Alors que nous entrons dans la saison des animés de l’été 2023, il est temps de faire le bilan sur les animés du printemps. Et alors que l’ami Balin vous proposait l’une des pépites de 2023, à savoir Tengoku Daimakyo, nous nous attaquons aujourd’hui à Isekai de Cheat Skill. J’avais déjà parlé de l’animé lorsqu’il faisait sa promotion, et donc, ce dernier tient-il ses promesses ?
Isekai de Cheat Skill wo te ni Shita ore wa, Genjitsu Sekai wo mo Musou Suru – Level Up wa Jinsei wo Kaeta de son nom complet est un web novel écrit par Miku depuis 2017. Par la suite, Fujimi Shobo a publié l’œuvre sous forme de light novel avec des illustrations de Kuwashima Rein. Depuis 2018, la série compte 14 tomes au Japon et n’est pas disponible en France.
Le light novel connaît une première adaptation sous forme de manga en 2020 par Minatogawa Kazuomi chez ASCII Media Works. Il est prépublié sur le site Web DenPlay Comic et dans le magazine Dengeki Comic Regulus et compte aujourd’hui 4 tomes. Le manga est également disponible en France, aux éditions Delcourt/Tonkam sous le nom de Cheat Skill Level Up et compte 2 tomes. L’animé est produit par Millepensee et Tengu Kobou. Il est diffusé en France par Crunchyroll.
Ouvrez la porte secrète de votre cave et préparez-vous à dégommer du monstre !
Nous suivons le personnage de Yûya Tenjô, un jeune garçon n’ayant rien pour lui. En effet, il est atteint d’obésité, n’est pas agréable au regard de par son acné et sa peau grasse. Il n’a pas beaucoup d’amis, est haï par ses parents ainsi que ses frères et sœurs, et le comble de tout ça, c’est qu’il est harcelé au collège par un groupe dirigé par son frère et sa sœur. En somme, Yûya n’est aimé par personne, excepté par son grand-père qui est décédé il y a peu. Ce dernier lui a légué une maison dont il est le seul à avoir hérité.
isekai de cheat skill
Un jour, Yûya sauve une jeune fille du nom de Kaori agressée dans la rue ce qui vaut à Yûya de se faire tabasser. Peu de temps après, alors que les vacances scolaires précédant son entrée au lycée arrivent, notre protagoniste découvre une porte dans sa cave menant à un monde parallèle. Il atterrit dans une maison appartenant à un vieux sage dont on se doute être feu son grand-père. Yûya va alors y passer beaucoup de temps, et se transformer peu à peu physiquement au point que, lors de sa rentrée, il est méconnaissable. S’enchaîne alors moultes péripéties pour notre héros qui devra alterner entre son monde natal, et ce monde alternatif.
Quelque chose qui n’est pas banal, c’est le fait que notre protagoniste n’est pas coincé dans l’autre monde. Il a la possibilité de retourner dans son monde d’origine dès qu’il le souhaite. Cependant, à l’instar des autres parties de SAO, cela retire une certaine tension à l’intrigue. On sait que notre personnage n’est pas forcément en danger. D’ailleurs, le danger semble même inexistant pour Yûya. En effet, tout lui réussit. Au point où ça en devient un running gag. Le personnage est cheaté, et ça s’arrête là.
Autre point qui pêche dans l’intrigue à mon sens, c’est la redondance des épisodes. Chaque épisode montrera notre personnage principal dans une situation tierce, il la résout, subit sa vie « banale » de lycéen, impressionne tout le monde soit par son physique, soit par ses actions inhumaines, et fin. En bref, le scénario n’est pas spécialement intéressant. D’autres isekai font bien mieux que lui, comme Tensura ou même encore SAO.
Scénario : 2/5
Parlons maintenant de la mise en scène. La chose qui m’a intrigué en premier lieu, c’est sans aucun doute la direction artistique de l’animé. En effet, il faut dire que Isekai de Cheat Skill ne ressemble vraiment à aucun autre animé de ce point de vue-là. Mais ça s’arrête là. En effet, original ne veut pas dire bon, et Isekai de Cheat Skill semble l’avoir compris. Je ne sais vraiment pas ce qui s’est passé. Le premier épisode, bien que cliché à souhait avait une animation plutôt jolie. Mais la suite se dégrade de plus en plus. On passe d’une 2D et une DA intrigante à une 3D immonde issue de Berserk 2016. Ce n’est pas tout, puisque le manque d’émotion se fait cruellement ressentir. On n’a qu’une envie, c’est de rire face à une production aussi pathétique.
