Après quelques temps sans en parler, je vous donne mon avis sur le tome 3 de Blue Lock! Une suite à la hauteur des deux premiers tomes!
Evidemment, si vous n’avez pas lu les deux premiers tomes, ne lisez pas la suite de cet article!
En revanche, vous pouvez toujours lire ma review, sans spoil des deux tomes en question!
Les Trésors du Nain: Blue Lock, tome 1 et 2 – la frappe graphique!
Blue Lock, tome 3 : début du match!
Pour cette couverture du tome 3, c’est Hyôma Chigiri qui prend la tête d’affiche. Et après le vert d’Isagi et le jaune de Bachira, on a droit à un rose bien flashy! Plutôt simple dans sa composition, la couverture est efficace et donne envie de découvrir le contenu du tome!
La rencontre explosive du football et du « battle royale »
L’équipe Z a remporté une victoire euphorique au cours d’un deuxième match couperet contre l’équipe Y. Gonflée à bloc, elle s’apprête à affronter sereinement l’équipe W pour son troisième match ! Malheureusement, tout ne va pas se passer aussi bien que prévu : l’équipe Z va devoir contenir les atttaques tonitruantes des frères Wanima tandis que Hyôma Chigiri est en peine de retrouver l’explosivité de son football…
Et comme pour les deux premiers tomes, on découvre une illustration comique sous la jaquette!
© by NOMURA Yûsuke / Kôdansha
Passons maintenant à la lecture de ce nouveau tome de Blue Lock!
Dans cette suite de Blue Lock, l’accent est mis sur un point intéressant évoqué dans le tome 2… Les armes ! Sous cette dénomination, Muneyuki Kaneshiro désigne le talent particulier, la spécialité, la botte secrète d’un joueur. Etb comme dans le premier tome, on a droit à quelques petits clins d’oeil sympathiques; faisant référence au monde du football « réel ».
Pour revenir aux armes, c’est une trouvaille scénaristique redoutable d’efficacité à mon sens. Elle confère à chaque joueur une individualité, une identité. Et le fait qu’on ne les connaisse pas suscite la curiosité et contribue à nous donner envie de lire la suite. Reste à voir si cela ne devient pas trop redondant. Le schéma: match, difficulté, arme, match gagné me fait un peu peur je l’avoue…
Néanmoins, je dois dire que ce tome nous propose un plot-twist plutôt bien pensé. Tout d’abord parce qu’il est totalement inattendu. Mais aussi parce qu’il est plus que compréhensible et en totale cohérence avec l’univers. Pour ne pas trop en dire, je m’arrêterai là, mais sachez que vous serez déstabilisés! J’espère tellement que le manga prendra cette voie de la surprise.
Histoire: 4/5
En ce qui concerne le dessin, encore une fois Blue Lock est juste exceptionnel. C’est super dynamique, ultra percutant, et très expressif (les frères Wanima et leurs visages de poupées Daruma apportaient un comique sympathique). On ressent la souffrance physique, la détresse mentale, et le poids de chaque frappe, voire même de chaque passe. On ressent aussi l’indifférence, la cruauté des joueurs adverses. Yûsuke Nomura parvient à trouver de belles mises en scène, avec toujours des plans audacieux.
Cependant, avec ce qu’on a pu découvrir dans les deux premiers tomes, j’ai trouvé ce tome un peu en dessous. Eh oui, quand on place la barre très haut, forcément on augmente les attentes du lecteur. De fait, quand on est au même niveau, voire juste un peu en dessous: une petite déception se crée. Ce fut ici le cas pour moi, j’ai retrouvé beaucoup moins de scènes époustouflantes que dans les tomes 1 et 2. La frappe finale d’Isagi c’était quelque chose quand même…! Il me tarde déjà de retrouver une claque graphique de même envergure. Ou même, soyons fou, encore plus puissante!
