Déjà connue pour BEM aux éditions Panini Manga, Mosae Nohara est de retour en France ! Voici mon avis sur le tome 1 de From the Red Fog !
From the Red Fog : On ne naît pas monstre, on le devient… Ou pas ?
Pour ce premier volume de From the Red Fog, Panini propose une édition dans les standards du format. On a droit à deux pages couleurs en début de volume et un ouvrage de 178 pages. Un détail que j’ai remarqué et qui m’a beaucoup plu: c’est la table des matières sous forme de cadres photos, une idée géniale !
La couverture donne le ton de l’oeuvre, sombre et sanglant…! Attention donc, c’est une oeuvre s’adressant à un public averti !
Dans l’Angleterre du XIXème siècle – déchirée entre ordre et chaos, entre richesse et misère – vit un jeune garçon nommé Ruwanda. Fils d’une terrible tueuse, il passe son existence enfermé dans le sous-sol de sa demeure. Le jour où il parvient enfin à se libérer, il découvre le monde, les mains couvertes de sang. Quel sort le destin réservera-t-il à cet orphelin qui ne connaît que la mort et la souffrance ?
Le tout contraste cependant avec la première de couverture, sous la jaquette qui représente Ivan et… Des chats ?
Ruwanda, fils spirituel de Jack l’Eventreur ?
From the Red Fog, c’est l’histoire de Ruwanda, le fils d’une tueuse cruelle. Avec une telle mère, le jeune garçon de douze ans fut contraint, dès son plus jeune âge, de côtoyer la mort et les cadavres. Enfermé dans le sous-sol, notre protagoniste a grandi tant bien que mal dans cet environnement malsain… Mais nul n’en ressort indemne.
À la disparition de sa génitrice, Ruwanda se retrouve seul, livré à lui-même… Le mal était fait. Corrompu par la folie sanguinaire de celle qui l’a mis au monde, le jeune garçon se met lui aussi à tuer. Sans raison, sans empathie, simplement pour le plaisir et pour assouvir un désir de violence…
Mosae Nohara pose ainsi les bases psychologiques de ce qui pourrait devenir un des plus dangereux psychopathes ! C’est un récit très particulier que nous propose l’autrice, mais il se limite pour l’instant à une succession de meurtres violents. Les bases sont posées, certes, il reste maintenant à développer l’intrigue !
Scénario : 3,5/5
Visuellement, From the Red Fog propose de bonnes mises en scènes, ainsi qu’un travail précise sur les expressions des personnages, qui retranscrivent bien la folie des personnages !
Le soin global apporté aux ombres, aux décors (lames, objets de tortures) contribue à donner une atmosphère pesante, oppressante à l’oeuvre. L’autrice ne lésine pas non plus sur les gerbes d’hémoglobines : la violence est décomplexée. On est assez proche de l’horrifique, tout en restant très humain. Un décalage qui met mal à l’aise à la lecture, mais c’est le but !
En revanche, petit bémol en ce qui concerne les proportions et l’anatomie des personnages. Parfois elles ne sont respectées, et un aspect bâclé en résulte. Dommage. On retrouve quelques approximations également dans le découpage et les poses d’actions. Le tout est trop rigide et manque donc de fluidité.
Visuels: 3/5
From the Red Fog, c’est également un univers intéressant. L’histoire prend place au XIXème, en Angleterre, à une époque où les classes sociales étaient très marquées. Les plus vifs d’esprit auront rapidement fait le lien : Jack l’éventreur. En effet, c’est à la même époque que sévissait le tueur de Whitechapel. Tiens tiens tiens… Aura-t-on droit à une rencontre entre Jack the Ripper et Ruwanda ? À moins qu’il ne s’agisse d’une origin story…?
Au fil de ce tome, on fait la connaissance de M. Midwinter, un aristocrate qui n’hésite pas à se mêler aux pires scélérats d’Angleterre. Et si ses projets semblent encore flous, il semble vouloir créer une association d’assassins d’élite pour assouvir ses plus basses besognes.
Pour l’instant nous n’avons donc que quelques bribes d’informations. Elles viennent titiller notre curiosité, mais c’est un peu maigre à mon sens pour vraiment susciter l’envie d’en savoir plus…! Une chose est sûre: l’action se déroulera dans les bas-fonds de l’Angleterre et j’avoue que cela me plaît beaucoup !
Univers: 3,5/5
S’il y a une chose que je retiendrai de From the Red Fog, ce sont ses thématiques. Besoin de violence, désir de meurtres… C’est sombre, c’est rude. Cela amène à des questionnements plutôt originaux je trouve. Est-on conditionné par l’environnement dans lequel on a été élevé ? Sommes-nous contraints d’imiter les comportements de nos parents, qui représentent une norme ?
Finalement, cela amène à se demander si l’on naît « monstre », ou si on le devient ? Peut-être y’a-t-il une part d’hérédité dans le processus également…! Je ne sais pas jusqu’où l’autrice poussera sa réflexion, cependant, cela a le mérite d’être prometteur !
Mais, au delà de ces thèmes noirs, il m’a semblé percevoir une volonté de rendre Ruwanda plus humain. Il reste un enfant ! Il cherche des pairs qui peuvent le comprendre, et, s’il ne reconnaît pas franchement, il semblerait qu’il ait pour but de retrouver sa mère, aussi horrible qu’elle ait pu être… Tient-on là l’intrigue de notre récit…? Je n’en suis pas certain !
Thématique : 4/5
From the Red Fog, en résumé !
From the Red Fog, c’est l’histoire de Ruwanda. Fils d’une tueuse cruelle, il fut élevé dans un sous sol aux côtés de cadavres. La proximité de la mort le fera sombrer, lui aussi, dans une folie sanguinaire.
Après la disparition de sa mère, Ruwanda se met à tuer. Des adultes. Des enfants. Sans raison. Sans empathie. Uniquement pour le plaisir. On est face à un psychopathe en devenir. C’est rude, c’est violent, c’est sanglant. On se demande où cela nous mènera ?
L’histoire se déroulant au XIXème siècle, en Angleterre, on ne peut s’empêcher de penser à un autre tueur en série mythique… Jack l’Éventreur ! Les deux assassins se croiseront-ils ? Peut-être !
J’avoue que l’histoire, pour l’instant, était assez prenante ! Et la fin de ce tome 1 apporte un nouveau lot de mystère avec l’introduction d’un syndicat du crime !
Visuellement, Mosae Nohara donne à son manga une atmosphère pesante, oppressante, pleine de noirceur. Les mises en scènes prennent aux tripes, les personnages et leurs expressions font froid dans le dos. En revanche, il en manque encore un peu du côté du dynamisme, mais l’ensemble est prometteur !
Enfin, ce que je retiendrai de l’oeuvre, ce sont les questionnements qu’elle propose. Est-on contraint d’imiter les comportements de nos parents, les normes dans lesquelles ont a été élevé ? La psychose a-t-elle quelques chose d’héréditaire ? Au delà de ça, les rapports humains (amour, amitié) sont eux-aussi questionnés !
Naît-on monstre, ou le devient-on ?
L’œuvre a du potentiel dans ce qu’elle raconte, reste à voir ce que Mosae Nohara en fait par la suite ! Le tome 2 est d’ores et déjà disponible !