Aujourd’hui, le coffre nous offre Blue Phobia. C’est un one-shot d’Eri Tsuruyoshi. Il est publié aux éditions Glénat. Dois-je m’attendre à une peur bleue pour ce dernier Trésor de l’année?
Les petites infos sur Blue Phobia
On vous en avait déjà parlé dans un article de présentation, Blue Phobia est un seinen écrit par Eri Tsuruyoshi. On a pu le retrouver dans les pages du Young Jump de la Shueisha entre 2017 et 2018.
Si le nom de l’autrice ne vous dit rien, c’est tout simplement car c’est son premier manga! (Et personnellement j’attends d’autres titres de sa part, mais nous verrons ça à la suite)
Au Japon, le titre est composé de deux tomes. Mais pour l’édition française, Glénat a rassemblé les deux dans une Perfect Edition. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que c’est un beau bébé ! 400 pages tout de même! Il est disponible depuis le 16 décembre en librairie et sur internet.
Passons donc, à la lecture de Blue Phobia
Les couvertures d’abord!
L’édition que nous offre Glénat est digne des dires de l’éditeur : Perfect! La couverture rend vraiment bien avec les petits jeux de matière et de lumière sur les éclats de saphir.
Au dos, on retrouve un résumé. Je vous le retranscris juste après:
Une maladie orpheline, la maladie indigo, qui teinte le corps en bleu. Une maladie qui ronge les os pour les transformer en saphir marin, dont la couleur évoque le bleu profond des océans.
Un jeune homme se réveille dans un laboratoire, sans aucun souvenir de son passé. Secouru par une jeune fille au corps étrangement teinté de bleu, ils vont tenter de fuir ensemble l’île qui les retient prisonniers. Mais c’est sans compter les mystères qui entourent la maladie indigo…
Je vous mets également les couvertures sans la jaquette, je les ai trouvées sympathiques:
Le contenu ensuite!
Une entrée en matière… brute !
On commence dans un cadre assez intriguant: une salle d’opération, un patient sur la table, des intraveineuses et intramusculaires plein le bras. Et nous ne sommes pas les seuls surpris. Lui aussi découvre totalement les lieux et ce qui se passe: il est amnésique. Et comme si ça ne suffisait pas, ce personnage, dont on ne sait rien, semble en danger de mort car il est l’objet d’une expérience de scientifiques.
Mais c’est à ce moment que fait irruption une étrange jeune fille. Et elle casse la baraque la demoiselle! Plutôt que de passer par la porte, elle défonce carrément la vitre. Cette dernière semble connaître notre personnage, qu’elle appelle Kai.
Tout aussi subitement que son entrée en scène, la jeune fille ordonne à Kai de fuir.
Et là c’est la débandade, course poursuite avec les scientifiques, les gardes. Mais surtout, confrontation musclée ! Car notre héroïne, Meer, distribue mandale sur mandale, et elle semble avoir une force phénoménale.
Un vaste chaos qui contraste fortement avec le calme plat dans l’esprit de Kai. Car oui, notre héros est amnésique, si bien qu’il ne se souvient même pas de son prénom.
Et voilà comment commence cette histoire: simple, rapide, efficace.
Mystérieuse énergie, mystérieuse maladie…
Le point central de cette histoire, ce sont les saphirs marins et la maladie indigo.
Source d’énergie miraculeuse, ne rejetant aucun déchet, c’est évidemment une ressource convoitée. Dans un monde proche du nôtre, où la société s’industrialise de plus en plus, la technologie et l’électricité se démocratiser à tel point qu’on en devient tous dépendants et esclaves.
Le saphir marin peut révolutionner les sociétés humaines: transport, médecine, nourriture, armement. Mais d’étranges manifestations entourent ce minéral. La maladie indigo ne semble pas y être étrangère. Et l’amnésie de Kai, elle aussi, paraît liée à tout cela.
