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La Base: Nekketsu, isekai, furyo… Les genres dans le manga !

  • Balin 
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Comme n’importe quel medium, le manga possède des genres. Certains sont communs avec la littérature classique, d’autres lui sont propres!

Tout d’abord, un « genre » c’est quoi? Ce n’est, ni plus, ni moins qu’une catégorie pour classer les oeuvres selon leur contenu (entre autres). C’est donc quelque chose qu’il faut différencier des cibles éditoriales; dont on parlait dans l’article suivant: La Base: Shōnen, seinen, shōjo, josei – Comment s’y retrouver?

Alors, chers Gaakamas, on va aborder les genres dans le manga! 

Les genres « classiques » :

Dans les genres « classiques », on va retrouver:

Passons maintenant aux genres propres au manga:

Parmi les manga, on retrouve certains canevas qui fonctionnent bien. Le plus connu d’entre eux est évidemment le nekketsu!

Le nekketsu:

Le nekketsu, c’est, je pense, le genre le plus plébiscité par les fans de manga. Littéralement traduit par « sang bouillant », ce genre met en avant le parcours initiatique d’un personnage (souvent un orphelin). Ce dernier se retrouve confronté à de nombreux obstacles et se relève toujours plus fort car il apprend de ses défaites! (Souvent la quête d’un être cher, ou d’une vengeance parfois l’accomplissement d’un rêve).

C’est un genre qui met en exergue des valeurs telles que l’amitié, la justice, la détermination, le dépassement de soi.
(Pour les curieux, cela dérive directement du Monomythe de Joseph Campbell)

Il est souvent associé et de ce fait confondu avec le shōnen, mais ce sont bien deux choses différentes! Un shōnen n’est pas forcément un nekketsu (Ichigo 100%, Komi Can’t Communicate par exemple) et un nekketsu n’est pas forcément un shōnen (on peut évoquer Kingdom).

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Exemple: L’île au Trésor (le 1er pour certains), Dragon Ball, Naruto, Bleach, One Piece et bien d’autres évidemment!

Le furyō:

Le furyō, pas le film de Nagisa Ōshima, est également un genre très représenté dans le manga et populaire au Japon. Mais étonnement, il peine à se faire (re)connaître en occident.

Le furyō est un genre qui met en scène des racailles, des voyous japonais. C’est d’ailleurs la signification littérale du terme. Yankee en uniforme trop grands, bananes et autres coiffures excentriques, souvent en train de fumer et de sécher les cours pour se taper dessus, tels sont les ingrédients du furyō

Et assez étrangement, le furyō se révèle proche du nekketsu! Les lycéens présentés sont loin d’être mauvais, ils sont plus souvent perdus. Ils cherchent à s’imposer et à imposer les valeurs qui les animent: amitié, force, loyauté, volonté.

Funfact: Le terme furyō peut aussi désigner un personnage en particulier, par exemple Sakuragi de Slam Dunk.

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Exemple: Rookies, Racailles Blues, Crows/Worst, Beelzebub. Ah, et Eikichi Onizuka peut être assimilé à un !
Plus récemment, le genre se voit réinventé. Lié aux voyages dans le futur avec Tokyo Revengers ou avec la vie au foyer dans la Voie du Tablier

Le mecha:

Le mecha est sous-genre de la SF qui s’est illustré par delà le manga. Également très populaire auprès des otakus japonais, ce genre met en scène des robots géants! Parfois les robots ont leur propre volonté, mais le plus souvent, il s’agit de machines pilotées. Le terme « mecha » peut, par ailleurs, désigner le robot lui-même !

En terme d’histoire, il n’y a pas vraiment de caractéristiques précises. Cependant, on retrouve souvent des robots d’origine extraterrestre, parfois des guerres galactiques et donc de la stratégie.

On peut distinguer des sous-genres:
Le super robot, dans lequel les robots sont surpuissants, quasiment divins. Il y a un côté super-héroïque.
Le real robot, dans lequel les robots sont des constructions humaines, fruit de la technologie. L’accent est mis sur le côté « arme » du robot.
Évidemment, la distinction n’est pas toujours facile à faire, certaines oeuvres mêlant habilement ces deux « facettes ».

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Parmi les oeuvres incontournables du genre, on peut citer la saga Mazinger de Go Nagai, les sagas Gundam, Macross et aussi Evangelion. Et bien souvent, les séries mecha se déclinent en figurines, en maquettes à collectionner.

