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ABARA : Entre Chainsaw Man, SnK et Kaiju N°8!

  • Balin 
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Pour cette nouvelle critique, on parle d’un de mes auteurs préférés : Tsutomu Nihei ! Voici mon avis sur la réédition d’ABARA !

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ABARA : L’édition Deluxe !

Sorti en 2006 au Japon, ABARA fut publié en France dès 2007 par Glénat. Cette première édition comptait alors deux volumes. Cependant, pour la réédition l’éditeur propose le titre sous la forme d’un seul et unique tome ! Oui oui, cela donne donc un beau bébé de 412 pages, dont plusieurs en couleur rien que ça ! On y retrouve l’intégralité d’ABARA mais également le one-shot en deux chapitres DIGIMORTAL !

Pour l’occasion, c’est avec une toute nouvelle couverture que l’on retrouve le titre !

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ABARA © 2005 by Tsutomu Nihei / SHUEISHA Inc.

Ce gros morceau (format 18 x 25,6 cm) est disponible au prix de 14,95€ (9,99€ en numérique). Et je dois reconnaître que les éditions Glénat ont fait très fort pour proposer un tel objet à un si petit prix !

L’éditeur décrit cette réédition comme suit :

La plus monstrueuse des œuvres de Nihei
Juste après Blame 0 (Noise), c’est au tour d’Abara d’avoir droit à une édition deluxe. En un seul volume et en grand format, vous pourrez découvrir l’un des points culminants de l’art graphique de Nihei qui a inspiré de nombreux auteurs.
Le lecteur se verra parachuté dans un univers où s’affrontent des créatures monstrueuses : d’un côté, les “shiro gauna“ ou gauna blancs et de l’autre, les “kuro gauna“ ou gauna noirs. Rien que la scène de transformation vaut le détour, et reste une référence immanquable pour tout adepte de Kaiju 8 ou de Chainsaw Man.

En guise de couverture, sous les jaquettes, on retrouve deux illustrations couleurs que je trouve magnifiques personnellement !

Pour cette review, je me concentrerai essentiellement sur ABARA. En effet, je ne trouve pas grand chose à dire sur Digimortal. C’est une histoire courte qui privilégie les visuels ultra-violents au scénario. C’est impressionnant et grisant, mais assez insipide finalement.

Une référence pour les fans de Kaiju N°8, Chainsaw Man et de science-fiction !

Avec ABARA, Tsutomu Nihei nous emmène pour un voyage dans un univers dont lui seul à le secret. Peut-être sur Terre ? Peut-être pas ? Dans tous les cas, l’oeuvre se déroule dans un futur assez lointain. Comme toujours, l’auteur propose quelque chose de volontairement lacunaire. On a peu de contexte, et aussi peu d’explications. Néanmoins, ce titre reste plus accessible que BLAME! ou BLAME! 0/NOiSE. Et ce, notamment parce qu’on découvre une vraie intrigue bien qu’elle ne raconte pas grand chose. Les Gaunas Blancs sont des créatures monstrueuses qui se nourrissent d’humains. Et, si leurs apparitions étaient jusqu’alors sporadiques, elles sont de plus en plus régulières et rapprochées. Le seul moyen pour l’humanité de lutter contre ces derniers, ce sont de mystérieux Gaunas Noirs.

Entre menaces apocalyptique et eugénisme, l’intrigue est donc pleine de tension et de mystère ! Les personnages que l’on suit, en plus d’être peu loquaces, ne sont que faiblement développés. C’est encore une fois une des caractéristiques de l’auteur, mais je conçois qu’il soit difficile du prendre du plaisir à les suivre, et ce, même si Denji se présente comme une sorte de super-héros. J’ajouterai que la fin de l’oeuvre est ouverte, ce qui peut ne pas plaire également. En somme, ABARA est un titre que vous adorerez ou que vous détesterez.

Scénario : 3/5

Visuellement ABARA s’inscrit pleinement dans le style de Tsutomu Nihei. C’est sombre, c’est organique, il y a quelque chose de vraiment malsain qui se dégage des planches de l’auteur. Parfois, on est même à la limite de l’horreur. Les amateurs de body-horror seront servis, avec tout à tas de modifications corporelles, de déformations etc… Mais il y en aura aussi pour ceux qui apprécient le gore. Tripes, viscères et évidemment hémoglobine s’épandent. Personnellement j’adore cette esthétique ultra noire.

