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Les Chefs d’oeuvre de Lovecraft: Le Molosse !

  • Balin 
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Après Celui qui hantait les ténèbres, je vous donne mon avis sur Le Molosse, toujours dans la collection les Chefs d’Oeuvre de Lovecraft !

Les Trésors du Nain

Un voyage aux tréfonds de notre monde, là où se tapit l’innommable…

Dans la collection des Chefs d’oeuvre de Lovecraft de Ki-oon, il ne manquait qu’un ouvrage… Le tout premier de la série, sorti en 2014 ! J’ai nommé, Le Molosse !

On est désormais habitués aux couvertures effet cuir de cette collection, mais c’est une bonne chose, je pense, que de rappeler la qualité de l’édition en question ! Le papier est de très bonne qualité, blanc et sans transparence. L’impression est elle-aussi de bonne facture. Le travail de traduction de Sylvain Chollet et l’adaptation graphique sont admirables.

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@Tanabe Gou2014 / KADOKAWA CORPORATION

Dans “Le Temple”, un sous-marin allemand isolé en haute mer est victime d’une étrange malédiction. La peur s’empare de l’équipage et entraîne le vaisseau au plus profond des abysses, là où aucun homme n’est encore allé…
Les héros du “Molosse”, eux, n’hésitent pas à profaner des tombes pour assouvir leur passion de l’occulte. Fervents lecteurs de leur copie du Necronomicon, ouvrage de magie noire, ils vont découvrir que certaines choses doivent rester enfouies à jamais…
Ce même Necronomicon guide le voyageur de “La Cité sans nom” au milieu du désert. Là, l’homme comprend que sa civilisation n’est pas la seule sur Terre, et que l’être humain est bien petit face aux forces de l’inconnu…

Le Molosse : Passons à la lecture !

La première histoire est l’adaptation de la nouvelle The Temple. C’est, à mon sens, le moins bon des trois récits. L’histoire n’est pas facile à suivre, il est difficile de savoir où elle veut nous mener et elle est particulièrement invraisemblable. Ce sont des défauts déjà présents dans la nouvelle de H.P. Lovecraft; et malgré les changements pertinents de Gou Tanabe (la temporalité de l’histoire entre autres). Certaines incohérences persistent : la sortie du sous-marin alors qu’il est à la dérive, le hublot dans le sous-marin allemand…

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@Tanabe Gou2014 / KADOKAWA CORPORATION

Ensuite, on découvre l’histoire qui donne son nom au recueil : Le Molosse (The Hound en VO). Une histoire aussi fascinante qu’effrayante, comme souvent avec Lovecraft. C’est également la nouvelle la plus violente et crue de l’ouvrage. Une bonne lecture.

Et enfin, Gou Tanabe nous propose sa vision de La Cité sans nom (The Nameless City en VO). Elle représente ce que j’apprécie particulièrement chez l’auteur : l’horreur cosmique. Le déroulé est très classique pour du Lovecraft, avec la découverte d’une civilisation antique non humaine, mais reste envoûtant.

Scénario : 3/5

Dans Le Molosse, Gou Tanabe nous montrait l’étendue de son art pour la première fois sous la forme d’un livre. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que ses qualités graphiques étaient déjà bien ancrées.

Le trait précis et détaillé de l’auteur convient parfaitement aux descriptions si particulières de Lovecraft. Que ce soit avec les créatures non humaines, ou les architectures des bâtiments, son trait maîtrisé confère l’atmosphère idéale pour des histoires lovecraftiennes. C’est oppressant, c’est surnaturel, c’est horrifique !

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On peut également noter de belles mises en scènes, avec, là encore, un certain brio pour jouer avec les ombres et les aplats de noir.

Cependant, on constate parfois que le découpage des planches est confus. En effet, il arrive que l’on soit forcé de revenir en arrière pour relire des passages afin de bien comprendre l’action qu’ils mettent en scène.

