Alors que nos premières impressions lors de la Gamescom nous laisser présager une suite de qualité, la version complète de Gungrave GORE s’avère bien en deçà de nos attentes. On vous explique pourquoi c’est un naufrage.
Le retour de Brandon Heat aka Beyond the Grave
Gungrave pour faire court, est un jeu sorti en 2002 et une suite en 2004 sur PS2. C’est le fruit de l’imaginaire de Yasuhiro Nightow. Peut-être que ce nom vous dit quelque chose, il s’agit en fait de l’auteur de l’excellent Trigun. En parlant de Trigun, une nouvelle version de l’anime débarquera le 7 Janvier ! Mais revenons à notre ami Grave, qui est passé lui aussi par la case animé d’ailleurs.
Pour faire court, Gungrave nous raconte l’histoire de Brandon Heat, petite frappe devenu un ponte de la pègre. Avec son ami Harry McDowell, ils gravissent les échelons de Millénium mais il se fera exécuter par ce dernier, avide de pouvoir. Revenu d’entre les morts grâce à un procédé scientifique, Brandon Heat devenu Beyond the Grave compte bien réduire en cendres Millénium.
Gungrave GORE, édité par Prime Matter et développé par Iggymob, s’est présenté comme la suite des aventures de notre tireur préféré, Beyond the Grave. Après de longues années de développement, le jeu est sorti à la fin du mois de Novembre sur nos consoles de salon. Hélas, Grave aurait mieux fait de rester dans sa tombe…
Gungrave GORE, un jeu daté techniquement et pas très jouissif
On commence par l’aspect graphique qui n’est vraiment pas terrible. On a l’impression d’être sur un jeu fin PS3. Il n’y a que les scènes en CGI qui sont belles à voir et appréciables techniquement. Le reste, outch ! Les animations sont lentes et mal faites, les effets visuels moches, et le game design complètement à la ramasse. On note une interface utilisateur des menus assez proche de Devil May Cry, notamment du second opus quand on choisit les missions. Le laboratoire (lieu pour améliorer notre personnage) se présente exactement comme dans Devil May Cry 4. Vous l’aurez compris, le studio coréen d’Iggymob aura allègrement pioché dans le BTA phare de Capcom. En soi, ce n’est pas un reproche, surtout que les clins d’œil à DMC ne s’arrêtent pas là.
Bon, Gungrave n’a jamais brillé par sa technique, alors on se dit que le gameplay va être fun et que l’on va passer de bonnes heures de jeu. Baaah… Non. Premièrement, ne voyez pas le jeu comme un BTA mais plutôt comme un TPS mixé à un Rail Shooter à l’ancienne mais sans les railles ou presque. Donc vous tirez, vous tirez et euuhh attendez, j’oublie, ah oui, vous tirez. C’est d’autant plus répétitif que la durée de vie est particulièrement longue pour un jeu de ce type. Comptez une bonne vingtaine d’heures pour arriver à la fin de cette torture si vous êtes courageux… ou maso comme moi.
Alors oui, les premiers opus fonctionnaient également de la même façon mais on était au début des années 2000 et ça durait 4h. Et même à l’époque, le jeu s’était déjà fait démonter par la critique. On sent que le studio Iggymob a tenté d’insérer des mécaniques de gameplay supplémentaires avec le grappin et le cercueil. Mais c’est beaucoup trop faible comme apport et malheureusement pas très utile. Surtout que Grave est super lourd et lent, a une esquive à faire pâlir Dark Souls et ça manque cruellement de style.
Un scénario ? Pardon, il y en a un ?
Est-ce que niveau scénario c’est mieux ? La réponse va être rapide, non. Ok, Gungrave ça n’a jamais été un scénario incroyable mais l’oeuvre possède tout de même un lore intéressant ! Les organisations mafieuses ou le Seed (une espèce de substance qui transforme les gens) par exemple. Là, dans Gungrave GORE, on affronte le clan Raven qui sort de je ne sais où et on ne sait même pas pourquoi. On se retrouve catapulté à Scumland (lourd le jeu de mots) en mission punitive contre ces vilains pas beaux. Si encore ce n’était que ça, pourquoi pas, mais non, le jeu continue de s’enfoncer. Le vétéran Bunji signe son retour, au début en ennemi puis en allié, mais on ne sait toujours pas pourquoi ce revirement de situation. Il y a un grand méchant dont on ne connaît absolument rien, de fait la bataille finale est nullissime et la fin qui l’accompagne également.
Il y a quelques petites références au premier opus, mais pas de panique, rien qui vous empêchera de comprendre le déroulé de « l’histoire ». Dans les premiers opus, il y avait des finishs super cool contre les boss. Là, c’est moche, mal animé, et on a juste envie de skipper la scène. On note également l’absence du thème mythique de Gungrave « Gunlock » de Tsuneo Imahori qui m’aurait bien donné le sourire.
Un jeu d’arcade à l’ancienne, beaucoup trop à l’ancienne
Vous l’aurez compris, Gungrave GORE est un jeu qui n’a pas dépassé l’ère de la PS2. C’est comme si les développeurs d’Iggymob étaient bloqués dans une boucle temporelle malgré eux. Alors je ne dis pas que le jeu aurait dû devenir un ersatz de Devil May Cry ou Bayonetta, mais au moins un BTA digne de ce nom ou un Rail Shooter bien plus trépidant. Platinum Game avait réussi à faire un BTA/TPS avec Vanquish et le résultat était très convaincant. Iggymob aurait plutôt dû regarder de ce côté plutôt que de rester fidèle à la version d’origine.
La difficulté est très mal dosée, on passe de situations assez simples à un niveau que l’on va aisément recommencer 10x (la mission du train, quelle plaie). Je comprends qu’ils aient voulu mettre du challenge, mais il y a une différence entre challenge à la Dark Souls et un simple cassage de manette. On a aussi droit à des phases de plateformes complètement à l’ouest et qui n’ont rien à faire là. Ainsi qu’à des enchaînements d’ennemis beaucoup trop délirants avec des projectiles qui vont absolument partout.
Les seuls points positifs que je donnerai à cet opus, ce serait les musiques qui ne sont pas trop mal. Je pense notamment au Scumland Outer Battle Theme ainsi que celui du Vietnam. Certains Tirs Démolition (super technique) plutôt sympas et le character design des personnages est assez cool. On incarne également Bunji et Quartz le temps d’un niveau, toujours ça de pris.
Points positifs de Gungrave GORE :
- Le plaisir de revoir Grave.
- Des musiques qui accompagnent bien les fusillades.
- Incarner Bunji, enfin !
- Certains tirs démolitions assez classes.
- Une durée de vie conséquente pour les amateurs du genre…
Points négatifs :
- Une technique complètement à la ramasse et datée.
- Une difficulté qui oscille entre le simple à quasi infaisable d’un coup.
- Le gameplay qui n’a pas vraiment évolué depuis 2004.
- Très peu de replay-value, on ne débloque rien une fois fini hormis un mode de difficulté.
- L’histoire inexistante qui frise le ridicule quand elle ose se montrer.