suivent. Et si chaque prise de décision engendrait des mondes alternatif ? Et si ces mondes-forteresses, destinés à ne jamais se rencontrer entraient en contact les uns avec les autres ? Quelle réalité prendrait le dessus sur les autres ? Le chaos serait-il de mise ?
Pour ce qui est de l’illustration, c’est psychédélique, sexualisé, absurde : On est sur du grand Shintaro Kago !
Toujours plus loin, toujours plus haut, toujours plus gore !
LES 12 SŒURS DU CHÂTEAU SANS FIN constitue une suite de La Princesse du Château sans fin, sans pour autant y être totalement connecté. En effet, on peut très bien lire ce volume sans avoir lu le précédent. Globalement, l’histoire se tient, même si elle ne se prend pas du tout au sérieux et que l’absurde y est omniprésent.
On reste sur un fantasme historique de Shintaro Kago ! J’ai trouvé que le rythme était plutôt bon, l’histoire va vite mais ne se hâte pas et la conclusion arrive à point nommé. C’est court, intense et efficace. Au delà de ça, c’est empli d’humour noir, de perversion sexuelle : alors évidemment cela ne s’adresse pas à tout le monde !
Scénario : 3/5
Visuellement, j’ai trouvé que LES 12 SŒURS DU CHÂTEAU SANS FIN était moins ambitieux et audacieux que son prédécesseur. Il y avait moins de jeux sur les compositions, sur les parallélismes notamment. Cela faisait partie du charme du premier opus et je suis un peu déçu de ne pas avoir retrouvé cette originalité.
Néanmoins, on retrouve un trait précis et détaillé. Les architectures sont hyper travaillées, et cela permet d’inclure un psychédélisme dans ces constructions déstructurées façon Dali. De même, l’anatomie des personnages et particulièrement soignée, et la sexualisation des corps contribue à la sensation de malaise.
Visuels : 4/5
Du point de vue horrifique, c’est encore une fois une réussite. LES DOUZES SŒURS DU CHÂTEAU SANS FIN propose de l’horreur sous plusieurs formes. On retrouve le body horror. Des corps déformés, mutilés, brisés, viciés par des asticots. C’est profondément absurde, mais si bien réalisé que ça en devient crédible et effrayant. Il y a aussi une violence non négligeable.
Shintaro Kago insiste sur les représentations du seppuku, auxquelles il donnera même une importance scénaristique. Mais il met aussi en scène du cannibalisme, des infanticides, et tout un tas de tortures sexuelles. Vous aurez même droit à une recette pour faire cuire une mère ou pour un nouveau né…Un régal !
Horreur : 5/5
L’univers de LES DOUZES SŒURS DU CHÂTEAU SANS FIN présente donc des similitudes avec son aîné. On retrouve le concept ces châteaux si particuliers et ces guerres qui animent le multivers. Cependant, ces idées sont bien moins exploitées que dans son prédécesseur. En revanche, Shintaro Kago pousse encore plus loin les limites de son imagination.
Par exemple, il inclut internet et nous livre son interprétation du concept : l’inconscient collectif devient un réseau. Une critique de cette invention qui nous aliène ? Peut-être. Au delà, de ça, j’ai beaucoup aimé l’introduction de portail transdimensionnels, et les trouvailles graphiques qui y sont associées !
Univers : 4/5
LES 12 SŒURS DU CHÂTEAU SANS FIN, en résumé :
💎 Les points forts :
- Des visuels eroguro sans concession.
- Un univers qui repousse les limites de la raison.
- Une histoire qui se tient, bien rythmée.
- Une horreur polymorphe.
🪨 Les points faibles :
- L’absurde et le gore peuvent rebuter.