Beaucoup de mystères et de liens, peu de réponses, c’est en ça que Blue Phobia est palpitant à suivre
Plus qu’une fuite désespérée, Blue Phobia c’est une enquête. On cherche à comprendre ce qu’il se passe, tout comme Kai d’ailleurs. En effet, comme il est amnésique, il est donc totalement démuni dans ce monde en grand mouvement. Ceci nous fait une bonne raison pour s’identifier à lui, en tant que lecteur. On apprend avec lui, on comprend avec lui.
Mais alors où chercher l’origine de tout ces problèmes? Comment soigner Meer? La maladie provient-elle des dérives de la science? Un quelconque mysticisme ?
Pourquoi Kai est-il amnésique? Et surtout quelle est la place du saphir dans tout ça ?
Et toujours plus d’enjeux!
Le premier enjeu, c’est la fuite. De Kai, l’amnésique et de Meer, la jeune fille atteinte de maladie indigo. Avec l’aide d’un mystérieux allié, Fukami, nos deux protagonistes tentent le tout pour le tout.
Avec cette fuite, si minime, de deux patients d’un centre de recherche en plein milieu du Pacifique, c’est tout un monde qui va se mettre en branle.
Les scientifiques lanceront la sécurité aux trousses des fugitifs. Mais sans succès. Alors viendront des acteurs de l’ombre, avec des techniques et des méthodes barbares, primitives. Et on ira jusqu’aux hautes strates de la société : des membres du Comité, de riches hommes d’affaires se joindront à la partie. Leur but à eux est simple: transformer le saphir marin en énergie du futur, un autre enjeu de l’histoire.
Un troisième enjeu, c’est la mémoire de Kai. Finalement c’est peut-être la clé de tous ces mystères! Parviendra-t-il à retrouver la mémoire et à éclaircir tout ce qui entoure la maladie indigo? Pourquoi s’est-il retrouvé ici? Comment Meer le connaît-elle? A-t-il un lien avec les saphirs ou la maladie?
Dans un monde qui semblait avoir trouvé la paix et un équilibre, deux âmes vont faire basculer l’entièreté de la société en révélant la vérité.
Qu’est-ce qui se cache vraiment derrière le saphir marin, derrière son exploitation, pour que la fuite, de deux individus en plein milieu du Pacifique retourne le globe à ce point ?
Vous l’aurez compris, avec Blue Phobia, on se pose beaucoup de questions!
Pour finir, ce que Balin a à vous dire!
Blue Phobia m’avait intrigué par son résumé. Première oeuvre de l’autrice, je n’attendais pas grand chose, mais j’étais curieux. Et j’avoue avoir été agréablement surpris. Une histoire qui se tient bien, originale. On mêle action, enquête, avec huis-clos et science fiction.
Le tout défendant un sous-texte plutôt actuel : les énergies renouvelables et fossiles, mais aussi les limites de la science, la place de l’être humain dans un monde qu’il s’est approprié mais qui ne lui appartient pas. J’ai aimé également le traitement apporté au scientifique et à sa création. Le scientifique est-il responsable de l’usage que l’on fait de sa découverte?
Pour dire quelques mots sur les personnages, tous sont bien construits. On joue approximativement sur 4 personnages majeurs. Tous sont développés, ont le droit à leur background. Ils ont une personnalité propre. Et malgré une histoire courte, on cerne rapidement et facilement les tenants et les aboutissants de leurs motivations.
Ce One-Shot plutôt conséquent se lit rapidement. Tout y est très fluide. Jusqu’au dessin, auquel je ne trouve pas grand chose à reprocher. Si il fallait trouver quelque chose, ce serait peut-être les proportions de certains personnages vus en pieds. Mais je suis tatillon là !
En bref, une histoire bien ficelée, intrigante et originale qui prend place dans un univers proche du nôtre avec des personnes qui ne manquent pas de personnalité. Une première oeuvre de très haute volée madame Eri Tsuruyoshi ! J’attends impatiemment sa prochaine oeuvre!
Alors si vous souhaitez lire Blue Phobia, pour bien finir cette année 2019. Je vous mets un lien vers le premier chapitre!
Chapitre 1 de Blue Phobia.
BLUE PHOBIA © 2017 by Eri Tsuruyoshi / SHUEISHA Inc.