S’il y a bien une chose qui m’a marqué dans cette lecture, ce sont les designs qui nous sont proposés. Les Gaunas Blancs sont des créatures qui empruntent aux animaux et aux machines, en résulte des apparences cauchemardesques, vraiment dérangeantes. Les Gaunas Noirs, quant à eux, rappellent plutôt les séries sentai, dans une version beaucoup plus stylée cependant. Pour ceux qui ont lu la partie 1 de Chainsaw Man, ces transformations sont une des inspirations pour la forme véritable de Pochita…! Évidemment, la patte de Nihei, c’est surtout sa gestion des arrières-plans. Ce titre ne déroge pas à la règle et nous propose des décors démesurés, des perspectives impressionnantes qui suscitent l’angoisse et un sentiment d’oppression.

Visuels : 4/5

Évidemment avec la menace que sont les Gaunas Blancs et les Gaunas Noirs pour leur tenir tête, ABARA propose un lot d’action non négligeable. Le rythme global est effréné, et dans une telle atmosphère, il a quelque chose d’irrespirable. Grâce à des points de vues ambitieux et des mises en scènes pleine d’audace, l’auteur parvient à donner une dimension unique aux confrontations qu’il dessine. Plusieurs fois, j’ai été frappé par sa maîtrise des échelles, du minuscule au cyclopéen. Ainsi, chaque combat est vraiment impressionnant, et vient nous percuter de plein fouet. On sent comme une rage viscérale, une brutalité dans le trait. J’ai beaucoup aimé, et, pour ceux qui sont amateurs de plan badass, vous aurez de quoi vous régaler !

Néanmoins, même si l’auteur s’en sort admirablement bien, souvent la description de l’action paraît brouillonne. Tout d’abord, son amour pour les gigantesques structures vient charger chacune des cases en détails. Notre oeil se perd donc régulièrement. De plus, il représente souvent de la fumée, des gerbes de sang, ou bien des entrailles qui se répandent. Autant de détails qui ne sont pas forcément nécessaires et qui viennent surcharger les planches. Finalement, cela nuit un peu à notre compréhension de l’oeuvre.

Action : 3/5

Et pour terminer j’aborderai l’autre gros point fort de ABARA, à mon sens en tout cas : son univers ! Si tout semble brumeux en terme de contexte, le titre ne fait pourtant pas l’impasse sur la construction de son univers. Si on ne explique pas vraiment leurs origines, on comprend tout de même que plusieurs forces s’affrontent dans ce monde cyberpunk. On peut citer la Brigade de Répression Criminelle, qui a tout d’une police classique; le Bureau de Surveillance qui lui relève plus d’une sorte de police secrète. Mais c’est surtout la Firme Quaternaire qui m’a le plus intrigué. Avec la mention du Livre des exomorphoses, le récit se teinte alors d’une dimension « prophétique » que j’ai particulièrement apprécié.

L’univers de cette oeuvre, c’est également un lexique très complexe, formé de nombreux néologismes. Un enfer pour un traducteur de mon point de vue, mais je dois saluer le travail de Yohan Leclerc qui a retranscrit à merveille les idées de l’auteur et qui les a rendues accessibles ! Du point de vue de l’univers, c’est donc vraiment génial; de la science-fiction comme on en voit trop peu et qui se révèle bien plus terre à terre que BLAME! Néanmoins, je ne peux m’empêcher de penser que tout ceci méritait d’être plus développé…!

Univers : 4/5

ABARA, en résumé :

💎 Les points positifs :

  • Une ambiance unique.
  • Des designs impressionnants.
  • De l’action à foison.

🪨 Les points négatifs :

  • Un scénario nébuleux.
  • L’action difficilement lisible parfois.

BONUS pour cette réédition :

  • Le très grand format, pour apprécier au maximum le trait de l’auteur.
  • Les pages couleurs !
  • Une traduction qui rend l’oeuvre bien plus accessible.
  • Le prix plus qu’honnête !

Note : 14/20