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Animé Hiver 2022 : Platinum End, Mirai Nikké au pays de Death Note

  • Kito 

Platinum End, le dernier manga des auteurs de Death Note adapté en animé. J’ai eu beaucoup de mal à rédiger cette critique du fait de ma démotivation sur cet animé.

Mais commençons par son commencement. Platinum End est à l’origine un manga de Ohba Tsugumi et Obata Takeshi. Prépublié par la Shueisha dans le Jump SQ., c’est chez Kazé que les 14 tomes nous parviennent en France. Le premier épisode est diffusé en octobre 2021 avec une animation produite par Signal.MD, ayant notamment produit MARS RED.

Lors de cette critique, je vais beaucoup comparer Platinum End à Death Note car les inspirations sont nombreuses. Toutefois, ce n’est pas parce qu’il s’en inspire qu’il est nécessairement bon, mais j’y reviendrai plus tard. Cette critique contiendra du spoil, donc il faudra vous abstenir si vous ne voulez pas vous gâcher le peu de scénario dont dispose l’œuvre.

Entrons dans le compte à rebours de la désignation de Dieu !

Platinum End prend place dans notre monde. Dieu est sur le point de mourir, et pour le remplacer, il organise une élection parmi 13 élus qui durera 999 jours. Au terme de cette période, un nouveau Dieu régnera sur Terre. Parmi ces élus, Mirai Kakehashi sur le point de se suicider, est choisi par l’ange suprême Nasse pour concourir au titre de Dieu. Mirai voit cet événement comme une résurrection et se met en tête de trouver ce qu’est le bonheur.

En parallèle, un autre candidat est bien décidé à devenir Dieu en tuant tous les autres candidats sous le pseudonyme de Metropoliman. Chacun des 13 candidats se voit affecter un ange de classe 2, 1 ou suprême. Les anges de classe 2 peuvent confier des ailes ou une flèche rouge permettant de faire tomber amoureux n’importe qui de l’utilisateur. Ceux de classe 1 confient à la fois la flèche rouge et des ailes. Les anges de classe suprême quant à eux confient les ailes, la flèche rouge et la flèche blanche qui tue n’importe qui sur le coup.

Au début, l’animé me donnait vraiment envie de suivre son déroulement. Le premier épisode était très bien réalisé, et puis l’histoire ressemblait beaucoup à Mirai Nikki. Des candidats qui doivent se battre pour gagner le statut de Dieu. Là où Mirai Nikki s’est brûlé les ailes à faire n’importe quoi de bout en bout, nous avions ici les créateurs de Death Note aux commandes. C’était prometteur.

Et pourtant, même cela n’a pas suffi. Metropoliman, de son vrai nom Kanade Uryu, est un lycéen ayant tué sa petite sœur. Je reviendrai sur les détails par la suite, mais son désir de devenir Dieu vient du fait de vouloir ressusciter cette dernière. Il doit donc prendre la vie à d’autres pour parvenir à ses fins.

© Tsugumi Ohba / Takeshi Obata / Shueisha / Signal.MD

On suit d’abord notre protagoniste dans sa quête du bonheur, mais très vite, il va se confronter à Metropoliman. Cependant, cette rivalité est bancale. On est loin du duel psychologique entre L et Light. Nous n’avons droit qu’à des combats à mort qui manquent clairement de punch sur le fond, comme sur la forme. Ironique quand on sait que les character design de Mirai et Kanede sont du copier-coller de ceux de Light et Near dans Death Note. Le premier épisode était bon, mais la suite est creuse, ennuyante pour ne pas dire soporifique.

Vers l’épisode 15, Metropoliman meurt. Mais on apprend que quelqu’un, qui ne voulait pas que tout le monde meurt le contrôlait. S’en suivent alors des épisodes mous jusqu’au 19, où enfin on commence un minimum de psychologie. On fait la rencontre de Gaku Yoneda qui se révélera être un antagoniste bien plus intéressant, mais malheureusement trop peu présent. Nous ne le côtoieront que 5 épisodes avant qu’il abandonne par un « Zut, j’avais tort ». Donc on se tape 24 épisodes d’un animé bancal, qui ne fait guère mieux que Mirai Nikki, qui a pourtant assez mauvaise réputation, et le tout fait par des gens qui ont fait Death Note qui poussait un peu la réflexion.

