On aura attendu cette réédition très longtemps… Merci Meian ! Voici mon avis sur la première box de KARAKURI CIRCUS, les tomes 1 à 8 !
Peut-être avez-vous regardé l’anime, mais laissez moi vous dire une chose… Ce n’est rien comparé au manga ! Une adaptation qui ne va pas jusqu’au bout des choses, qui, en plus, en oublie plusieurs. Finalement, ce n’est qu’une infime partie de l’oeuvre.
KARAKURI CIRCUS, box 1 – Tomes 1 à 8 !
Pour cette réédition de KARAKURI CIRCUS, Meian nous a gâté, en se basant sur la Perfect Edition japonais (Kanzenban) ! La fabrication est juste magnifique en plus d’être inventive ! J’ai adoré le jeu sur les jaquettes, mais aussi les pages couleurs dans les volumes. En plus du grand format, le papier est épais, sans transparence, et l’impression d’excellente qualité. C’était aussi très agréable d’avoir de nombreux bonus à la fin de chaque tome. Le travail de traduction de Vincent Marcantognini permet une excellente immersion dans l’oeuvre, en rendant accessibles les subtilités de cette dernière. Au delà de ça, le prix de 12,95€ est plus qu’honnête !
En ce qui me concerne, j’ai acheté la box 1 avec les 8 tomes et tous les bonus : je ne regrette absolument pas !
Alors qu’il distribue des prospectus pour un cirque, Narumi Katô décide de porter secours à Masaru Saiga, un jeune milliardaire orphelin de 10 ans accompagné d’une énorme valise, poursuivi par d’étranges hommes en noir. Cependant, ces derniers se révèlent être des pantins de bois qui en veulent à la vie du jeune garçon ! Il demande alors à Narumi de l’accompagner au cirque pour y retrouver une certaine » Shirogane« , qui saura le protéger grâce au contenu de sa valise, à savoir, une marionnette géante. Découvrez dans ce tome la rencontre des trois protagonistes de ce manga légendaire : Masaru l’orphelin, Narumi le Kenpoïste, et Shirogane la marionnettiste.
© by FUJITA Kazuhiro / Shogakukan
Karakuri Circus : Marionnettes… EN PISTE !
S’il y a bien une chose qui m’a marqué dans KARAKURI CIRCUS, c’est la densité et la cohérence de l’univers construit par Kazuhiro Fujita. Tout d’abord, il y a cette idée brillante du Zonapha. Une maladie qui coupe la respiration de celui qui la contracte, mais dont les symptômes disparaissent dès lors que le porteur fait rire les gens… L’auteur la présente et l’explique presque scientifiquement : j’ai adoré. Ensuite, viennent les marionnettistes et leurs marionnettes, de vrais objets de combats. Cela m’a rappelé les stands de JJBA, autant dire que c’est une idée géniale. L’auteur va plus loin, en déclinant le concept avec les automates ou les pantins.
Tout ce joli monde évolue dans un monde qui emprunte beaucoup au cirque, au point parfois d’en faire le lieu même de l’action voire une partie de l’intrigue avec le Cirque de Minuit. Plus on avance dans le récit, plus le lore se densifie : des conflits millénaires entre Shirogane et automates, de l’alchimie, des légendes… L’oeuvre multiplie les genres, allant de l’action fantastique au slice-of-life cocasse en passant par des éléments proches de l’horrifique et/ou très sombres. Mention spéciale pour les localisations : Paris, Quiberon et Carnac : La French Touch !
Univers : 5/5
L’histoire même de KARAKURI CIRCUS vaut le détour. En 8 tomes, on enchaîne évidemment plusieurs arcs narratif. Pour le premier arc, l’auteur opte pour une narration simple, un récit presque classique… MAIS QUEL ARC !! Un des meilleurs que j’ai pu lire je pense, c’était si intense…! Par la suite, Kazuhiro Fujita nous propose un récit à tiroirs des plus intéressants, avec des sous-intrigues courtes. Elles se déroulent parfois en parallèle, et on attend impatiemment le moment où elles s’entremêleront. L’auteur prend ainsi le temps de poser les choses, quitte à s’éloigner de son intrigue principale, voire l’oublier. C’est risqué, mais payant.
