Tatsuki, l’anti-héros de Parasite Reversi ?
Parasite reversi, le spin off du chef d’œuvre de Hitoshi Iwaaki, revient en France dans nos librairies, et à l’occasion de la sortie du second tome, j’ai décidé de revenir dessus afin d’y dévoiler mon avis sur cette suite près de 26 ans après la publication du dernier volume au Japon.
Le spin-off de la série culte Fukami est un inspecteur de police à qui on ne la fait pas. Chargé d’enquêter sur une véritable boucherie de morceaux de cadavres, il sent tout de suite que quelque chose cloche avec Tatsuki, son jeune témoin. Il est trop calme, bien trop calme. Et il a des raisons d'être calme, ce garçon quand on connaît sa famille… En parallèle aux aventures de Miggy et Shinichi, une autre lutte pour la survie avait lieu ! Moare Ohta qui avait réalisé un hommage très réussi à la série dans le recueil de nouvelles Néo Parasite, reprend là l'univers de Hitoshi Iwaaki pour le retravailler à sa sauce. Ses illustrations sont modernes, tout en reprenant les caractéristiques des personnages de l'œuvre originale. Un délice à goûter juste après avoir dévoré les 8 tomes de la série originelle. @Glénat
Passons à la (re)découverte de l’horreur !
L’histoire débute dans une salle d’interrogatoire. On y découvre Tatsuki, un lycéen ayant assisté à une « boucherie » ainsi que les deux inspecteurs ayant la charge de l’affaire, Fukami et Masuda. Le point négatif que à noter est que pour ceux n’ayant pas lu l’œuvre originale; comprendre certains points de Parasite Reversi peut s’avérer compliqué. Toutefois, toujours en comparant à Parasite, on retrouve ici une histoire très différente. Les thèmes abordés peuvent être assez similaires; cependant le point de vue du héros reste totalement opposé au combat mené dans Parasite par Migy et Shinichi. Beaucoup de mystères seront a priori éclairés au cours de l’œuvre tels que la création de Goto, mais d’autres se mettent en place comme celui de la dernière planche du premier tome, affaire à suivre.
Scénario : 3/5
Pour les lecteurs de Parasite, vous ne serez pas dépaysé par le dessin. Ohta Moare, comme vu dans Néo Parasyte, a su reprendre la patte de Hitoshi Iwaaki en y ajoutant sa touche personnelle. Le dessin reste semblable à celui de l’époque, mais avec une touche de modernité qui n’est pas pour me déplaire. C’est un gros plus pour le manga qui fait vraiment ses preuves de ce côté.
Dessin : 5/5
Un autre bon point de ce Parasite Reversi sont les personnages. Au premier abord ils ne semblent pas très intéressants; toutefois, plus le récit avance, plus on a envie d’apprendre à les connaître au point que j’ai dévoré ce tome 1. Tatsuki, qui semble être très intelligent, a des réflexions plus poussées qu’un lycéen ordinaire. On notera d’ailleurs une scène faisant référence aux premières pages de Parasite, moment où le scénario démarre vraiment. Quant à Fukami, l’inspecteur de police, il déduit beaucoup de choses à l’aide de son expérience, et prouve par la suite que son instinct ne le trompe pas. Il est persuadé qu’une chose se cache sous l’air calme et désintéressé de Tatsuki. Il va faire beaucoup de références à des livres qu’il a pu lire et qui poussent à la réflexion. La première fois que j’ai lu Parasite Reversi, je ne comprenais pas trop le rapport avec l’histoire, pourtant chaque élément reste pertinent, il ne faut cependant pas que ce procédé soit répétitif.
En bref ces nouveaux personnages sont intrigants. Il me tarde de les découvrir, ainsi que d’approfondir les personnages de Parasite déjà existants.
Personnages : 4/5
L’univers de Parasite Reversi est foncièrement le même que celui de Parasite, pourtant il est aussi assez différent. Là où l’œuvre originale s’est concentrée en majorité sur l’histoire de Shinichi et Migy, ici on se concentre d’abord sur Tatsuki et Fukami, puis sur le reste des personnages qui ne semblent pas être de simples humains. On peut également sentir que ce tome tend à nous en montrer davantage sur l’univers de Parasite rien qu’en évoquant la création de Goto, ou la prise de pouvoir des parasites à la mairie de Fukuyama. J’espère par la suite que nous aurons une idée plus précise de ce que sont les parasites, ainsi que le but que s’est fixé l’organisation de Hirokawa.
Univers : 3,5/5
Pour résumer ce Parasite Reversi:
Étant moi-même un grand fan de Parasite, je ne pouvais pas passer à côté de ce spin-off que j’attendais depuis des mois, et la découverte de cette œuvre ne m’a pas déçu !
Ce titre parallèle à l’œuvre originale n’a peut-être jamais aussi bien porté son nom ; on peut tout à fait faire un parallèle entre chaque personnage. Shinichi s’est battu tout au long de son histoire, il a affronté les parasites et poursuivi ses idéaux. Là où il reste très humain, Tatsuki se bat à sa manière, il n’est pas contre l’existence des parasites, qui sont pour lui un désherbant de l’humanité, mais il ne compte pas faire partie de leur festin, il est humain à sa façon. Ses idéaux sont encore un peu flous et on ne demande qu’à approfondir sa pensée au cours des tomes qui suivent !
Pour conclure, je pense que Parasite Reversi n’est pas destiné à tout le monde, déjà de par de son aspect gore qui se calque sur celui de Parasite, mais aussi vis-à-vis des réflexions. Si vous lisez un manga sans vouloir vous prendre la tête, passez votre chemin, cependant pour les intéressés de récit à suspens, et ceux qui veulent approfondir l’expérience de l’œuvre de Hitoshi Iwaaki, foncez sur cette nouvelle série.
Note Globale : 15,5/20
L’animé Parasyte-the-Maxim à découvrir ici