© Tsugumi Ohba / Takeshi Obata / Shueisha / Signal.MD

D’ailleurs j’ai une question, pourquoi 999 jours ? Selon le scénario, cette information a quelque chose d’important, mais l’histoire se déroule sur 6 mois, et bien que ça n’en donne clairement pas l’impression…

Et puis les 13 candidats, pourquoi qu’au Japon ? La question est abordée dans l’animé, mais on ne nous répond pas vraiment. Le scénario essaie juste de créer un semblant de complexité.

Scénario : 2/5 Platinum End

Parlons dès à présent de l’animation. À l’époque, c’était Madhouse qui s’était occupé de Death Note. Un animé plus psychologique qu’orienté combat. À l’inverse, Platinum End préfère les flèches au cerveau. C’est à se demander si le travail des animateurs de Madhouse n’aurait pas été préférable. Cependant, vu la bouse que peut-être l’histoire, il ne paraît pas étonnant que le studio ne s’en soit pas occupé.

Loin d’être un chef d’œuvre dans son histoire, le travail d’animation réalisé est à la hauteur de l’écriture. Signal.MD, que je ne connaissais pas du tout, ne va certainement pas percer avec un animé aussi médiocre. Pour les détracteurs anti-Mappa pour la 3D, avec Platinum End vous êtes servis. Les combats sont immondes, que de la CGI, pas belle qui plus est. Et même le travail 2D laisse à désirer. Les personnages sont parfois dessinés de manière grossière, c’est à peine si on les reconnaît.

© Tsugumi Ohba / Takeshi Obata / Shueisha / Signal.MD

Je sais que le métier d’animateur n’est pas simple, mais si c’est pour sortir un truc pareil, je ne sais pas si le jeu en vaut la chandelle. Heureusement, tout n’est pas à jeter car l’animation de la flèche qui pivote sur elle-même a pris tout le budget. Au moins une chose qui sauve l’honneur. Il y a bien pire dans la japanimation, mais il faut avouer qu’un travail aussi médiocre ne mérite pas qu’on se penche là-dessus.

© Tsugumi Ohba / Takeshi Obata / Shueisha / Signal.MD

Animation : 0.5/5 Platinum End

Les personnages… Vaste sujet dans Platinum End. Vaste, tellement il y en a. Déjà comptez les 13 candidats, et ajoutez les 13 anges. Bon j’exagère car au fond il y a une partie dont on peut oublier l’existence car ils ne servent qu’à mourir. Je ne retiendrai ici que Mirai, Saki, Kanede, Yoneda, et je parlerais brièvement des autres. Je vais d’ailleurs commencer par ces derniers, les randoms. Plusieurs vont nous êtres présentés, avec plus ou moins les mêmes antécédents. Harcèlement, cancer, le tout menant inexorablement aux pensées suicidaires de chaque personnage. Cependant, un ange empêchera cet événement à chaque fois. Pourtant, chaque personnage finira par mourir quand même.

D’ailleurs les anges, parlons-en. Je n’ai jamais vu une inutilité aussi grande. Ils sont là… Et c’est déjà bien ? Chaque ange est présenté presque comme un danger, mais au final, l’hôte de chacun meurt, alors ça arrange tout. Les anges, ce sont littéralement les dieux de la mort, en divin. Cependant, là où les dieux de la mort pouvaient avoir une incidence sur le monde; il n’y a qu’un seul ange qui semble en avoir ici, Nasse. Et encore, c’est à peine effleuré puisque qu’elle ne fera quasiment rien. Pour ce qui est des autres, c’est encore pire, ils parlent, c’est tout. J’essaie de trouver un point positif, mais je n’en trouve aucun tellement ils sont creux.

Platinum End
© Tsugumi Ohba / Takeshi Obata / Shueisha / Signal.MD

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Parlons de Mirai et Saki maintenant. Pour eux ce ne sont que des stéréotypes de personnages de shonens. Mirai cherche son bonheur, il est gentil et amoureux de Saki. Quant à Saki, idem. Elle est amoureuse de Mirai un peu comme ça par hasard, et ne se contente quasiment que de le soutenir mentalement. Elle fera quelques interventions, mais on n’arrive pas vraiment à noter son intérêt. Les 2 personnages sont vides, littéralement. Ça en devient répétitivement affligeant. Le seul coup d’œil à l’animé suffit à le noter. Pour Mirai, on aura quand même un vrai premier épisode avec lui qui m’aura touché. Il faudra attendre l’épisode 24 pour voir une petite évolution. Il se marient, montent leur boutique, et meurent ensemble.