D’évènements tragiques, on passe à de l’introspection, puis des moments légers pour finir par revenir à l’intrigue principale. Cela peut déstabiliser, mais c’est là que transparaît la profondeur du scénario. L’oeuvre est un grand puzzle, un ensemble de mécanismes qui finissent par se combiner et s’imbriquer. Une maestria impressionnante. Et si parfois l’auteur semble faire dans la facilité, que ses choix paraissent frustrants ou expéditifs, cela permet de conserver ce rythme effréné. C’est une histoire qui nous entraîne avec elle et dont j’ai eu quelques difficultés à ressortir ! (Mais c’était un plaisir!)
Scénario : 4/5
Visuellement, KARAKURI CIRCUS est dessiné dans un style old school. L’oeuvre ayant débuté à la fin des années 90, on est forcément un peu éloigné des standards actuels. Cela étant, le trait de Kazuhiro Fujita a de belles qualités ! D’abord, il est très expressif; plusieurs scènes sont époustouflantes de puissance, les regards, en particulier, ont quelque chose de viscéral. J’ai également été impressionné par l’inventivité de ses designs. Notamment en ce qui concerne les marionnettes ou les automates, qui m’ont vraiment bluffé : Arlequin, quelle classe.
Petit bémol sur l’anatomie et les silhouettes parfois, l’auteur propose quelque chose de très personnel et cela peut ne pas plaire. L’auteur montre une maîtrise stupéfiante de la mise en scène. Je reste admiratif de ces passages où il parvient à nous montrer les choses plutôt que de nous les expliquer. Dans les séquences d’action, le découpage est fluide et sait être percutant quand il le faut : les combats sont magistraux ! Fujita ne ménage pas non plus ses efforts sur les décors, proposant des arrières-plans fournis, qui renforcent l’immersion dans l’univers circassien. J’ai apprécié également l’adaptabilité de l’auteur, pour coller au ton mouvant de son récit.
Visuels : 4/5
Enfin, l’autre ÉNORME point fort de KARAKURI CIRCUS, ce sont ses personnages. S’ils peuvent paraître caricaturaux au premier abord, il n’en est rien. Tout le génie de Kazuhiro Fujita réside dans sa capacité à nous lier à eux. L’auteur dresse des portrait imparfaits, des psychologies pleines de doute, avec des faiblesses: finalement, on a affaire à des personnages profondément humains. Narumi, Masaru et Shirogane constituent un trio avec une dynamique efficace et auquel on s’attache très vite. Tous trois ont leur part de mystère et cela sera utilisé très intelligemment pour leur construction.
Mais les personnages de second plan ne sont pas en reste ! Sur des périodes plus courtes, l’auteur parvient tout de même à les développer de manière très convaincante et à s’arranger pour que cela bénéficie à notre trio principal. C’est d’ailleurs avec eux que l’oeuvre acquiert une puissance émotionnelle saisissante ! Du point de vue des antagonistes, ceux que l’on a pu voir étaient intéressants. Certains sont détestables, mais on peut comprendre leurs motivations : personne n’est mauvais par simple plaisir. Le fait que, là encore, l’univers circassien s’immisce est aussi très agréable; d’autant plus que cela permet de renouveler la tension.
Personnages : 5/5
Karakuri Circus – tome 1 à 8, en résumé :
💎 Les points forts :
- Un thriller palpitant, à la narration entraînante.
- Un univers original, dense et cohérent.
- Des personnages attachants et fascinants.
- Des visuels puissants, viscéraux.
- La puissance émotionnelle du titre.
- L’ingéniosité de l’auteur à tous les niveaux.
🪨 Les points faibles :
- Certains passages moins prenants (légers ou très denses).
✨ BONUS :
- Une édition PARFAITE !