On a parlé d’histoire d’amour, de héros et de mannequin, il l’heure de s’attaquer à un genre bien plus sombre avec Soïchi ! Dans un univers toujours plus mystérieux et bizarre, Junji Ito nous amène à la rencontre de l’enfant terrible. Attention, il vous laissera un souvenir intarissable !
Soïchi, de quoi ça parle ?
L’été s’annonce radieux pour Michina et Yûsuke, mais leur jeune cousin Soïchi, lui, ne l’entend pas de cette oreille. Sombre et facétieux, le garçon au terrifiant sourire clouté n’hésite pas à recourir à la sorcellerie vaudou, aux farces obscures et à son imagination démoniaque pour éteindre le sourire lumineux de tous ceux qui l’agacent ou le rejettent.
Il faut savoir que le journal de Soïchi, tel qu’il est publié chez Mangetsu depuis octobre 2022, est unique. En réalité, les histoires du fameux enfant terrible de Junji Ito n’ont été compilées en volume relié qu’en France. Pour l’occasion, l’auteur a même créé une couverture exclusive avec les couleurs du drapeau Français.
Le manga plonge le lecteur dans un univers sombre et très malaisant. L’atmosphère lourde est absolument bien retranscrite et offre une expérience de lecture particulièrement glauque. Ça a été un vrai plaisir (enfin, ‘plaisir’ est un bien grand mot) de découvrir les aventures de Soïchi à travers son journal.
Une ambiance maîtrisée
Si vous êtes familier de Junji Ito, vous connaissez la qualité de ses univers occultes et ténébreux. Soïchi ne déroge pas à la règle. Si le récit s’ancre dans le monde réel, l’auteur y ajoute des éléments surnaturels comme à son habitude ! Une touche de macabre qui vous fera frissonner et qui vous filera même la nausée. Avec un dessin détaillé et des planches toujours plus étranges, le journal de Soïchi crée une atmosphère presque horrifique. Pour une amatrice d’horreur comme moi, ce manga a été un vrai régal à suivre. De plus, j’ai eu l’occasion de lire ce titre en pleine période d’halloween et je peux vous dire que c’est le meilleur moment pour cette lecture.
Cependant, âme sensible s’abstenir ! Pas mal de scènes arrivent réellement à faire peur et peuvent parfois rester longtemps en tête. Lorsqu’on n’a pas l’habitude du style Ito, ça peut vite dérouter, car l’immersion est totale ! On ne peut cependant pas dire qu’il y a des monstres dans ce manga. En effet, l’auteur utilise plutôt le fait de rendre repoussant et flippant des humains. Pour cela, Soïchi crée des poupées à l’effigie de véritables personnes rendant l’univers encore plus dérangeant. Franchement, le maître-mot du récit, c’est : glauque ! Je ne saurais pas mieux le décrire.
Ambiance 5/5
Le personnage de Soïchi
Si y’a bien une chose qui m’a surprise, c’est le personnage de Soïchi. Je ne m’attendais clairement pas à l’apprécier. Et oui, je sais qu’il est insupportable, bizarre, extrêmement repoussant et flippant… Mais, l’auteur arrive tellement à lui donner un côté attachant (ou je suis juste bizarre ?). Bref, je l’ai trouvé réellement intéressant à suivre !
Personnage 4,5/5
Ce qui est génial, c’est aussi qu’Ito suit un fil rouge qu’il tient tout au long de l’histoire. Contrairement à Sensor par exemple, où j’ai trouvé que le récit s’éparpillait un peu trop, Soïchi est compréhensible dans son déroulement. L’intrigue a bien un début et une fin… Ce qui m’a plu, c’est de voir Soïchi grandir et évoluer. Le lecteur le voit dans des situations du quotidien ou à l’école auxquelles il peut s’identifier. Il y a ce côté slice of life qui se mêle au mystère des poupées auxquelles le jeune garçon donne vie. Mon chapitre préféré est sans aucun doute celui des “mystères de la maison hantée”. C’est celui qui illustre le mieux l’idée du manga tant dans ce côté étranger et horreur, mais aussi dans son aspect malsain.
Intrigue 4/5
Bilan Global
Au final, j’ai beaucoup apprécié ma lecture du journal de Soïchi qui m’a clairement sorti de ma zone de confort. J’y ai retrouvé des éléments de l’ordre de l’horreur sans pour autant que le récit se focalise là-dessus. Je retiens surtout que Junji Ito est très friand d’univers singulier et excentrique. Enfin, on retrouve tous les ingrédients qui font de Soïchi un bon manga de mystère surnaturel !
Note finale : 18/20