Je poursuis ma lecture de Shy, le manga super-héroïque de Bukimi Miki. Voici mon avis sur les tomes 6, 7, 8 et 9 !
Une review sur quatre tomes afin de parler de l’arc dans sa globalité ! Et si vous ne connaissez pas l’oeuvre, je vous invite à lire mes précédents articles !
Notre monde aura besoin d’elle !
Pour illustrer les volumes 6 et 7, on retrouve Li Ming Ming, alias Meng Long; ainsi que David W. Jones aka Stardust. Ces couvertures sont relativement simples, mais je trouve qu’elles attirent l’oeil. Petite préférence pour Meng Long pour ma part.
Pour les tomes 8 et 9, Bukimi Miki propose des compositions plus complexes. On découvre ainsi Mai Tennōji, avec le regard de sa soeur Ai dans le reflet de lame. Et enfin, une belle couverture « duo » avec les jumelles !
L’édition ne sort pas des standards, 192 pages, sans page couleur.
Pour délivrer Tokyo de l’emprise d’Amalarilk, Shy et ses amis n’ont d’autre choix que de pénétrer dans le dôme noir qui entoure la ville. Qui peut donc bien les attendre au sommet de la tour vers laquelle ils se dirigent ?
Comme pour les tomes précédents, il y a des illustrations bonus sous les jaquettes.
Shy – L’arc Abysse
La fin du tome 6 amorçait un nouvel arc dans Shy. Et je dois dire que dans l’ensemble, c’était un bon arc ! Même s’il présentait des longueurs et que certains évènements étaient prévisibles, ce fut probablement le plus ambitieux depuis le début de l’oeuvre.
On y découvre des antagonistes solides, qui suscitent la crainte et qui mettent une pression considérable en attaquant sur plusieurs fronts. Bien évidemment, cela amène à un schéma de shōnen nekketsu classique où chaque personnage affronte sa nemesis. Encore un héritage de Saint Seiya…!
Le duel sororicide mis en scène cristallise les attentes. Le déroulement est un peu chaotique, avec des choix que j’ai trouvé peu pertinent (j’y reviendrai quand j’aborderai les personnages). Mais globalement, c’est une confrontation qui parvient à tenir ses promesses, qui nous tient en haleine et dont le dénouement ne déçoit pas.
Dans cet arc, la majeure partie de l’arc se déroule dans un dôme. Isolé du monde extérieur, à la manière des kekkai de X de CLAMP, il installe une ambiance très oppressante, presque un huis-clos. Cela donne une nouvelle dimension à l’oeuvre, et lui donne une tension non négligeable. Je reconnais avoir été agréablement surpris par la gestion des combats dans cet arc, en dehors et dans le dôme. Sur le papier, c’est génial, mais cela peut-être difficile à mettre en scène… Bukimi Miki s’en sort très bien !
Scénario: 3,5/5
Ce nouvel arc de Shy fait la part belle à l’introspection, et met en avant toute la noirceur qui peut résider dans un être humain. Pour rendre compte de cela, l’autrice ne lésine pas sur les aplats de noir et sur un encrage très épais. Ce faisant, elle donne tout de suite une teinte plus sombre et dramatique à l’oeuvre. En opposition, Bukimi Miki propose aussi des séquences très lumineuses. Du fait du contraste, elles sont d’autant plus percutantes !
Et si l’on s’attarde un tant soit peu sur les mises en scènes, on remarque qu’elles sont très souvent pleines de symboliques. Entre lumière et obscurité, entre espoir et désespoir, entre vie et mort. C’est particulièrement vrai lors de la confrontation entre les jumelles Tennōji. J’ai vraiment apprécié ces jeux de lumières au cours de l’arc.
En ce qui concerne les combats, il y a, à mon sens, une marge de progression. Même si le trait et le découpage sont dynamiques, je trouve certains planches brouillonnes. De fait, il est parfois difficile de comprendre toute l’action.
Pour autant, l’oeuvre ne nous perd pas totalement. En effet, elle parvient à nous raccrocher avec des moments étonnamment vivants, des planches où on est frappé par un torrent de sentiments. Eh oui ! Si le dessin de Bukimi Miki a une force, c’est d’être un formidable vecteur d’émotions ! Je n’ai pas voulu les mettre en exemple pour vous laisser le plaisir de découvrir ces planches, mais accrochez-vous !