Dessin: 4/5
En ce qui concerne les personnages, ce tome 3 de Blue Lock met surtout en avant Hyôma Chigiri. Plutôt discret dans les premiers tomes, le joueur m’avait semblé en retrait et pas vraiment dans l’esprit du centre de formation. Et pour cause, on apprend qu’il revient d’une blessure grave. Le traitement du personnage est intéressant, et permet de traiter des problématiques que tout pratiquant de sport aura connu à un moment ou un autre.
Tout donner au risque de se blesser à nouveau et pour la dernière fois; ou ne jamais se donner à fond et se préserver? Un dilemme cruel qu’incarne le personnage de Chigiri dans ce tome. Pour ma part, j’ai trouvé cela pertinent, malgré un côté un peu trop évident.
Globalement, le développement des personnages est bien mené. Tout est fait pour qu’on s’attache aux protagonistes et ça fonctionne très bien. Et à l’inverse, d’autres sont pensés pour être détestés et l’effet est réussi: ils sont détestables au plus haut point. Petit bémol cependant, tous les personnages n’ont pas droit à la même profondeur de développement; et certains donnent plutôt une impression d’archétype malheureusement. Mais bon… Avec la flopée de personnages, il en fallait bien quelques uns, non?
Personnages: 4/5
Et pour finir, ce tome de Blue Lock apporte une petite nouveauté à l’oeuvre. Une très bonne fibre nekketsuesque! Si ce terme est obscur pour vous, laissez moi vous expliquer! Le nekketsu, c’est littéralement le « sang bouillant » en japonais. Cela désigne un canevas scénaristique et, par extension, un genre de manga qui met l’accent sur le dépassement de soi, le fait de repousser sans cesse ses limites. Au fil de ce tome, on découvre l’un des plus beaux exemples de scène nekketsu de ses dernières années à mon avis.
J’ai perçu les deux premiers tomes comme une phase d’adaptation, les personnages découvrent dans quoi ils se sont embarqués et se contentent de survivre tant bien que mal. Et ce tome 3 enclenche finalement une nouvelle phase: celle du dépassement. À l’instar des Dragon Ball et autres Ashita no Joe, on a ce sentiment d’urgence, cette obligation de se surpasser pour aller au delà des obstacles: ici l’élimination. Le résultat en est forcément grisant, et très puissant émotionnellement!
Le personnage de Hyôma Chigiri incarne pleinement cet état d’esprit et donne un ton assez différent à ce tome.
Esprit Nekketsu: 5/5
En résumé:
Après deux incroyables tomes, Blue Lock continue sur sa lancée en nous proposant toujours plus de matchs et d’actions grisantes. On a droit a un peu plus de développement pour les différents personnages de l’équipe Z, évidemment maintenant que les bases ont été posées. Avec un petit bémol cependant, sur la pléthore de personnages présentés, certains ont, inévitablement, un développement un peu trop caricatural.
Cependant, on a droit à des rebondissements scénaristiques intéressants, et il faut bien le dire qui sont hyper efficaces! D’habitude, j’arrive à voir venir ce genre de chose… Là je me suis fait avoir. Et le concept des « armes », les bottes secrètes de chacun, est une excellente trouvaille de Muneyuki Kaneshiro pour préserver notre envie de lire!
Côté dessin, les planches de Yûsuke Nomura frôlent toujours l’excellence. Le petit bémol que je place vient du fait qu’on a été habitué a tellement de qualité et de dynamisme qu’on en attend toujours plus. Et ce tome, bien qu’il propose de belles choses, n’arrive pas au niveau des deux premiers tomes.
En revanche, il nous présente quelque chose de nouveau. Si on était sur une optique de battle royale/survival au premier abord, ce tome 3 ajoute une fibre nekketsuesque. Et personnellement, j’ai trouvé que c’était une superbe idée. Un battle royal, c’est le genre rêvé pour mettre en scène le dépassement de soi! Après coup, je suis d’ailleurs étonné que ça n’ait jamais été fait. J’attends avec une impatience renouvelée le tome 4!