Pour ma dernière participation au Calendrier de l’Avent 2021, je souhaitais vous présenter une oeuvre qui m’a profondément marqué: Ascension.
Ascension est un manga seinen de Yoshio Nabeta (scénario) et Shin’ichi Sakamoto (dessin). Il s’agit en fait de l’adaptation du roman L’Homme impassible de Jiro Nitta.
Le manga paraissait dans le magazine Young Jump de l’éditeur Shueisha entre 2011 et 2018. La série compte en tout et pour tout 17 tomes, qui sont tous disponibles en France aux éditions Delcourt.
Buntarô Mori n’aime qu’une chose : être seul ! Mais son transfert dans un nouveau lycée bouleversera du tout au tout son existence. Répondant au défi d’un camarade de classe fan d’escalade, il entreprend alors l’ascension d’un bâtiment scolaire. En atteignant le toit, il se sent réellement vivant pour la première fois de sa vie. L’appel de la grimpe sera désormais plus fort que tout…
KOKO NO HITO © 2007 by Yoshio Nabeta, Jiro Nitta, Shin-ichi Sakamoto/SHUEISHA Inc.
Ascension, l’histoire d’une passion dévorante pour la liberté
Cette fois, il ne sera pas question de tennis de table, mais bel et bien d’escalade. Ascension, c’est une histoire qui débute au lycée. Buntaro Mori est un élève marginal, indifférent à ce qui l’entoure. Seul et solitaire dans sa forteresse de solitude, il n’a de goût pour rien. Jusqu’au jour où il répond au défi fou d’un de ses camarades: celui de grimper la façade d’un bâtiment du lycée. (À ne pas reproduire chez vous évidemment).
Ce jour, c’est celui d’un nouveau départ pour notre protagoniste. Par cet acte, il est parvenu à vibrer, à se sentir vivant, à ressentir le monde qui l’entoure. Désormais riche d’un objectif, il entreprend de nourrir cette passion dévorante, d’aller toujours plus loin, toujours plus haut, afin de se sentir toujours plus libre. Et c’est là que l’oeuvre démarre réellement et qu’elle nous offre ce qu’elle a de meilleurs. Ne vous arrêtez donc pas aux trois premiers tomes. Laissez-lui sa chance!
Si je dois citer les points forts de cette histoire, j’évoquerais d’abord sa manière de raconter les choses. Le développement du protagoniste est poussé à l’extrême; il part des tréfonds pour finir sur le toit du monde. Et c’est valable au sens social, mais aussi au sens spirituel. Cependant… L’arrivée reste empreinte d’une glaciale solitude. C’est tellement bien fait qu’on a la sensation que le protagoniste s’éloigne de nous; qu’il est désormais si loin qu’on ne parvient plus à le comprendre, voire à le suivre.
Le rapport à la montagne fait également partie des choses traitées avec brio. Plus qu’un lieu, la montagne est un personnage à part entière, avec son caractère, ses actions, ses pièges. Comme peut en témoigner la métaphore graphique de la colonne vertébrale ci-dessous. Antagoniste? Protagoniste? Cela reste difficile à définir.
Mais s’il est un point que je trouve marquant, c’est le dessin. Shin’ichi Sakamoto est tout bonnement un génie du dessin. Les planches sont détaillées à l’extrême, criantes de réalisme. Une certain magie en émane mais elle se ressent surtout à travers des séquences particulières. En effet, à plusieurs moments, l’histoire nous présente des envolées poétiques, entre la métaphore et la réalité, le rêve et la folie. C’est ce que j’en retiens et que je souhaite vous faire découvrir.
À l’année prochaine, pour de nouvelles présentations! Et Joyeux Noël évidemment!