Récemment je vous parlais de l’anthologie 17-21 de Tatsuki Fujimoto, aujourd’hui c’est au tour de son successeur 22-26 ! Sorti le 8 juin dernier aux éditions Kazé, il vient compléter et terminer les anthologies de l’auteur de Chainsaw Man et Fire Punch. Fujimoto continue donc sur sa lancée avec un livre de quatre chapitres, correspondant à une histoire chacun. Et tout comme pour l’anthologie 17-21, 22-26 a été écrite entre ses 22 et 26 ans !
La première des quatre histoires se nomme « La rhapsodie des sirènes« . La deuxième, quant à elle, s’intitule « Le syndrome de métamorphose en fille au réveil« . La troisième a pour titre « La prophétie de Nayuta« . Enfin, la dernière des histoires se nomme « La grande sœur et la petite sœur« . Dans ces chapitres, Fujimoto continue de chercher son style. On le retrouve complètement dans les deux derniers et je vais vous expliquer en quoi !
Anthologie 22-26 : De la recherche de soi à la découverte ?!
Du côté scénario, c’est très variable. On trouve de tout : du classique au déjanté en passant du rire aux larmes, Fujimoto ne nous épargne rien ! On découvre une morale à chaque histoire mais certaines sont plus marquantes que d’autres. Je vais vous présenter ces histoires parce qu’il me semble peu pertinent de faire une critique globale.
Les deux premières histoires, il manque un peu de piquant non ?
Ainsi, « La rhapsodie des sirènes » pouvait devenir une pure merveille avec sa romance entre un garçon, Toshihide, et une sirène, Shiju. Les sirènes étant des êtres anthropophages, une relation entre les deux personnages s’annonçait passionnante, surtout après un certain incident. Cependant l’histoire se conclut sur un happy ending tout ce qu’il y a de plus classique. Une morale montrant que l’amour ne s’explique pas toujours et que la différence n’est pas un obstacle relève tout de même le niveau. Un peu décevant de la part du mangaka qui dit lui-même de cette histoire qu’il « ne lui trouve rien de spécial ».
Dans la deuxième histoire, on retrouve une intrigue totalement WTF avec un autre Toshihide qui se réveille dans le corps d’une fille du jour au lendemain. Les complications avec sa petite amie Rie sont inévitables, surtout dans cette histoire où les adolescents pensent beaucoup au sexe ! Une histoire assez amusante globalement, mais loin d’être la meilleure. J’aime cependant beaucoup la dernière phrase de cette histoire qui laisse un peu pensif :
Moi qui m’étais retrouvé changé en fille… Ce jour-là, j’ai décidé de devenir un homme.
Tatsuki Fujimoto. 22-26. Kazé : 2022, 176 p.
Les deux dernières histoires, un régal de la première à la dernière page !
On enchaine avec la troisième histoire, qui montre une nouvelle fois les penchants de Fujimoto pour les démons. Cette histoire est celle de Nayuta et de son frère, Kenji. Une prophétie annonçait que Nayuta pourrait bien détruire le monde. Le peuple réclame qu’on élimine la menace avant qu’il ne soit trop tard, mais l’amour fraternel de Kenji le fait défendre sa sœur corps et âme. Une histoire bouleversante avec une nouvelle « mini Makima » !
Enfin la dernière histoire est un « socle » pour Look Back. Une intrigue basée sur deux sœurs en école d’art ; un scénario original et bien amené, une fin digne de Fujimoto. D’ailleurs, si vous n’avez toujours pas lu Look Back, je ne peux que vous le conseiller. Vous comprendrez alors pourquoi « La grande sœur et la petite sœur » est un tel bijou dans une histoire si courte. Vous pouvez d’ailleurs retrouver ma critique de Look Back sur le site !
Globalement, l’auteur s’essaie encore à des nouveaux genres; pour se trouver ou parce qu’on lui a demandé, et on sent que certains lui ont mieux réussi que d’autres !
