Pour la review du jour, on parle fratrie, piano et musique. Voici mon avis sur les tomes 1 et 2 de PPPPPP chez nobi-nobi!
PPPPPP, Tomes 1 et 2
Pour son premier titre issu du prestigieux Weekly Shonen Jump, nobi-nobi a fait les choses bien ! De mon côté, j’ai pu recevoir un joli dossier presse. Pour ce qui est de l’édition en elle-même, la copie proposée est dans les standards du genre. L’impression est de qualité et le papier n’est pas transparent. Je pense cependant que ce dernier aura tendance à jaunir.
Je suis vraiment super content que nobi-nobi! ait pu faire l’acquisition de ce titre et qu’ils nous permettent de le découvrir. Malheureusement, l’éditeur joue de malchance avec ce titre qui aura vu sa fin précipitée au bout de 8 tomes…
Du point de vue des illustrations de couvertures, je les aime beaucoup. Le code couleur noir/blanc rappelle les touches de piano, tandis que la couleur « unique » (jaune ou rouge) confère une attractivité pour l’oeil.
Il était une fois des septuplés, dont six étaient des prodiges du piano. Le septième, Lucky, subissait les foudres de leur père, l’illustre pianiste Otogami, pour qui un médiocre n’a pas le droit d’être musicien, au point que sa mère a fini par divorcer. Malheureusement, elle a ensuite été hospitalisée et Lucky a été envoyé chez une tante qui l’exploite. Alors que ses frères et sœur sont des célébrités sous le nom de sextuplés Otogami, lui n’a le droit de jouer du piano qu’à l’hôpital, et forcément tout bas pour sa mère. Un jour, celle-ci le pousse à écouter son amour du piano et à entrer au conservatoire. Armé de son PPPPPP (pianississimo pianississimo), Lucky se lance corps et âme dans la musique !
En guise de couverture, on retrouve un petit strip. C’est toujours bon à prendre.
Pianissississississimo…!
Sous son titre énigmatique, PPPPPP cache un récit que j’ai trouvé plutôt prenant. Si on s’intéresse au schéma narratif, on est proche du classique nekketsu. Lucky, le protagoniste, est issu d’une fratrie de septuplés, les Otogami. Tous sont des génies du piano, comme leur père Gakuon… Tous, sauf Lucky, évidemment. Son absence de talent amène d’ailleurs sa mère à divorcer, et à s’enfuir avec le septième-né.
Malheureusement, celle-ci tombe malade. Elle lui fera alors promettre de continuer à jouer. Ainsi, c’est dans ces conditions que Lucky continue à cultiver son amour du piano. Tout en silence et en douceur, dans la chambre d’hôpital de sa mère, et avec les spectres de sa fratrie et de son père qui planent. Beaucoup de poncifs sont là, mais la destinée difficile de cet adolescent nous touche et nous attire.
Scénario : 3,5/5
Si on doit parler du dessin de PPPPPP, la première chose que l’on remarque, c’est son originalité. Mapollo 3 a une façon bien à lui de dessiner les personnages, les corps, les visages. Il y a de petites ressemblances avec le style de Posuka Demizu. C’est assez bien maîtrisé, mais ça ne plaira évidemment pas à tout le monde et il y a tout de même de petites erreurs.
Personnellement, ce que j’ai particulièrement apprécié, c’est sa manière de découper l’action, et la composition de ses planches. Il y a quelque chose de poétique et sensible quand il représente la musique. Les visuels nous prennent aux tripes. L’auteur fait de son trait un formidable vecteur d’émotions, j’ai vraiment adoré ! Cependant, avec un peu de recul, je me dis que la surenchère constante et le côté baroque pourra en rebuter plus d’un.
Visuels : 4/5
Du point de vue des personnages, PPPPPP propose là aussi un certain classicisme, avec la reprise d’archétypes. Lucky est un héros d’apparence sans talent mais qui cache une force à nulle autre pareil. On a peut également citer le papa violent et méchant; la maman protectrice et gentille; le sensei dénicheur de talent… La position de Lucky, renié et maltraité, sa tristesse : comme pour son dessin, l’auteur exagère énormément mais cela fonctionne.
On s’attache ainsi assez rapidement à ce protagoniste ! Le reste de la fratrie, mystérieux et « hors de portée », suscite notre intérêt. Cependant, l’auteur ne nous laisse pas longtemps dans l’expectative. À peine a-t-on le temps de s’en faire une image mentale qu’on a déjà rencontré Reijiro Otogami et son émouvante relation avec Lucky.
Personnages : 3,5/5
PPPPPP est un titre qui aborde la musique, mais aussi le talent et les liens familiaux. Et je dois dire que le titre lie assez habilement ces thématiques, ce qui lui confère une aura assez unique. Mapollo 3 décrit un monde musical impitoyable, sélectif dans lequel l’imperfection n’a pas sa place. Mais il prend le contre-pied de cela en montrant que c’est l’intention, ce que l’on a à raconter, qui prime sur la technique.
L’auteur redouble d’ailleurs d’ingéniosité dans ses mises en scènes hallucinatoires pour qu’on en prenne conscience. La musique est un exutoire, qui peut aussi devenir une thérapie. Il est également question de la parentalité dans ce cadre si particulier des enfants-stars, des pressions familiale et sociale qui s’exercent sur celui qui n’a pas de talent, mais aussi pour celui qui en est doté. C’est poignant !
Thématiques : 4/5
PPPPPP en résumé
💎 Les points forts :
- Des thématiques originales, entre musique et famille.
- Un protagoniste qu’on prend plaisir à suivre.
- Des dessins rempli d’émotions.
🪨 Les points faibles :
- Une structure classique.