Visuels : 4/5

Bien évidemment, ce recueil Le Molosse est plein de mystères. On découvre des cités antiques, perdues et oubliées de tous. Sont-elles abandonnées ? Ou alors les habitants sont-ils toujours présents ? Quelle relation entretiennent-ils avec les humains ? Sont-ils hostiles ? Ou amicaux ?

Comme les acteurs de ces histoires, on se pose énormément de questions… Et comme eux, on est pris de stupeur lors des révélations ! Il y a toujours une tension qui nous coupe la respiration, qui nous plaque. L’obscurité et l’inconnu font froid dans le dos: qui sait ce qui pourrait se cacher là, dans un recoin sombre ?

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Bien évidemment, l’univers occulte décrit est un terreau fertile pour des intrigues fantastiques. L’aspect mystique des différentes histoires contribue à nous faire ressentir des sentiments complexes. Face à certains idées vertigineuses, ce n’est pas un simple mal-être que l’on ressent, mais une angoisse vraiment tenace. Paradoxalement, notre curiosité est piquée au vif : quelle peut-être la cause de ce ressenti ? Encore une fois, comme les différents acteurs, on veut savoir. Même si cela pourrait nous coûter beaucoup…

Mystère : 5/5

Le recueil Le Molosse reprend évidemment des thématiques très présentes dans l’oeuvre de H.P. Lovecraft.

Il y a bien évidemment l’occulte, avec des mythes étranges, qui ont une aura vraiment malsaine. L’exemple le plus parlant, c’est évidemment la mention et le visuel atroce du Necronomicon. En lien avec cela, il y a une forte teinte religieuse qui émane du récit au travers des différents cultes rencontrés. On retrouve ce rapport très particulier à la religion à l’évocation de la profanation dans Le Molosse.

Par cette intermédiaire, les auteurs en viennent à explorer l’âme humaine. La solitude, la déchéance, la folie… Tout y passe et est admirablement bien mis en scène !

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Le choix de ces trois histoires pour en faire un recueil est assez intéressant également. Si, de prime abord, elles n’ont pas grand chose à voir les unes avec les autres; ces trois histoires se rejoignent en un point : L’humain n’est que peu de choses face à ce qui l’entoure. Elles mettent ainsi en avant ce que je préfère dans l’oeuvre de Lovecraft… L’horreur cosmique (ou le cosmicisme) !

Thématiques : 5/5

Le Molosse en résumé :

Chronologiquement, Le Molosse est le premier livre des Chefs d’oeuvre de Lovecraft par Gou Tanabe, mais déjà, on sent la maîtrise du mangaka.

Le dessin est précis, minutieux, et parfaitement en accord avec l’univers si particulier de Lovecraft.

Ainsi, dans ce nouveau recueil, on découvre les nouvelles Le Temple, Le Molosse et La cité sans nom, avec la vision du mangaka. Quelques modifications ont été faites par rapport aux histoires originales, mais toujours dans le but de les rendre plus accessibles à la lecture.

Le mystère est omniprésent, il nous tient en haleine et nous fait également froid dans le dos. Qui sait ce qui peut se cacher dans une ville sous-marine ? Ou dans une cité enfouie dans le désert ? Qui sait quelle menace se cache là, tapie dans l’ombre ?
Chacune des histoires est oppressante à sa façon, à la fois effrayante et fascinante.

Les thématiques récurrentes de l’oeuvre de Lovecraft ne sont évidemment pas éludées. Il est question de mythes, de croyances étranges, presque malsaines. Et, de bien des façons, le recueil explore les tréfonds de l’âme humaine : la curiosité maladive, la solitude, la déchéance, la folie… On suit des personnages torturés dans leur descente aux Enfers.

En effet, s’il y a bien un message qui transparaît dans l’oeuvre de Lovecraft, c’est que l’Humain n’est rien à l’échelle du cosmos. Et ce recueil de Gou Tanabe n’y échappe pas.

Note globale : 17/20.