Le isekai:

Le isekai existe depuis longtemps mais il se révèle vraiment depuis une dizaine d’années maintenant. C’est un genre qui peut se rattacher à la fantasy, mais ça n’est pas un des codes du genre. Dans le isekai, le personnage principal voyage dans un autre monde (i-sekai pouvant signifier monde virtuel).

Il y a également des variantes, comme le isekai tensei dans lequel le personnage est réincarné dans un autre monde et doit apprendre à vivre, ou à survivre. Bien souvent, c’est un nouveau départ pour lui, et l’occasion de prouver ce qu’il n’a pu montrer dans sa vie précédente.

Parmi les précurseurs de l’isekai, on peut citer .//hack, mais celui qui a fait exploser la popularité du genre c’est Sword Art Online (bien qu’on puisse considérer qu’il ne s’agit pas d’un représentant du genre).

En ce qui concerne le sous-genre tensei, Mushoku Tensei fait évidemment office de référence avec sa contribution à la construction du genre.

Funfact: La vague isekai est notamment due à l’explosion de la popularité des web-novel grâce aux adaptations animées de ces derniers. En effet, beaucoup de isekai sont à l’origine des romans; et une grande partie d’entre eux proviennent du site de publication Shōsetsuka ni narō (littéralement « Devenons romanciers »).

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La romcom:

La comédie romantique (romcom), n’est pas quelque chose de spécifique au manga. Néanmoins, les auteurs japonais ont une approche assez particulière de ce genre; et, pour moi, cela en fait quelque chose de propre au manga. D’ailleurs, c’est un genre qui tend de plus en plus à s’imposer!

Dans ce genre de manga, on suit l’histoire d’un couple de personnage que tout oppose. Cette situation initiale entraîne inévitablement tout un tas de situations propices à l’humour. Bien souvent, c’est un cas d’ « amour vache » et le récit prend un rythme épisodique.

Et contrairement à ce que pourraient penser certains… Ce n’est pas un genre que l’on trouve uniquement dans les shōjo. Bien au contraire d’ailleurs.

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On peut citer Horimiya, Arrête de me chauffer, Nagatoro, Komi Can’t Communicate qui sont des shōnen.
Mais aussi Kaguya-sama qui est un seinen ou encore My Senpai is Annoying et Otaku Otaku qui eux sont des josei.

Mais il existe aussi des genres bien plus précis!

Le manga de sport

Je pense qu’il n’y a pas lieu de définir de quoi il s’agit, le terme est assez parlant. On peut cependant noter que ce genre de superpose assez souvent avec le nekketsu.

Personnellement je le considère comme un genre propre au manga par rapport à la manière d’aborder le sport en question. Elle est assez spécifique et unique.

Le gakuen

Il s’agit d’un genre très particulier, très précis aussi. Le gakuen désigne en fait des oeuvres prenant place dans le milieu scolaire. Gakuen Heaven en est le meilleur exemple, mais GTO et Beelzebub aussi! C’est à différencier du school life.

Le slice of life

Ce genre présente le quotidien des personnages, souvent à l’école et il est alors qualifié de school-life.

Le pantsu

Dérivé du mot anglais « pants », les sous-vêtements, le pantsu est un genre au moins aussi particulier que le gakuen. Cette fois, le récit pantsu se veut comique, et met en scène un garçon maladroit qui tente de séduire une fille inaccessible. Il dérive parfois en harem d’ailleurs.

Le jidai mono

Si à la base le terme désigne un genre de pièce de théâtre historiques (bunraku/kabuki), il peut-être associé à des manga. Dans le cadre des manga, le jidai mono est un genre mettant en avant l’aspect historique. On retrouve souvent des manga de samouraï.

Le sentai

Dans la même idée que le jidai mono, le sentai n’est au départ pas un genre de manga au départ. Le sentai désigne un type de série télévisée. Je pense que des exemples seront plus parlant, ce sont les séries type Bioman ou Power Rangers ou encore Ultraman. Par extension, les manga sentai présentent des individus en costume moulant utilisant des robots géants.

Le magical girl (ou maho shōjo)

Empruntant au sentai et à la fantasy, le magical girl est un genre mettant en avant des jeunes filles ayant des pouvoirs magiques. Souvent, les héroïnes ont une double identité, civile et « héroïque » et seule le spectateur est au courant de ce secret.
Il existe évidemment de nombreux sous-genre, magical girl sentai, magical girl guntai…

On pourrait aussi citer le lolicon, qui est un genre mettant en avant des personnages féminins à l’allure d’enfant (ou carrément des enfants de sexe féminin). Vous l’aurez deviné, c’est un genre un peu malsain, en grande partie pour sa connotation pédocriminelle. Comme le furyō, le terme peut aussi désigner un personnage.

