Sorti ce jeudi dernier, Dante est venu braquer la plateforme Netflix avec style. Mais alors, peut-on dire que Devil May Cry Netflix est une bonne adaptation ? On y répond de suite.
Let’s rock baby !
Ahhh Devil May Cry, ma licence de jeux-vidéo préférée ! Sorti en 2001 sur PS2 avec son tout premier opus, Devil May Cry s’est très vite créé une communauté assez forte. Mêlant univers gothique avec des démons, frôlant par moment l’horreur mais avec un héros bien arrogant dont « style » est le second nom. Avec le succès, Capcom balance un second opus et là c’est la douche froide. Le jeu est tellement mauvais et en contraste total avec son aîné qu’il est limite renié en interne.
Au vu du désastre, un 3ème opus sort 2 ans plus tard s’inspirant bien plus du premier opus et nous offre une version avec un jeune Dante bien foufou. C’est notamment ce Dante qui deviendra la véritable mascotte de Devil May Cry. Un héros extrêmement chambreur, ultra confiant et tellement stylé.

Sauvant ainsi l’honneur de la saga, 2 autres opus ont vu le jour, le 4 et 5, mais aussi un fait par Ninja Theory (Heavenly Sword). A savoir que DMC avait déjà eu droit à un anime par le studio Madhouse en 2007 et ce n’était vraiment pas fameux…
Maintenant que le décor du jeu est un peu plus planté, parlons de cette adaptation en animé. Le projet a été confié à Adi Shankar, une personnalité que vous connaissez certainement pour avoir réalisé l’anime Castlevania Netflix ainsi que Captain Laserhawk. Oui, le monsieur n’est pas un manchot dans le milieu. Il avait d’ailleurs annoncé dès 2018 travailler sur une adaptation du célèbre chasseur de démons. Il aura fallu attendre 6 ans après cette annonce pour enfin voir les travaux de Studio Mir et Adi Shankar Animation.
Devil May Cry ? Ou plutôt Devil Netflix Cry ?
Adi Shankar avait déclaré vouloir adapter chaque opus de DMC dans l’ordre, finalement, que nenni ! Le créateur a fait les choses à sa façon et a un peu tout mélangé dans un grand bol. Si vous vous attendiez à une adaptation fidèle, ben c’est raté ! Voyez plutôt le show comme une adaptation libre où Shankar a décidé de piocher dans le lore de Dmc en fonction de ce qu’il voulait raconter.

Pour le coup, Adi Shankar puise pas mal de ses idées dans le manga DMC3 de Suguro Chayamachi et s’inspire du ton « vulgaire » et urbain de Dmc Devil May Cry de Ninja Theory. Lapin blanc et Enzo sont par exemple des personnages du manga qui ne sont jamais apparus dans les jeux. Ensuite, puiser dans les autres ouvrages que les jeux n’est pas une mauvaise idée, loin de là même. C’est plutôt le fait de le faire « à sa sauce » qui peut déranger les puristes, mais encore une fois, il faut vraiment visionner le show comme une nouvelle oeuvre.
Dans cette série, Shankar a décidé de mettre Dante et Lady (Marie) au même niveau mais assez souvent Lady vole carrément la vedette à Dante. On sent que le créateur a préféré travailler la chasseuse plutôt que le fils de Sparda qui ne raconte hélas pas grand chose. Elle partage l’épisode 6 avec le Lapin blanc qui en fera pleurer plus d’un d’ailleurs, on reviendra sur cet épisode 6.
Adi Shankar, poète ou meurtrier ?
Déjà que le monsieur ne s’était pas fait que des amis avec ses adaptations de Castlevania, voilà qu’avec Devil May Cry, sa cote auprès des fanbase continuera de baisser. Shankar impose sa vision et c’est clair que ce ne fera pas que des heureux. Les plus puristes se sentiront trahi et que le créateur n’a absolument rien compris à l’essence même de Devil May Cry. En réalité, il faut penser à qui est destiné le show et il n’est pas si axé pour les fans que cela. L’anime Devil May Cry Netflix est destiné à toucher un grand public qui n’avait jamais mis la main sur les jeux ou en avait entendu parler de loin. Les fans de la première heure devront se contenter d’easter egg et de certains éléments de la franchise (ex: la Dr Faust dance du premier épisode ou certains personnages).

Dans cet exercice, Adi Shankar s’en sort extrêmement bien en proposant un show jouissif avec des scènes d’actions sacrément stylés et de l’humour bien dosé. Beaucoup y verront un côté « Deadpool » avec un héros chambreur qui se régénère et qui a la classe. La série se permet d’évoquer des thématiques jamais abordées dans les jeux comme les réfugiés de guerre, la religion, le racisme ou encore l’exploitation de ressources. Le tout saupoudré d’une belle critique des USA, même si ça, on commence à en avoir l’habitude.
Adi Shankar ira surtout au bout de sa vision dans le 6ème épisode. Ici, le créateur tente quelque chose de complétement différent en mélangeant plusieurs styles d’animations et surtout en réduisant les lignes de dialogues au strict minimum. Quand je vous dis au strict minimum, ce n’est pas plus de 5 lignes de dialogues durant tout l’épisode. L’auteur conte les origines de Lady et Lapin blanc d’une façon très artistique et mélancolique nous faisant demander si les humains ne sont pas les véritables démons.

Devil May Cry Netflix, une nouvelle origin story pour Dante mais aussi pour ses fans
Vous l’aurez compris, Devil May Cry Netflix ne satisfera pas tout le monde. Les fans puristes sont certainement en train de chercher des poupées vaudous pour nuire à Adi Shankar tandis que les nouveaux venus vont très probablement apprécier le show. En étant complétement objectif, DMC made in Shankar est une excellente série animée qui vous fera passer un très bon moment. Avec un rythme soutenu du début jusqu’à la fin, des scènes d’action qui envoient et un épisode 6 d’une masterclass artistique, le show a de très bons atouts. On notera une très bonne BO qui vous fera bouger la tête durant votre visionnage.
On notera cependant une CGI un peu laide par moment ainsi qu’un Dante assez peu mis en avant au détriment de Lady. S’il y a une saison 2, on espère que les fils de Sparda brilleront davantage et nous en mettront plein la vue. Surtout que cette saison 1 tease déjà pas mal de choses avec notamment l’arrivée d’Arius (antagoniste du second opus) et de son entreprise Uroboros Corp. Après Castlevania, Shankar s’en sort quand même mieux avec les chasseurs de démons et a peut-être enfin trouvé sa recette.
Pour le moment, Devil May Cry Netflix est un succès (top 5 Netflix) et l’épisode 6 est le mieux noté de la semaine dernière sur IMDB (9.2/10). Sur Steam, le jeu a connu un bond avec le 5ème opus qui a connu un pic à 12k joueurs alors qu’il était plutôt autour des 1k joueurs dernièrement. DMC Collection (qui regroupe les 3 premiers volets) a aussi connu un joli boost grâce à une belle promo.

Un anime Netflix, le meilleur outil marketing finalement ?