La review du jour est celle d’un titre du légendaire Yoshikazu Yasuhiko… Voici ma critique du tome 1 de ARION, aux éditions naBan ! Pour ceux qui ne connaîtraient pas cet homme, c’est à lui que l’on doit Venus Wars, ainsi que certaines séries et personnages de Gundam !
ARION, tome 1
L’équipe de naBan a réalisé un travail de TITAN ! En effet, les planches originales d’ARION ne sont plus disponibles… Il aura fallu scanner chaque page d’un exemplaire de l’édition Deluxe japonaise pour reconstituer l’ouvrage. Le temps ayant laissé des traces, il fut également nécessaire de traiter les images pour leur rendre leur gloire d’antan. Ce qui en résulte, c’est une édition haut de gamme !
L’ouvrage se présente dans un très grand format, 18 x 26 cm, avec 416 pages. La couverture est souple avec une illustration exclusive à la version française. Le papier est épais. L’impression de grande qualité rend grâce à la profondeur des aplats de l’auteur. En bonus, on retrouve 8 pages couleurs, ainsi qu’une interview, des croquis et esquisses de recherche.
Le prix de 21€ est conséquent, mais il me semble tout à fait justifié pour une édition d’une telle qualité !
UNE LÉGENDE DU MANGA DANS UNE ÉDITION EXCEPTIONNELLE !
ARION, fils de DÉMÉTER, est enlevé par HADÈS qui l’entraîne au royaume des enfers. Il y grandit et devient un vaillant guerrier dans le but caché par HADÈS de tuer ses frères rivaux, ZEUS et POSÉIDON.
ARION entame alors un voyage initiatique au travers de la Grèce antique, mise à feu et à sang par les guerres qui opposent les dieux, et va en devenir l’acteur le plus important !
À noter qu’un abonnement est disponible sur le site de naBan !
Une épopée inédite pour faire chuter l’Olympe
L’histoire d’ARION débute avec un enfant caché, un enlèvement, puis se poursuit par une véritable odyssée. Yasuhiko nous offre ainsi un récit digne des épopées grecques en reprenant tous les codes associés. En guise d’intrigue principale, notre héros va être amené à défier de l’Olympe; rien que ça ! À travers cette oeuvre, on retrouve donc ce souffle épique des récits mythologiques également. Le rythme est tout bonnement à couper le souffle.
L’auteur va jusqu’à effacer les dialogues pour mettre l’action au premier plan. En toile de fond, ce premier volume introduit un conflit entre les divinités, les camps qui s’opposent ainsi que leurs intérêts. Avec ces intrigues « divines », les enjeux sont importants. La place des humains est réduite à celle de chair à canon, et l’issue pourrait bien être dramatique…! C’est assez simple dans la forme, mais c’est tellement bien exécuté : on est happé par cet histoire !
Scénario : 4,5/5
Ce qui m’a le plus particulièrement plu dans ce volume d’ARION, c’est l’univers que nous présente Yoshikazu Yasuhiko. Le récit est ainsi parsemé de références à des légendes mythologiques. La toile de fond elle même, le conflit entre les divinités, fait intervenir les dieux grecs. Mais l’auteur ne se contente pas de les utiliser, il se les approprie ! C’est fidèle, mais pas totalement, l’auteur n’hésitant pas à modifier certains liens, ou certains attributs entre les dieux et déesses de l’Olympe.
Nous avons là un des témoins de l’érudition de l’auteur sur le sujet ! Pour autant, les modifications apportées rendent l’ensemble accessible. C’est une oeuvre pleine de mystères, avec un personnage qui personnifie presque cela : Le Lion Noir ! En prenant pour base les mythes, YAS, pour les intimes, nous offre un monde riche mais surtout empreint de noirceur. C’est cependant réhaussé de touches d’humour plaisantes.
Univers : 5/5
Visuellement, ARION se présente avec un style old school. Jusque là, rien d’étonnant, l’oeuvre date des années 80 ! Et, hormis des arrières-plans un peu vide, c’est très agréable à l’oeil ! Les aplats de noirs de l’auteur créent des contrastes très importants, qui rendent l’ensemble magnétique, et magnifique. La mise en page est remarquable, de par son découpage cinématographique, indéniablement hérité de la carrière d’animateur de l’auteur.
Les combats sont ainsi fluides, percutants, portés par un trait vif ! Les designs des créatures, hécatonchires, tritons… sont plutôt réussis ! Je reviendrai sur ceux des personnages juste après, préférant m’attarder ici sur l’expressivité du trait de Yoshikazu Yasuhiko. Personnellement, j’ai retrouvé un peu de Leiji Matsumoto, notamment avec le personnage de Sénéca. Globalement, j’ai trouvé la manière de faire proche de celle de Osamu Tezuka, auquel il sera fait référence.
Visuels : 4/5
Il est temps d’évoquer les personnages d’ARION ! Le protagoniste éponyme est l’archétype du héros qui va s’embarquer dans un voyage initiatique. Il découvrira le monde, les relations avec les autres mais aussi le secret de ses origines. On est pleinement dans la mythologie ! Sur ce tome, le développement est assez succinct mais j’ai bon espoir pour la suite. J’ai particulièrement apprécié la relation construite avec Lesphina, une jeune fille muette. Elle m’a beaucoup touché !
Au delà de ça, j’ai apprécié la dynamique entre Arion et Sénéca, qui apporte de l’humour mais aussi un cadre, un guide à ce voyage. Mon aspect favori dans l’oeuvre de Yoshikazu Yasuhiko, c’est le fait qu’il nous partage sa propre vision des divinités grecques. L’image d’Hadès ou celle de Zeus sont très loin de celles qu’on a l’habitude de découvrir. C’est moins élogieux que les récits mythologiques; leurs portraits sont à la fois sombres et plus réalistes, plus humains finalement ! C’était très plaisant de redécouvrir le panthéon grec !
Personnages : 4,5/5
ARION, en résumé :
💎 Les points forts :
- L’auteur s’approprie parfaitement la mythologie grecque.
- Une intrigue digne des récits épiques.
- Des planches fluides et percutantes.
- Des personnages que l’on prend plaisir à découvrir.
- Un excellent équilibre entre le drame et la légèreté.
🪨 Les points faibles :
- L’aspect « rétro » ne plaira pas à tout le monde.
✨ BONUS :
- Une édition MA-GNI-FI-QUE !