Platinum End
© Tsugumi Ohba / Takeshi Obata / Shueisha / Signal.MD

Je vais enfin parler de Kanede et Yoneda, les 2 grands antagonistes. Kanede cherche à devenir Dieu pour ressusciter sa sœur comme je le disais auparavant. En devenant Dieu, il cherchera également à changer le monde en tuant les gens moches, afin que la beauté persiste. Un peu bizarre comme rêve, même en y ajoutant ses arguments sur le fait de vouloir la paix et tout le tralala. Disons que ses propos sont d’autant plus révélateurs quand on sait que c’est un pédocriminel incestueux. Oui vous m’avez bien entendu. Kanede a tué sa petite sœur (une collégienne quoi) car elle avait un amoureux. Et comme il craignait qu’elle ne soit plus pure, et qu’un autre homme prenne sa place dans sa vie, il l’a tué et conserve son cadavre au frais. Heureusement qu’il est mort celui-là.

Platinum End
© Tsugumi Ohba / Takeshi Obata / Shueisha / Signal.MD

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À côté nous avons Yoneda qui est à mon sens un personnage bien plus intéressant à exploiter. Outre le fait que ça soit le sosie de Kenpachi Zaraki dans Bleach, l’histoire aurait été bien plus profonde et aurait pris un tout autre tournant s’il avait été le seul antagoniste. On ne le voit que 6 épisodes, et il pousse plus à la réflexion. Il est plus digne de ce que les créateurs de Death Note ont pu proposer. Pour lui, Dieu n’existe pas, l’élection n’a pour but que d’élire une créature née de la croyance des diverses religions sur Terre. Par conséquent, plutôt que de céder à ce chantage, il veut chercher à éviter la naissance de Dieu. J’en reparlerai, mais on a ici une vraie opposition avec les autres qui cherchent à devenir Dieu durant un moment de l’histoire.

Platinum End
© Tsugumi Ohba / Takeshi Obata / Shueisha / Signal.MD

Il y a également quelques autres personnages que j’ai oublié, mais en voyant à quel point ils m’ont marqué, je préfère faire l’impasse dessus.

Personnages : 2/5 Platinum End

Enfin les messages de Platinum End. Entrons de suite dans le vif du sujet. L’animé nous pose comme ça quelques morales sur la famille le harcèlement, la maladie, la mort. Tous des sujets très importants dans notre société, mais tellement mal exploités. Le souci provient du principe même de l’animé : la mort.

Je vais prendre pour exemple le personnage de Hajime Sokotani. Ce dernier a été harcelé toute sa vie de par sa laideur. Au moment de mourir son ange lui apparaît et lui confie la flèche rouge et les ailes. Il cherche à pallier à son physique disgracieux par tous les moyens, mais n’y arrivera jamais vraiment car il ne trouve pas l’amour. Il ne finira que seul, et mort en prime. Quel est le message ? Le harcèlement c’est pas bien, ok, mais c’est tout ? Rien qui développe un peu plus ? En fait, la mort et le suicide c’est le maître mot de l’animé c’est ça ? Ca fait sens quand on voit la fin.

Je parlais de Yoneda et de sa théorie sur la création de Dieu. Ce point m’a rappelé « La mort de Dieu » de Nietzsche. Point qui m’a beaucoup intéressé en tant qu’ancien croyant. Finalement, à la fin de l’animé, Shuji Nakaumi, fervent croyant en la théorie de Yoneda, devient Dieu. Il va alors chercher à comprendre ce qu’il y a après la mort afin d’en informer Yoneda. Dans un même corps, il va donc cohabiter avec Dieu qui lui dira que c’est lui qui a créé les humains, mais que lui-même a été créé, mais il ne sait pas par qui ou quoi. Je sais que l’animé ne volait pas haut, mais là, un peu de fantaisie je ne sais pas moi. Au final, Nakaumi, déçu, va se planter une flèche blanche et meurt.

Platinum End
© Tsugumi Ohba / Takeshi Obata / Shueisha / Signal.MD

Cela va avoir pour cause de faire mourir tout ce qui se trouve sur Terre. Et c’est tout. Je le répète, quel est le message ? On aborde quelques thèmes, mais tout ce qu’on doit retenir c’est la mort ? 24 épisodes et une conclusion qui n’en est pas vraiment une ? L’animé n’est qu’une déception sur tous les points.