Scénarios : 3/5 (si je dois faire une moyenne tellement les histoires sont difficilement comparables)
Place aux personnages ! Cette fois encore, nous avons droit à quelques personnages importants à chaque histoire, mais tous ont ce petit quelque chose qui les rend attachants. Je pense surtout à l’histoire de Nayuta et son frère qui m’a ravi de ce point de vue là ! Les personnages et Fujimoto, c’est un peu comme une recette de grand-mère, c’est toujours un peu différent, mais on en reprendrait bien encore un peu !
Personnages : 5/5
Concernant les dessins, ça y est ! Fujimoto semble s’être trouvé, que ce soit dans le chara-design ou sur les fonds. On retrouve désormais ce que nous avions appris à connaître avec Fire Punch. Les traits s’affinent pour corriger ce côté grossier que l’on pouvait observer dans les premières histoires du mangaka. Côté décors, ils demeurent simplistes lorsqu’ils ne sont pas l’élément principal mais restent bien meilleurs que dans 17-21 ! Ils offrent ainsi plus de détails permettant d’apprécier les planches plus en profondeur. Par ailleurs, les regards des personnages se montrent toujours aussi intenses !
Dessins : 4/5
Parlant d’intensité du regard, les émotions que nous transmettent les personnages sont toujours aussi fortes. Tout le long des différentes histoires, je n’ai eu aucun mal à ressentir de l’empathie pour les personnages. Des récits émouvants, des personnages attachants et des dessins qui viennent renforcer ces aspects. Rien à redire ! J’ai cependant eu plus de mal avec le côté humoristique de certaines scènes, si je dois comparer à 17-21.
Émotions : 4/5
Si je devais comparer l’anthologie 22-26 à son prédécesseur, je dirais tout d’abord que certains points montrent clairement une amélioration de Fujimoto. C’est d’ailleurs l’aspect le plus frappant pour les dessins et même les émotions que peuvent nous faire ressentir les différents personnages et intrigues. Cependant, l’auteur ose essayer de nouveaux genres et cela ne paie pas toujours. On perd l’humour présent dans la plupart de ses œuvres et certaines histoires sont plus simples que ce qu’on pouvait attendre de ce mangaka. Malgré tout, je veux bien lui pardonner si c’est ce qui lui a permis d’en arriver là où il est aujourd’hui !
Note globale de l’anthologie 22-26 par Goraikou : 16/20
The Rule Kito : 22-26, un 17-21 un peu raté ?!
Alors, alors… La seconde anthologie de Tatsuki Fujimoto est sortie. Et contrairement à son homologue 17-21, on a ici des récits un peu moins prenants. Encore une fois, ce volume est composé de quatre histoires, mais là où le premier mettait une claque de par ses différentes intrigues, on a dans celui-ci des choix un peu plus convenus. Les deux premières histoires sont à mon sens les plus mauvaises. La première est plutôt sympa, j’ai beaucoup aimé le style graphique qui ressort dans cette dernière. Cependant, l’histoire suit un schéma classique. Elle se lit bien, mais n’est pas des plus marquantes. La deuxième est en revanche très oubliable. Pour le coup je n’ai pas aimé cette intrigue qui conte les histoires d’un homme se transformant en fille. Et non, ce n’est pas par choix, mais par « obligation » suite à une maladie. On ne retient pas grand-chose, et on se dit juste: pourquoi ?
Concernant les deux suivantes, là on a du très lourd. La prophétie de Nayuta est sans doute la plus grosse claque de ce tome. On parle ici d’un amour fraternel entre un garçon banal, et de sa sœur pouvant apporter la désolation sur le monde. Son seul moyen de communiquer est d’utiliser des mots en rapport avec la mort et le sang. Cela démontre tellement que malgré les différences, on peut tous s’aimer, mais aussi que, même si on le pense, on n’est jamais vraiment seul. La dernière est un « préquel » de Look Back. Ai-je vraiment besoin de préciser pourquoi c’est un banger ? Look Back m’a vraiment marqué, et on sent que cette dernière histoire en a l’ADN. Je vous laisse découvrir toutes ces histoires qui ont chacune leurs propres morales.
Tout comme la première, cette anthologie est disponible chez les éditions Kazé !