Visuels: 4,5/5
Ce nouvel arc de Shy nous permet de faire connaissance avec de nouveaux personnages. On se familiarise avec les héros Meng Long, Stardust. Le héros français, Lavoir, est introduit (et même s’il est un peu cliché, je l’aime déjà). J’ai apprécié le fait que le traitement des personnages ait une petite touche comique tout en étant sérieux.
Dans le camp adverse, on découvre un peu plus Mademoiselle Foufou et Furax. Là encore, j’ai apprécié leur développement. Ce ne sont pas de simples méchants; ce sont des antagonistes qui ont une vision différente de celle de nos héros et qui s’y attachent.
Les personnages sont plutôt complexes, mais ce sont surtout leurs relations qui ont retenu mon attention, à l’image de Ai et Mai Tennōji. Bukimi Miki met en scène des histoires poignantes, émouvantes. Et même si c’est parfois un peu convenu, une sorte de tristesse, de mélancolie vient toujours nous toucher.
En revanche, la place de Shy dans ce tome m’a moins convaincu. Certes, elle a pris la place de leader des opérations mais ce n’est pas une raison pour qu’on ne voit qu’elle ! Sa présence dans le duel des soeurs shinobis n’était à mon sens pas nécessaire. Je trouve même qu’elle dessert cette confrontation puissante en lui apportant même des longueurs. À mon sens, il y a un équilibre à trouver. Tous les personnages méritent leur moment de gloire !
Personnages: 3,5/5
Comme dans les tomes précédents de Shy, il est question du regard des autres, du masque que l’on s’impose pour rester correct aux yeux de la société. Mais le sujet qui m’a le plus marqué reste cependant la définition de « l’homme ».
D’un côté, Meng Long est un garçon aux traits féminins qui souhaite devenir plus viril. De l’autre, Furax est un garçon un peu bourrin mais qui rêve de tout un tas de choses mignonnes. Chacun à sa vision de « l’homme idéal », qui finalement correspond peu ou proue à son adversaire. J’ai trouvé ce choix très pertinent puisque les points de vues se révèlent complémentaires et permettent de garder une certaine objectivité dans le traitement du sujet.
À travers ce volume, plusieurs personnages font leur introspection. Chacun se retrouve face à ses démons intérieurs et interroge son coeur. De cette manière, l’autrice invite à écouter ses sentiments, et à voir au delà de la binarité bien et mal.
Le message principal de l’oeuvre reste, bien évidemment, d’accepter ce qui nous rend différent. Mais aussi de le promouvoir car c’est ce qui fait notre force! En cela, nous pouvons tous être des héros: il suffit de transformer nos faiblesses, nos différences en une force. C’est peut-être un peu classique, et pas toujours très réaliste, mais cela reste une belle idée à transmettre.
Thématiques: 4/5
Shy, l’arc Abysse, en résumé !
L’arc Abysse probablement l’arc le plus ambitieux depuis le début de la série. Le ton y est plus sombre, les évènements plus dramatiques encore.
Le cadre est oppressant, la majeure partie de l’action se déroule à huis clos, dans un dome opaque rappelant les kekkai dans X (de CLAMP). On se demande bien comment les héros pourront sauver Tokyo et ses habitants.
À l’instar de Saint Seiya, Shy et ses collègues se séparent pour affronter leurs adversaires. C’est l’occasion de découvrir pleinement les personnages, leur histoire et leurs pouvoirs. Tous ont droit à un bon développement. Et j’ai trouvé les antagonistes, ainsi que la gémellité de Ai et Mai vraiment bien écrits !
Ces confrontations sont également un moyen pour l’autrice d’aborder des thématiques intéressantes. Je retiendrai surtout le combat entre Meng Long et Furax, qui cherchent à savoir ce que signifie être un homme.
Visuellement, Bukimi Miki fournit un travail exceptionnel sur les expressions de ses personnages. Cela rend les scènes encore plus émouvantes et percutantes.
Le trait et le découpage sont dynamiques mais globalement, cela manque encore un peu de clarté.
Néanmoins, c’est rattrapé par de magnifiques mises en scène, tout en symbolique. Le combat des jumelles Tennōji est bien mené, avec beaucoup de rebondissements.
Mon seul regret sur ce dernier, c’est l’omniprésence de Shy. Certes c’est l’héroïne, mais elle aurait pu laisser sa place pour cette fois à mon sens.
Par la suite, j’espère vraiment que chaque héros aura droit à son moment de gloire !
D’autant plus qu’avec l’entrée en scène de Lavoir, le héros français, il y a de quoi faire…! (Je l’adore déjà !)