Message : 0/5 Platinum End

Pour conclure :

Platinum End n’a été qu’une suite de déception. Un scénario qui se dégrade au fur et à mesure, une animation qui laisse à désirer, des personnages mal foutus et un pseudo message. Rien qui vaut le détour. À se demander qui talonne l’autre avec Mirai Nikki. Death Note est grandement critiqué, mais il avait le mérite de raconter quelque chose; de créer des débats qui perdurent encore aujourd’hui. Platinum End tombera juste dans l’oubli. J’expliquais en intro que j’avais eu du mal à finir l’animé, et pour cause : C’est une perte de temps et un chef d’œuvre en partant du bas. Regardez / Lisez Death Note, ça vaut bien plus le coup. Mais si vous êtes un peu masochistes, Platinum End est disponible sur Wakanim, ADN et Crunchyroll en 24 épisodes.

Note Globale : 4.5/20

Platinum End
© Tsugumi Ohba / Takeshi Obata / Shueisha / Signal.MD

Petite Pérégrination de Shima

Après Death Note et Bakuman le célèbre tandem Ohba/Obata nous revient avec une troisième collaboration ! Personnellement j’avais lu les premiers tome de Platinum End, avant de stopper, déçue de l’œuvre. L’anime était donc pour moi l’occasion de donner une seconde chance à une série que je n’avais peut-être pas appréciée à se juste valeur lors de sa parution.

Un nouvel espoir ?

Cette fois-ci j’ai été au bout de l’histoire mais malheureusement ma première impression était la bonne : Après un début intriguant, auquel on a envie de donner une chance connaissant les auteurs, la suite est clairement décevante.

Dans un premier temps je me suis laissée enthousiasmer par l’histoire. Le parallèle avec Death Note est forcément fait : une entité surnaturelle, des règles accompagnants un pouvoir qui laissent présager des contraintes et des stratégies minutieusement élaborées et du suspens pour la suite, des personnages principaux ayant droit de vie et de mort sur le commun des mortels… On peut en trouver encore plusieurs.

Ok, une base assez commune à leur plus grand succès, voyons comment cela va tourner ! Car connaissant Ohba, le scénario sera forcément bien ficelé et haletant… Ou pas.

La revanche de la déception

L’histoire m’a perdue environ au moment où les candidats se sont mis à enfiler des costumes. Jusque là j’attendais toujours avec optimisme la suite de la série. A partir de ce moment, c’est la dégringolade à mon sens.

Plus on va avancer dans l’histoire, plus on va rencontrer des personnages clichés voire caricaturaux, creux et sans originalité. Au final ils ne seront pas crédibles. Surtout pas pour devenir Dieu !

A une ou deux exception, le spectateur sera indifférent à ce qu’il pourra arriver aux personnages principaux. C’est pour dire ! Nous regardons du coup une série sans enjeux pour le spectateur si ce n’est se dire « je vais bien voir comment ça se finit ».

A l’image des personnages, les messages effleurés par la série seront sans consistance. Aucun ne sera vraiment approfondi. Là où dans Death Note on avait d’emblée le dilemme « est-il juste de tuer les criminels ? » , ici on pourra se demander « est-il juste de tuer les moches ? » . Je caricature un peu en ne prenant pas le thème le plus sérieux, mais on en est là.

L’ascension de la désillusion

Ce qui faisait la grandeur de Death Note était ses stratégies minutieusement élaborées par les différents protagonistes qui nous tenaient en haleine et où des rebondissements que l’on n’avait pas vu venir nous embarquaient dans une aventure palpitante où les notions de bien et de mal n’étaient pas binaires.

Ici, un schéma de stratégies va également se mettre en place. Seulement, les débats entre personnages seront creux. De plus, le manque d’empathie ressenti pour les protagonistes rendra ces phases longues et sans enjeux véritables. Le spectateur est uniquement spectateur et assiste avec ennui à ces phases lourdes. Ce qui est d’autant plus décevant en connaissant le potentiel de l’auteur.

J’ai espéré plusieurs fois que l’histoire se reprendrait en main et devienne passionnante, avec des passages qui laissaient potentiellement entrevoir une amélioration. Mais force est de constater que ces passages piétinaient mes espérances par la suite en continuant de s’enfoncer dans une piètre copie de Death Note sans les bons aspects de cette série.

Pour l’animation, je serai mois sévère que Kito. Ce n’est pas l’animation du siècle, mais au final mon ressenti est le même que pour l’histoire « bof ».

Conclusion

Platinum End est une déception. Mon ressenti est à l’image de la fin « Tout ça pour ça ! ». Connaissant le potentiel de l’auteur le sentiment d’amertume est d’autant plus fort. Tout n’est pas à jeter, mais là où dans Death Note tout était minutieusement orchestré pour notre plus grand plaisir avec des personnages charismatiques, ici, les enjeux ne nous embarquent pas, d’autant plus que le sort des personnages nous est finalement indifférent.

Note : 9/20