Les seiyuus, ainsi que l’opening et l’ending remontent tout de même un peu le niveau, même si je n’en suis pas vraiment fan.
Mise en scène : 1/5
Parlons maintenant des personnages. Je suis moi-même en train de me demander si ma critique n’est pas une parodie car même là, c’est extrêmement mauvais. Yûya n’est pas un personnage intéressant. Il devient beau, grand, fort, le tout en 10min d’épisode. Et le pire, c’est qu’il est bête. Dans sa tête, il est toujours le petit gros du début. Le comble, c’est qu’il n’avait même pas remarqué son changement. Si on devait définir sa personnalité, c’est qu’il est gentil, voire même plutôt niais. Pour comparer avec Naruto, même si le personnage est plutôt niais par moment, ça ne définit pas l’intégralité du personnage qui est passé par des réelles épreuves pour devenir ce qu’il est.
isekai de cheat skill
À l’inverse, Yûya est juste niais. Par exemple, il pardonne à son frère et sa sœur d’avoir été des ordures pendant des années avec lui. Admettons. Mais ça s’arrête là. On ne les verra plus jamais après ça. Pas d’arc de rédemption ou quoi que ce soit. De plus, le fait que Yûya soit devenu extrêmement fort donne un tournant extrêmement ridicule à tout ce qui se passe. On sait d’avance ce qu’il va se passer. Au point où ça en devient lourd…
Passons maintenant aux autres personnages…Et comment expliquer que ça ne vole pas haut? Déjà aucun personnage n’est développé. Concrètement, Yûya est le seul personnage à connaître un minimum de développement. Le reste pourrait être remplacé par un fichier texte Word qu’on n’y verrait pas de différence. Absolument toutes les filles de cet animé sont amoureuses du protagoniste. Et même les figurants sont toujours à fantasmer sur lui, sur son physique. Et pour les hommes, exactement pareil. Toujours à dire que Yûya est incroyable, beau et j’en passe.
Le personnage qu’on verra sans doute le plus se démarquer, c’est certainement Kaori, du monde réel. Il s’agit de la personne que notre personnage principal a sauvé lors du premier épisode. Au début, j’étais pas mal emballé car elle voyait au-delà de son physique, de quoi développer un peu le truc quoi. Cependant, elle est très vite devenue comme les personnages génériques. Juste à fantasmer sur tout ce que Yûya fait. La romance entre ces deux-là est bâclée, ennuyeuse à souhait, et ne mène pas à grand-chose.
Personnages : 0/5
Passons maintenant à la dernière partie. Exceptionnellement, je ne parlerai pas du message de la série qui est catastrophique. Concrètement, je taperais dessus inutilement, et mettrais un 0 supplémentaire. Le message, c’est simplement : soyez beau et tout vous réussira, si vous êtes moches, vous êtes un déchet.
Je parlerai donc du divertissement qu’apporte Isekai de Cheat Skill. Comme je le disais auparavant, la DA est très différente des standards. Et il faut avouer qu’elle est agréable et originale. L’histoire, bien que mauvaise, reste distrayante. J’ai tout de même pris du plaisir à regarder cet animé, du moins au début. Ses débuts sont sympathiques à visionner, malgré un cruel manque d’originalité, tout se prévoit.
On passe tout de même un stade à la moitié de l’animé à mon sens. En effet, à force de répétitions, l’œuvre devient tellement prévisible qu’elle en devient lourde. De plus, la qualité se dégrade au fur et à mesure du visionnage. Les passages 3D représentent une grosse partie de l’animé, ce qui n’est clairement pas un bon point.
Distraction : 3/5
Pour résumer :
Isekai de Cheat Skill est sans aucun doute l’un des pires animés que j’ai vu. Le plan technique est catastrophique, l’histoire est prévisible et pas très intéressante, et les personnages extrêmement mauvais. Pourtant, je n’ai pas vécu le visionnage comme le calvaire qu’à été Otome Game. L’animé est faible, mais distrayant dans une certaine mesure. 3 ou 4 épisodes, c’est le maximum pour passer un bon moment et rire de la pauvreté de l’œuvre. Mais 13 épisodes, c’est très lourd à supporter. J’espère que l’animé n’aura pas de saison 2 car il doit reste un exemple de ce qu’est un mauvais animé.