Évidemment, les manga ne rentrent pas forcément dans une case unique. Il est même courant de voir des manga qui combinent les genres.

D’ailleurs, la liste n’est clairement pas exhaustive, d’autres genres pourraient être cités. Le kowaï dont on parlait en même temps que le manga d’horreur. Ou encore le suiri qui est finalement un équivalent du genre policier.

Le manga et les romances

Bien que la romance soit un genre classique, il existe des termes japonais précis pour désigner les sous-genre de romance.

Le yaoi:

Dans un premier temps, parlons du yaoi!
Historiquement, le premier terme fut le shōnen’ai. Il désignait les shōjo mettent en scène l’homosexualité masculine (et oui, ce n’est pas une cible démographique, il ne vise pas de public précis. Et ce, même si désormais des magazines yaoi ont vu le jour).

Ensuite, dans les années 1980, l’appellation yaoi est apparue. Elle définissait avant tout des créations amateurs (dōjinshi) où on trouvait une relation homosexuelle masculine.

Et plus récemment, c’est l’appellation Boy’s Love qui s’est imposée, elle désigne les contenu « yaoi » professionnels.
Cependant, même si ces termes avaient des sens différents au départ, on les utilise aujourd’hui comme synonymes. (À cela près que le shōnen’ai est plutôt utilisé pour parler d’amour platonique, sans dimension sexuelle).

Les yaoi en tant que tels, s’adressent à des jeunes femmes (publié dans des magazines shōjo). Mais on peut aussi évoquer les men’s love ou bara qui eux s’adressent à un public masculin.

Le yuri:

Et maintenant, passons au yuri!
C’est la romance homosexuelle féminine, et pas uniquement dans sa dimension sexuelle, cela concerne aussi les liens émotionnels et sentimentaux.
Au départ, le yuri était associé à la pornographie et au lesbianisme. Le terme Girls’ Love peut être considéré comme un synonyme.

On retrouve aussi l’appellation shōjo’ai, qui peut vouloir dire deux choses. Elle désigne soit un manga présentant l’amour entre filles, plutôt platonique un peu comme le shōnen’ai finalement. Ou alors, et là c’est moins reluisant, l’amour pour les filles. Il devient alors synonyme de lolicon et obtient une connotation pédocriminelle.

Mais petit à petit, et à la différence du yaoi/BL, le yuri s’est révélé beaucoup moins explicite. En fait, c’est au lecteur de se faire son avis sur les relations entre les personnages.

C’est un genre assez particulier donc puisque souvent on considère que ce sont les fans qui font d’une oeuvre un yuri.

Et parmi les autres genres très japonais, on trouvera aussi le harem et le reverse harem; qui mettent respectivement en scène un personnage de sexe masculin entouré de plusieurs personnages féminins éprouvant des sentiments pour lui, ou un personnage de sexe féminin entouré de plusieurs personnages masculins éprouvant des sentiments pour elle.

Les genres à contenu sexuel:

Quand le contenu du manga est clairement orienté sur le sexe, que ce dernier est un élément moteur de l’histoire mais que ça relève de l’érotisme on parle d’ecchi (littéralement « pervers »).

C’est donc à différencier du fanservice! Ce n’est pas parce qu’un manga hypersexualise ses personnages ou les dénude que c’est un ecchi; si cela ne fait pas partie intégrante de l’histoire, du récit, on ne peut pas considérer que c’est un ecchi.

En revanche, si le contenu relève de la pornographie, on parle de hentai

Aparté sur le gekiga

Le gekiga n’est pas un genre de manga à proprement parler. S’il fallait le caractériser ce serait plutôt une alternative au manga. Par opposition aux images dérisoires (=traduction littérale de manga), le gekiga signifie « images dramatiques » (créé en 1957 par Yoshihiro Tatsumi).

L’idée derrière ce nouveau terme, et du mouvement initié, est de proposer une BD moins enfantine. Le gekiga, c’est de la bande dessinée pour adulte; engagée socialement et/ou politiquement. Les visuels sont violents, crus, et le style graphique est assez différent de ce qu’on peut retrouver dans les manga.

C’est un type de BD qui a été un peu oublié aujourd’hui, écrasé par le shōnen, mais on y retrouve d’excellentes oeuvres! Si jamais vous chercher des oeuvres plus réfléchies, plus matures, je vous invite à chercher de ce côté là !